Le Directeur de l’Institut National de la Santé Publique a accordé une interview au site d’information en ligne Ouverture Média(OM), hier, mardi, le 24 mars 2020. Dans l’interview, il répond aux inquiétudes des Maliens sur la pandémie du covid-19 tout en coupant court aux folles rumeurs qui disent que les autorités sont en train de cacher la vérité aux Maliens et que des cas ont été détectés dans le pays.
« Des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux et d’autres canaux de communication que des cas existent au Mali et que nous sommes en train de cacher la vérité aux Maliens. J’informe les Maliens que le Mali n’a toujours pas enregistré de cas de coronavirus à la date d’hier lundi 23 Mars 2020 c’est 126 suspects qui ont été testés et déclarés négatifs. Même s’il y en a, nous ne sommes pas au courant. Le jour où il y aura un cas de coronavirus, nous informerons les Maliens à temps, mais pour le moment nous n’avons pas de cas. C’est une maladie qu’on ne peut pas cacher. Nous sommes des médecins et nous avons prêté serment donc on ne peut pas mentir aux Maliens.» Ces propos sont du Pr Akory Ag Iknan afin de couper court aux folles rumeurs qui circulent au Mali. Pour le Professeur, on leur fait un procès d’intention. « Ce n’est pas utile », explique-t-il. De son avis, chaque nuit, sur la chaine de télévision nationale, des informations sont données sur la situation du coronavirus au Mali. « Je ne sais pas pourquoi certains veulent coute que coute qu’il y a des cas au Mali, il existe d’autres pays en Afrique où on n’a toujours pas enregistré des cas aussi », a-t-il indiqué, avant de mettre en garde contre les rumeurs sur la maladie. « Si nous écoutons toutes les rumeurs autour de cette maladie, nous deviendrons fous. Beaucoup de fausses rumeurs circulent sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas affoler la population malienne », prévient-il. Selon le Directeur de l’institut national de la santé publique, la vigilance doit être de mise au niveau de tous les Maliens. « Chaque malien doit se sentir concerné et doit nous informer à temps réel », ajoute le professeur Akory. « Le lavage des mains au savon permet d’éviter à 60% le coronavirus », a-t-il dit. Il a indiqué que la transmission de la maladie est trop rapide tout en notant que si nous nous donnons la main, nous pouvons la vaincre.
Pour le Professeur, il y a quatre laboratoires au Mali pour le test du covid-19. « Ce sont des laboratoires ultra-moderne répondant aux normes internationales et les tests sont homologués par l’Organisation mondiale de la santé», a-t-il déclaré. « Si les tests n’étaient pas bons, la maladie allait être déjà répandue au Mali », affirme le Professeur Ag Iknan. « Nos médecins n’ont aucun complexe et ont fréquenté les mêmes écoles, ils utilisent les mêmes réactifs que les autres pays du monde. Il faut que les gens soient humbles, on n’est pas en train de crier victoire. On sait que le plus dur nous attend, c’est pourquoi on appelle à la vigilance, à la citoyenneté, au bon sens de chaque citoyen pour qu’ensemble nous puissions juguler cette épidémie. On est au front, en première ligne, c’est vrai, mais pour que nous réussissions, c’est avec tout le monde », soutient-il. Quant aux mesures préventives prises par les autorités maliennes, le professeur garantit que ces mesures sont une première étape et que si les gens venaient à respecter correctement cette étape, c’est déjà un atout car une personne porteuse du germe de la maladie peut contaminer jusqu’à 406 personnes en un mois. « Le grand regroupement est un vecteur de transmission de la maladie que ça soit dans les mosquées, que ça soit dans le marché. Mais au Mali, les gens vivent au jour le jour, si nous fermons nos marchés, beaucoup crèveront de faim. Si chacun attend que le germe soit là pour commencer à respecter certaines mesures, en ce moment il sera trop tard. Tout le monde peut contracter la maladie même le nourrisson qui vient de naitre peut le contracter. On retrouve les formes graves chez les personnes âgées. J’invite les Maliens à se méfier des fausses informations qui se propagent autour de cette maladie et de se fier aux tests des médecins maliens », conclut-il.
Moussa Samba Diallo
Source: Journal le Républicain-Mali