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Pourquoi l’accord de paix tarde-t-il à se mettre en place?

Match Afrique. Quelle est l’importance de l’intervention de la MINUSMA ?

Mahamane Saleh Annadif. L’arrivée de la MINUSMA a suscité beaucoup d’espoir au Mali. Depuis sa création en 2013 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la mission s’articule autour de tâches prioritaires. Elle aide le gouvernement malien à mettre sur pieds des réformes indispensables pour stabiliser le pays, comme favoriser la reconstruction du secteur de la sécurité ou encore promouvoir la protection des droits de l’homme grâce à l’aide humanitaire. Tout ceci est nécessaire pour appliquer la feuille de route en faveur de la réconciliation nationale au Mali.

Observez-vous des avancées concrètes en faveur de l’accord de paix et de la réconciliation nationale ?

L’accord de paix traîne à se mettre en place. Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont d’ailleurs exprimé le 24 janvier 2018 dernier leur impatience face aux retards persistants de sa mise en œuvre. Cela a notamment causé une dégradation de la situation sécuritaire au nord du pays et qui s’est étendue jusqu’au centre. C’est pour cela qu’il est absolument nécessaire que tout doive être mis en place pour permettre à l’administration malienne d’être effective sur l’ensemble du territoire. Le Conseil de sécurité a d’ailleurs largement insisté sur ce processus de décentralisation afin de rendre opérationnelles les autorités intérimaires dans le nord du pays, les plus touchées par le terrorisme.

Comment pouvez-vous expliquer le retard pris par les autorités ?

Les parties signataires ne se font pas confiance. Les groupes armés, comme la CMA et Plateforme y sont pour quelque chose. De juillet 2016 à septembre 2017, leur conflit a mis les négociations en stand-by. La lente mise en œuvre de l’accord n’est pas seulement la faute des querelles internes maliennes. La communauté internationale a un rôle à jouer et doit accompagner sa mise en œuvre rapide. Il y a du retard, mais les autorités intérimaires commencent seulement à fonctionner, après deux ans de bafouillage. Malgré l’attentat du 18 janvier 2017 contre la base du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination de sécurité) installé à Gao, les Maliens continuent de travailler. Certes, tout n’est pas encore parfait, mais les régions de Kidal et de Tombouctou doivent bénéficier des nouveaux services issus de l’accord de paix, comme cela a été le cas à Gao avec la présence des patrouilles mixtes du MOC.

Les Nations unies font planer la menace de possibles sanctions contre le Mali…

En effet. Le Conseil de sécurité des Nations Unies menace de sanctions les parties qui ne respecteraient pas leurs engagements dans les délais convenus par le Comité de Suivi de l’Accord de paix (CSA). Cette crise a maintenant trop duré. Elle déstabilise tout le Sahel. Il est temps que les acteurs maliens signataires de l’accord de paix se rendent compte qu’aucune solution militaire ne peut résoudre notre problème. Il est de notre devoir de mettre fin aux exactions et aux violations des droits de l’homme dans le pays. C’est aujourd’hui la seule solution qui peut nous permettre de stabiliser la région.

Quel message souhaitez-vous donner aux Maliens et à la communauté internationale pour résoudre la crise ?

Il est absolument nécessaire de faire collaborer les mouvements armés et les forces gouvernementales maliennes dans la lutte contre le terrorisme. De plus, il est essentiel de mener une véritable politique de déradicalisation en s’attaquant au problème chronique du chômage des jeunes. Une amélioration des conditions de vie des Maliens freinerait considérablement le recrutement de nouveaux soldats dans les rangs des djihadistes. Dans ce processus de stabilisation, il est important de s’assurer que les femmes participent pleinement et de façon égale avec les hommes pour redresser le Mali.

Sourceparismatch

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