Victime d’une guerre déclarée par un terrorisme idéologique sur fond d’islam radical, la population malienne a alors réagi très diversementen fonction dela position sociale de chacun. L’instinct de survie côtoyant alors la peur, les plus faibles se laissent embrigader, les plus riches achètent la paix ou s’enfuient et comme dans toutes guerres les opportunistes, guidés par l’appât du gain,sont prêts à toutes les compromissions pour tirer avantage d’une situation dont la grande majorité souffre.
Dans un pays en guerre, le temps s’arrête. Les activités sociales se figent, de nombreux commerces sont désertés ou disparaissent par manque d’approvisionnement ou de clients.Mais il est une activité clef qui depuis la nuit des temps perdure et profite à plein dans toute guerre : le « traficommerce ».Ce commerce qui n’a pas peur de se muer en activité illégale. Et c’est alors que celle que l’on nomme « entreprise terroriste »prend tout son sens, s’adaptant très rapidement aux nouveaux besoins de ses clients.Et quand les groupes terroristes comme le JNIM, ne trouvent pas ce dont ils ont besoin pour mener leur sale guerre en terrorisant et pillant la population, ils font appel à ces très arrangeants commerçants sans scrupule.
L’objet de mon article n’est surtout pas d’incriminer tous les commerçants maliens mais de mettre face à leurs responsabilités ceux qui n’hésitent pas à s’enrichir, contribuant ainsi aux desseins de Iyad Ag Ghaly et de ses bouchers. Etre trafiquant,c’est un état d’esprit. Celui qui l’est,sait s’adapteren permanence aux nouveaux marchés aussi rapidement que les lois disparaissent.
Si Iyad Ag Ghaly et ses complices du Jama’atNasr al-Islam walMusliminont été les premiers bénéficiaires des largesses de ces crapules malfaisantes durant ces années d’occupation, il ne faut pas oublier que ces trafiquantsmaliens demeurent opportunisteset s’adaptent déjà au marché de demain.
Par marché de demain je veux parler du « Mali libéré », car les signaux sont clairs. Les FAMA et les forces internationales gagnent du terrain chaque jour à l’image de leurs récents succès au nord de Tombouctou. Les institutions maliennes s’organisent et demain, la paix et l’état de droit seront de retour. Le paradoxe de cette situation c’estque tous ces traficommerçants douteux, sont déjà en train de muer vers … le commerce légal!
N’ayez aucun doute, le traficommerçant saura s’adapter une fois de plus et en revenant à la raison, il accélèrera opportunément la chute des groupes terroristes qu’il soutenait!
B Samba