C’est une affaire complexe à plus d’un titre qui a abouti au placement en garde-à-vue de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.
En 2011, sept mois avant son assassinat, le guide de la Jamahiriya libyenne, Mouammar Kadhafi, surprend l’opinion publique française en affirmant avoir financé la campagne présidentielle.
En France, l’affaire fait la une des journaux.
Nicolas Sarkozy alors, président de la France, en fin de mandat, nie en bloc.
Mais ses multiples dénégations ne semblent pas convaincre les juges d’instruction Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo en charge de l’affaire depuis cinq ans.
Ils ont décidé de le placer en garde-à-vue.
Le 28 avril 2012, le site d’investigation français Mediapart publie, dans l’entre deux tours de la présidentielle française, une note présentée comme un document officiel attestant d’un accord de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, à hauteur de 50 millions d’euros.
La note émanerait de Moussa Koussa, l’ex-chef des services de renseignement extérieur de la Libye qui aurait eu des réunions préparatoires avec Brice Hortefeux et l’intermédiaire Ziad Takieddine.
Nicolas Sarkozy porte plainte pour faux et publication de fausses nouvelles.
Quatre ans après, la justice tranche par un non-lieu.
Selon les magistrats chargés de l’enquête, rien ne permet de douter de l’authenticité du document libyen révélé par Mediapart le 28 avril 2012.
Selon le livre Avec les compliments du guide des journalistes des journalistes de Mediapart, Fabrice Arfi et Karl Laske, le “deal” est que la France, dirigée alors par Nicolas Sarkozy, normalise ses relations avec la Libye en recevant le guide libyen en visite officielle à Paris.
Ziad Takiedine, “transporteur de valises” et témoin à charge
Ziad Takieddine, présenté comme un marchand d’armes franco-libanais et intermédiaire financier, mis en examen dans plusieurs affaires, serait impliqué dans l’affaire libyenne.
A son retour de Tripoli, le 5 mars 2011, il est arrêté à Paris avec une valise de 1,5 million d’euros en espèces.
Il a été mis en examen, en décembre 2016, par la justice française pour complicité de corruption, trafic d’influence et détournement de fonds publics.
En plus de Ziad Takieddine, un autre homme d’affaires est lié à cette affaire.
Il s’agit du franco-libyen Alexandre Djouhri, arrêté le 7 janvier à Londres à la suite d’un mandat d’arrêt européen.
Du côté libyen, en plus de Moussa Koussa, Bechir Saleh, ancien bras droit du guide, en exil en Afrique du Sud, et Abdallah Senoussi, ancien chef des renseignements, seraient impliqués.
Source: BBC Afrique