L’abus de pouvoir est une triste réalité. Le citoyen lambda fait les frais, au quotidien, de ces abus. Toute chose qui ronge la confiance entre justiciers et justiciables.
L’histoire que nous vous narrons s’est déroulée à Fana, Cercle de Dioila, région de Koulikoro, le jour même où les femmes célébraient leur journée panafricaine, 31 juillet. En effet, pour une simple altercation de domicile, une surveillante de prison du nom de F. Ballo, en service à la maison d’arrêt de Fana, n’a trouvé mieux que d’envoyer une femme (avec son enfant de moins de trois ans) avec laquelle elle venait d’avoir une banale dispute. Comme si cela ne suffisait pas, le mari et la grande sœur de cette pauvre ont été également envoyés en prison par la surveillante. D’après des témoignages concordants, une vive altercation éclata entre la surveillante de prison et sa colocataire. Des insultes s’en suivirent. D’après les mêmes sources, la goutte d’eau qui fit déborder le vase est cette phrase lancée à F. Ballo par sa colocataire : » si tu as des pouvoirs qui te protègent, moi j’en ai aussi « . Il nous revient que quelques instants après la tenue de ces propos, F. Ballo fit interpeller toute la famille de celle avec qui elle venait d’avoir une chaude dispute par les éléments de la brigade de gendarmerie. Après le délai règlementaire de la garde à vue, ils ont tous été déférés, le lundi 3 août, à la prison de Fana.
Selon nos informations, une histoire de facture d’électricité serait à l’origine de la rixe entre les deux femmes. Cependant, rien de cela n’apparait dans leur déposition. D’autres rapportent que F. Ballo voudrait juste intimider une pauvre femme qui lui tenait tête dans la cour commune. Plusieurs bonnes volontés (le maire de Fana) sont intervenues. En vain.
Au moment où nous mettons sous presse, le couple croupissait toujours en prison.
Avec cette affaire, on est sans doute en face d’un abus de pouvoir et d’autorité. Les associations de défense des droits de la femme sont fortement interpellées pour sortir une pauvre femme et son enfant de moins de trois ans des griffes d’une surveillante de prison qui, profitant de son statut, envoie toute une famille en prison pour son alter égo.
On se rappelle que l’an passé, les populations de Fana sont sorties massivement pour chasser le juge de paix face à des abus répétés.
Z.Nayté