Parce que Blanc commence à s’imposer

Souvent critiqué lors de ses premiers mois au Paris Saint-Germain, Laurent Blanc a dû composer avec le bon souvenir laissé par son prédécesseur Carlo Ancelotti. Pas le premier choix – ni le second – des dirigeants qataris à son arrivée dans la Capitale, l’ancien défenseur de l’équipe de France s’est pourtant imposé. Ses résultats lors de la saison 2014-15, ponctuée par le triplé, plaident en sa faveur. Pour sa troisième saison au Paris Saint-Germain, Laurent Blanc semble enfin prendre la mesure de son effectif de stars. Si certains le jugent encore trop timide face au charisme de Zlatan Ibrahimovic, l’ancien coach de Bordeaux a acquis le respect de ses joueurs et de ses dirigeants. La semaine dernière, il n’a pas hésité à recadrer ses trois attaquants après leur non-match contre le Real Madrid. « Je les ai réuni tous les trois, expliquait-il après la victoire contre Saint-Etienne dimanche (4-1). Il suffit de remettre un peu certaines choses en places, des choses basiques comme le replacement, chacun dans sa zone. Quand on a le ballon, tout le monde est obligé de bouger, de vouloir le ballon… » Un discours de boss.

Parce que Mourinho et Ronaldo sont incompatibles

La cible prioritaire pour le PSG la saison prochaine est Cristiano Ronaldo. Le Portugais, qui réfléchit de plus en plus à quitter le Real Madrid, serait intéressé par le projet parisien. Et son agent Jorge Mendes, qui a intégré le microcosme parisien avec la signature d’Angel Di Maria l’été dernier, est aussi celui qui représente José Mourinho. Un atout pour faire venir les deux Portugais en France ? Oui. Mais dans le travail, les relations entre les deux compatriotes ont souvent été ombrageuses du côté de Madrid. Il y a quelques mois, l’entraîneur de Chelsea s’était encore permis d’envoyer une pique au triple Ballon d’Or, affirmant qu’Eden Hazard méritait davantage cette récompense. « Ronaldo a marqué un nombre de buts incroyable. Il est vraiment fantastique. Mais à mon avis, tous les joueurs du monde devraient comprendre que c’est l’équipe qui doit être mise en avant et pas les récompenses individuelles. » Mais avec de l’argent, même les plus caractériels des hommes peuvent mettre leurs états d’âme de côté…

Parce qu’il n’est pas réputé pour le beau jeu

Ces dernières années, José Mourinho a été vivement critiqué pour le jeu développé par ses équipes. Contre le Paris Saint-Germain, en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, on se souvient d’une équipe physique, rugueuse, mais peinant à venir inquiéter le club parisien offensivement malgré la supériorité numérique au match retour. Un an plus tôt, l’entraîneur de Liverpool avait été très critique avec la tactique du Portugais au sortir d’une défaite désastreuse dans la course au titre contre les Blues. « Ils ont joué regroupé derrière, probablement en ayant garé deux bus plutôt qu’un seul dans leur but. C’est un style défensif qui est à l’opposé de notre façon de faire. Le gain de temps aussi, c’est décevant. Ça s’est vu dès le premier coup de sifflet. » L’an dernier, Chelsea avait été sacré champion d’Angleterre en marquant neuf buts de moins que son dauphin, Manchester City, mais en terminant avec la meilleure défense. Le « Special One » préfère avoir des guerriers que des techniciens. Dans son autobiographie, Zlatan Ibrahimovic avait parlé en ces mots de Mourinho : « Avant les matchs, c’est comme au théâtre, un jeu psychologique. Il peut vous montrer des vidéos où vous avez été nuls et vous dire que vous étiez minables. Et là, il envoie un coup de pompe dans le tableau noir qui gicle à l’autre bout de la pièce. Vous sentez alors l’adrénaline monter en vous. Et vous vous transformez en fauve. »

Parce qu’il crée des tensions partout où il passe

José Mourinho est sans conteste le meilleur client que l’ère médiatique actuelle ait jamais connu. Phrases assassines, critiques de l’arbitrage répétées, bouderies : le technicien portugais est un spécialiste de l’exercice de la conférence presse. Cela changerait évidemment des exposés parfois un peu soporifiques de Laurent Blanc. Car les médias français sont fans de ce genre d’entraîneurs un peu rebelles, prêts à tout envoyer valser après un match tels Pascal Dupraz ou Francis Gillot. Sauf que dans un grand club comme Paris, l’image doit être lisse. En permanence. QSI n’a pas l’intention de s’embarrasser avec de la provocation et des propos limites. Et avec les vestiaires de stars qu’il a connus, il y a toujours ou presque eu des tensions. Au Real Madrid, outre Cristiano Ronaldo, c’est avec Iker Casillas que le « Special One » s’est chauffé. Dernièrement, le gardien espagnol a expliqué que c’était à cause d’une amitié naissante avec Xavi que Mourinho lui avait tourné le dos puis l’avait sorti de l’équipe première. Un blasphème au Real Madrid, où Casillas était à l’époque l’enfant chéri de Bernabeu. A Chelsea, Mourinho s’est accroché avec David Luiz, venu à Paris depuis. On imagine mal le Brésilien prêt à travailler à nouveau avec son ancien entraîneur. Avec Eden Hazard, la relation privilégiée des premiers mois semble s’être effilochée. Et au final, le joueur avec lequel Mourinho s’entend à merveille est Diego Costa, que l’entraîneur de Chelsea ne cesse de défendre publiquement. Un comble…