Les armes ne se sont pas toujours tues dans la localité stratégique de Tabankort entre les séparatistes et les unionistes malgré les appels au calme de la communauté internationale. Les combats, qui ont débuté, vendredi 16 janvier, dans les secteurs d’Anéfis et de Tabankort, se sont poursuivis, hier mardi et semblent gagner en intensité avec plusieurs morts de part et d’autre.
De source sécuritaire, les séparatistes composés du MNLA-HCUA-MAA semblent avoir subi un sévère revers. Une trentaine d’entre eux ont été tués et certains corps, acheminés jusqu’à Kidal au cours du weekend écoulé, y ont été enterrés. S’y ajoutent les blessés (une vingtaine) qui ont aussi été ramenés dans la capitale des Iforas
Les unionistes ont, de leur côté, perdu près d’une dizaine de combattants et enregistré un nombre indéterminé de blessés. Les combats de ces derniers jours se sont surtout intensifiés lorsque les séparatistes, défaits dans leur première tentative de déloger les unionistes de Tabankort, ont fait appel à des renforts de Kidal dont des narcoterroristes.
Les combats de lundi et mardi ont été très violents. Les séparatistes, qui voulaient à tout prix laver l’affront subi lors de la bataille du vendredi précédent à travers les pertes subies et la destruction de leurs véhicules n’ont pas lésiné sur les moyens pour lancer la contre-offensive. Ils se sont servis, en plus des fusils mitrailleurs, des lance-roquettes. Les unionistes ripostaient par des tirs. Ces hostilités ont conduit beaucoup de personnes à se terrer chez elles pour échapper à des balles perdues. Les séparatistes ne sont toujours pas parvenus à s’emparer de Tabankort qui reste sous occupation des unionistes.
Rappelons que depuis les évènements sanglants de mai 2014 lorsque l’armée a été chassée de Kidal par le MNLA et ses alliés narcoterroristes, l’axe Anéfis-Tabankort a été constamment assiégé par divers groupes armés. Le contrôle de Tabankort a changé de main à plusieurs reprises.
Les séparatistes y avaient longtemps séjourné avant d’en être chassés par les unionistes, particulièrement le GATIA et le MAA loyaliste.Tabankort attise les convoitises pour le contrôle du trafic.
C’est aussi l’un des derniers verrous en remontant vers Gao.
Abdoulaye DIARRA
Cible d’une attaque des séparatistes à Tabankort :
La MINUSMA lance un raid qui fait 5 morts et détruit un véhicule
La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) dit avoir été contrainte de recourir à la force en réponse à des tirs directs à l’arme lourde sur les Casques bleus à Tabankort. La MINUSMA a déclaré avoir effectué ce raid, conformément à son mandat qui l’autorise à user de la force pour protéger les populations civiles, son personnel et ses biens en cas d’attaque ou de danger imminent.
Elle a rappelé que depuis le début des tensions aux alentours de Tabankort, le 16 janvier dernier, elle n’a cessé de déployer de multiples efforts dans le but de réduire les tensions, d’arrêter les affrontements et a appelé » l’ensemble des parties à respecter les accords de cessez-le-feu et de retourner à leurs positions initiales, protégeant ainsi les populations civiles « .
Une source proche de la MINUSMA indique que des tirs de sommation ont été effectués sur le véhicule d’où provenait l’attaque sur ses troupes terrestres positionnées en vue de protéger la population civile de Tabankort. Et que, malgré ces sommations, les tirs ont continué, obligeant les Casques bleus à procéder à des frappes. Lesquelles ont détruit un véhicule des éléments de la Coordination des mouvements de l’Azawad (séparatistes) et tué cinq assaillants.
Les séparatistes, qui se disent agressés par la Mission des Nations Unies au Mali ont, dans une déclaration, décidés de » suspendre toute collaboration avec la MINUSMA sur le plan sécuritaire jusqu’à nouvel ordre « .
La MINUSMA, de son côté, a indiqué n’avoir pris fait et cause pour aucun des deux camps belligérants. Elle n’a fait que jouer son rôle, défendre les populations civiles victimes d’attaques.
Les unionistes pour leur part, ont déploré la passivité de Barkhane et de la force onusienne qui laissent des colonnes de véhicules lourdement équipés se déplacer jusqu’à Tabankort.
En clair, pour ces mouvements, si les positions initiales doivent être respectées, les forces internationales doivent strictement veiller à ce qu’il n’y ait pas de violation et empêcher toute mobilité de groupes armés lourdement équipés de leur base vers d’autres localités.
Abdoulaye DIARRA
Source: L’Indépendant
