Au cours d’une conférence-débat, qui s’est tenue à la Pyramide du Souvenir, samedi dernier, sur les enjeux du Dialogue national inclusif, Pr. Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, a fait une brillante intervention sur l’Accord d’Alger, mais aussi, sur la situation de Kidal. Lisez plutôt !
Les déserteurs ? Quand nous étions jeunes et que nous nous battions, dans le soudan français, on disait : un camarade tombe un autre sort de l’ombre. Cela veut dire, pour nous, quand nous nous battons, on prévoit toujours ce que vous appelez les déserteurs. Nous disons, dans la révolution, dans tous les changements, une fois que le train est en marche, vous avez à chaque gare certains qui descendent, parce qu’ils sont fatigués. Ce n’est pas parce qu’ils ont trahi, c’est tout simplement parce qu’ils sont fatigués. Ils s’assoient au bord de la route. A cette même gare, il y’en a aussi qui montent, ils sont plus déterminés que ceux qui sont descendus et puis, il y’en a aussi qui ne descendent jamais du train, jusqu’à la gare finale, jusqu’à l’aboutissement des objectifs qu’ils visaient. C’est ça que nous devons nous dire. Pourquoi Parlons-nous de l’accord, je l’appelle l’accord de Bamako, c’est pour combler cette périphrase Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, pour qu’on explique à tout le monde que le sort du mali dépend désormais d’Alger. Même si notre capitale, on ne veut pas prononcer son nom, or, ce que je sais dans l’histoire, la plupart du temps, les accords portent le nom des villes où ils ont été signés. Je ne comprends pas pourquoi on ne parle pas de l’accord de Bamako. Je l’appelle l’Accord de Bamako, issu du processus de Ouagadougou et concocté à Alger. Il est concocté à Alger, parce que c’est là où on a ficelé tout ce qui va contribuer à faire de nous une dépendance de l’Algérie, ou bien à faire en sorte que Kidal soit La Nouvelle Mayotte… suivez mon regard… quelque chose qui est dans l’océan indien mais qui est un territoire français. J’ai peur que Kidal devienne un territoire français, mais mon espoir c’est que les Algériens n’accepteront pas ça… Sans Ouagadougou, il n’y aurait pas eu les élections de 2013, donc, le processus a démarré à Ouagadougou et il été d’abord été concocté à Alger, mais, nous avons exigé qu’il soit signé chez nous. Donc, il n’y a pas de raison que l’accord ne porte pas le nom de l’accord de Bamako. Nous en parlons pour vous expliquer les visées de tous ceux qui veulent dépecer le Mali et le distribuer entre les grandes puissances. Si nous ne parlons pas de l’accord, nous n’aurons pas l’occasion de vous expliquer ce qu’on est en train de concocter sur le dos du Mali. Donc, nous parlons de l’accord pour que chaque jour, tout le peuple malien comprenne ce qui nous arriverait s’il est appliqué.
Source: Canard Déchainé