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Poursuivis pour vol qualifié, association de malfaiteurs, meurtre, détention illégale d’armes à feu et complicité : Drissa Koumaré et coauteurs prennent différentes peines

Né le 31 décembre 1989 à Bamako, Drissa Koumaré est chauffeur domicilié à Banconi-Sourakabougou. Il est marié et père de 4 enfants. Mamoutou Traoré dit Arbi est né vers 1995 à Ségou. Chauffeur domicilié à Nafadji, il est marié sans enfant. Né vers 1982 à Bamako, Aboubacar Traoré est employé de commerce domicilié à Banconi-Sourakabougou. Il est célibataire sans enfant. Amadou Diané est né vers 1982 à Abidjan. Marié et père de deux enfants, il est chargeur domicilié à Médina-Coura. Né vers 1977 à Bamako, Bakary Traoré est cordonnier domicilié à Fombabougou. Il est marié et père de sept enfants. Sanoussi Koumaré est né le 12 avril 1999 à Bamako. Il est élève domicilié à Banconi-Sourakabougou. Né vers 1987 à Bamako, Bamoye Diarra est employé de commerce domicilié à Badjanbougou-Terminus. Il est célibataire sans enfant. Paul Diarra est né vers 1987 à Bamako. Entraineur de chevaux, il est célibataire et père d’un enfant. Mamadou Kolomba Diarra est né le 28 octobre 1986 à Bamako. Domicilié à Banconi-Farada, il est employé de commerce. Il est marié et père trois enfants. Tous inculpés pour vol qualifié, association de malfaiteurs, meurtre, détention illégale d’armes à feu et complicité, ils ont comparu à la barre des assises le jeudi 29 septembre 2022 où ils ont écopé de différentes peines.

es faits prévus et punis par les articles 175, 175, 252, 253, 254, 225, 199, 201 et 24 du code pénal 13 et 43 de loi n°04-050 du 2 novembre 2004.

Sur une longue période allant du mois de novembre 2018 jusqu’au mois de juillet 2019, plusieurs quartiers de la Commune I du district de Bamako étaient le théâtre d’une série de braquages, de vols à main armée et d’autres infractions criminelles, lesquels ont abouti à l’assassinat du Dr. Ibrahim Ongoïba.

Dans la nuit du 24 novembre 2018 aux environs de 3 h du matin au quartier Banconi-Razel, trois individus ont fait irruption chez Sidi Haïdara au moment où ce dernier se trouvait au domicile de sa première épouse. Armes au poing, ils sont arrivés à soustraire des sommes d’argent. Le même groupe, quelques mois plus tard, se pointait à nouveau dans le domicile de la deuxième épouse du même monsieur au quartier Banconi-Plateau, avec le même mode opératoire. Cette fois ci, ils ont constaté la présence de caméra de surveillance. Pris de peur, ils ont abandonné leur entreprise criminelle.

L’analyse des images ont permis d’identifier les inculpés Mamoutou Traoré dit Arbi et Drissa Koumaré dit vieux Ba. A la même période, Sambourou Sidibé, orpailleur de son Etat a été agressé par sept individus armés au niveau du quartier du fleuve, lesquels ont réussi à lui dérober la somme de 1 530 000 FCFA et des documents. Plus tard, il a reconnu certains d’entre eux après leurs interpellations.

Le 24 novembre, aux environs de 4 h du matin, Mariam Doumbia, fonctionnaire de police de son Etat, a reçu à son tour la visite de la même bande dans son domicile. Ils l’ont menacé avec leurs armes, ils ont réussi à la délester de son arme de service, de la somme de 200 000 F CFA. Dans la nuit du 28 juin 2019, aux environs de 4 h, ce fut le tour du sieur Sidiki Coulibaly de subir les agressions de ce groupe chez lui. Munis d’armes à feu, ils ont menacé toute sa famille. Effrayés par la violence de l’action, les enfants n’ont pas réussi à réprimer leurs cris et ont alerté tout le voisinage ce qui a dissuadé les assaillants de continuer et de prendre la fuite.

Ensuite, une nuit aux environs de 4 h du matin, deux personnes armées ont réussi à pénétrer chez Boubacar Samaké pour lui prendre trois téléphones portables et la somme de 53 500 F CFA. Considérant que tout au long de cette période, toutes les unités d’enquêtes ont été mises en branle. Des investigations ont été menées aux cours desquelles, des déclarations et témoignages ont été recueillis qui ont permis d’aboutir à l’interpellation des dénommés Drissa Koumaré dit Vieux Ba, Mamoutou Traoré dit Arbi, Aboubacar Traoré, Amadou Diané, Bakary Traoré, Sanoussi Koumaré, Bamoye Diarra, Paul Diarra et Mamadou Kolomba Diarra.

Sur le non-lieu à suivre partiel

Mamadou Kolomba Diarra n’a pas reconnu les faits a lui reprochés tant à l’enquête préliminaire que devant le Magistrat Instructeur. Il déclare n’a bénéficié d’aucun objet, d’aucune somme d’argent et n’a tiré autres avantages provenant de ces infractions. Il ajoute qu’en aucun moment, il n’a été informé de leur perpétration.

Le simple fait pour le dénommé Drissa Koumaré dit Vieux Ba de se rendre dans la salle de jeux lui appartenant pour se distraire et de lier amitié avec l’inculpé Mamadou Kolomba Diarra à cette occasion, ne peut faire de lui son complice. Aucun élément constitutif des infractions ci haut citées ne peut être retenu à son encontre. Au bénéfice de ces constatations, il convient de dire n’y avoir lieu à suivre contre l’inculpé Mamadou Kolomba Diarra, la prévention des faits ci-dessus spécifiés et ce conformément à la loi, notamment les articles 182 et 211 du code de procédure pénale.

Sur la mise en accusation et le renvoi devant la Cour d’assises

L’inculpé Drissa Koumaré dit Vieux Ba a reconnu tous les faits a lui reprochés au niveau de l’enquête préliminaire où il confesse être membre de gang criminel depuis très longtemps, qu’il fit ses premiers pas avec un certain Boubacar Camara avec qui il a acheté sa première arme à feu au prix de soixante mille franc 60 000 F CFA.

Il indique que c’est après qu’il a formé lui-même sa propre bande et il précise à ce niveau d’avoir perpétré avec Mamoutou Traoré dit Arbi une série de vols et a confessé l’assassinat du docteur Ibrahim Ongoïba, perpétré par celui-ci au cours d’un cambriolage qui a mal tourné.

Il a aussi reconnu le vol commis chez la dame Mariam Doumbia où il était toujours avec Arbi et d’autres membres du groupe, en même temps que les vols commis à Nafadji impliquant Harouna Camara, celui de Sicoroni-Dianguinébougou et tant d’autres. Il a tenté de nier toutes ces déclarations lorsqu’il a comparu devant le Magistrat instructeur.

L’inculpé Mamatou Traoré dit Arbi aussi à l’enquête préliminaire reconnu avoir tiré sur le docteur Ibrahim Ongoïba en justifiant son geste par le fait que celui-ci avait une machette à la main tout en précisant qu’il a pris le pantalon du défunt qui contenait une somme d’argent. Il a confessé avoir participé à différents vols perpétrés à Nafadji, Dialakorodji, où c’est lui qui faisait le guet tandis que les autres passaient à l’acte pour ensuite se rétracter devant le Juge d’Instruction.

Cette posture de défense ne peut prospérer, dans la mesure où les inculpés ont été aperçus formellement, identifiés par une kyrielle de personnes au nombre desquelles, le sieur M’Barakou Maïga, domicilié à Banconi-Razel non loin du domicile du regretté Dr. Ibrahim Ongoïba, lequel soutient qu’étant à la fenêtre de son salon, il a entendu des coups de feu. Voulant en savoir plus, il s’est approché de la fenêtre et a pu apercevoir les deux bandits l’un habillé en noir et l’autre portant une tignasse (rasta) sur la tête dont il décrit l’attitude tout en précisant que le rasta tenait une arme à feu à une main et l’autre avec un pantalon dont il fouillait les poches pour y soustraire quelque chose. Le témoin affirme reconnaître formellement Drissa Koumaré dit Vieux Ba et Mamoutou Traoré dit Arbi dont il a identifié également par le timbre de la voix, car celui-ci ne cessait de proférer des insultes odieuses à son endroit lorsqu’il a pris le risque de crier sur eux.

A l’occasion du cambriolage perpétré au domicile de Sidiki Coulibaly, l’épouse de ce dernier a eu le temps de bien apercevoir les bandits. Elle a reconnu formellement Mamoutou Traoré dit Arbi et Bamoye Diarra. La policière affirme avoir reconnu le timbre de la voix de Drissa Koumaré dit vieux Ba, lequel n’avait pas cessé de parler pendant le braquage effectué chez elle.

Sidi Haïdara, partie civile déclare avoir pu identifier au niveau du 6e arrondissement le nommé Mamoutou Traore di Arbi, l’homme à la tignasse et Drissa Koumaré dit Vieux Ba. Il précise que les images des caméras peuvent être capitales. Il ressort des pièces du dossier que la bande était très organisée. Chaque membre participait aux opérations selon sa disponibilité et chacun pouvant jouer un rôle précis en fonction des situations précises, notamment Arbi pouvait faire le guet alors que les autres s’introduisaient dans la maison habitée.

Bakary Traoré a permis l’acquisition d’armes aux membres de la bande et Sanoussi Koumaré gardait les armes utilisées après les forfaits. Aboubacar Traoré était président lors du cambriolage perpétré chez la policière avec Boubacar Traoré. Les deux faisaient le guet, Amadou Diané montait souvent le guet aussi et aidait à écouler les objets volés. Le rôle de Paul Diarra était d’identifier les maisons pouvant faire l’objet de cambriolage et livrait leurs secrets.

Il ressort de tout ce qui précède, charges suffisantes contre Mamoutou Traoré dit Arbi d’avoir tiré sur le docteur Ibrahim Ongoïba et provoqué sa mort en la présence constante de Drissa Koumaré dit Vieux Ba. Ces derniers et tout le reste de la bande se sont concertés préalablement, ils ont planifié et commis plusieurs vols qualifiés (en escaladant, les murs, avec effractions, en employant des tiges métalliques et dans des maisons habitées), de braquages à mains armées dans plusieurs quartiers dans la ville de Bamako et environnants.

Tous les éléments constitutifs des infractions d’association de malfaiteurs, de vol qualifié, de détention illégale d’arme à feu, de meurtre et de complicité de ces infractions sont réunis à l’encontre des inculpés Mamoutou Traoré dit Arbi, Drissa Koumaré dit Vieux Ba, Aboubacar Traoré, Amadou Diané, Bakary Traoré, Sanoussi Koumaré, Sanoussi Koumaré, Bamoye Diarra et Paul Diarra.

Huit accusés à la barre et un pool d’avocat constitué. C’était une bande bien organisée qui opérait dans les quartiers Banconi-Razel, Sourakabougou, Dialakorodji, Nafadji, Sikoroni… Ils sont chauffeurs de Sotrama, employé de commerce, cordonnier, chargeur, élève et entraineur de chevaux. Après une longue journée de débats et de plaidoiries de 13 à 23 h, la sentence est tombée. Trois accusés ont pris la peine de mort. Un inculpé, a pris 5 ans de réclusion criminelle et les autres ont été acquittés.

Notons que le regretté Dr. Ongoïba laisse derrière lui 2 veuves et enfants inconsolables. Ils étaient tous présent dans la salle d’audience.

Marie Dembélé

 

Source : Aujourd`hui-Mali

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