Une voyante et sa cliente se sont retrouvées mardi devant la Brigade territoriale de gendarmerie de Kalabancoro pour une histoire de cure-dent pas ordinaire, égaré. La cliente en délicatesse avec  son mari la première fois depuis qu’elle est mariée,  était venue se confier à la voyante. Pour lui venir en aide, celle-ci lui prête son cure-dent magique personnel qui, une fois utilisé, oblige le mari à accepter tout ce que son épouse lui demande. Quand la prêteuse voulut récupérer son précieux cure- dent, la cliente a prétendu l’avoir égaré, d’où l’ébruitement de l’affaire.

Oumou Konaté est la seconde épouse de Mamadou Traoré, un commerçant domicilié à Kalabancoro. Elle est très choyée par son mari qui est fou amoureux d’elle. Il est attentif à tout ce qu’elle fait. Ces derniers temps, Oumou s’est procurée un téléphone portable.

Elle multiplie les appels et en reçoit autant. En vérité, cela ne plaisait pas à son mari, jaloux. L’appel reçu vendredi  vers 19H a eu la particularité d’émerveiller Oumou au delà de la normale, en tout cas aux yeux de son mari. Celui-ci y voyait un rival potentiel. Il bondit sur le téléphone qu’il sait à peine manipuler et demande des explications. Celles que lui a fournies son épouse choyée ne  l’ont pas convaincu. Il fut obligé, contre son gré de lever sa main sur elle pour la première fois depuis le mariage, tout en confisquant le téléphone diviseur. Oumou n’a jamais imaginé que son mari oserait la frapper, tant elle se savait aimée. Elle va se confier à sa voisine Assitan Diarra, la seconde épouse de Salia  Koné. Celle-ci la conduit chez  Djeneba Sissoko, une voyante assez sollicitée dans le quartier.

Quand elles eurent exposé l’objet de leur visite, celle-ci remit à Oumou, son cure- dent personnel, mais à charge pour elle de la lui restituer, une fois l’objectif atteint. Oumou accepte la condition et prend le cure- dent dont la propriétaire lui a expliqué le mode d’emploi. Ledit cure- dent a cette magie qui fait que quand la femme l’utilise pour demander un service quelconque  à son mari, celui-ci s’empresse de s’exécuter sans se poser de question.

En un mot, il est soumis à la volonté son épouse, dompté. De toute évidence, l’essai a été on ne peut plus concluant. Mamadou Traoré serait revenu à un bien meilleur sentiment quand son épouse a utilisé le cure- dent. Il lui a restitué son téléphone et l’a couverte d’autres cadeaux. Quatre jours après, puisque celle-ci tardait à restituer le prêt, Djeneba a donné de la voix.

Elle est passée par Assitan, l’intermédiaire. Curieusement, Oumou dit avoir perdu le cure- dent dans sa chambre. Personne ne la croyait. Après une chaude discussion,  l’affaire finit par s’ébruiter et à se transporter devant la Brigade territoriale de gendarmerie de Kalabancoro. Une fois de plus, Oumou interrogée, reste invariable dans sa réponse, prétextant avoir perdu le magique cure- dent. Pour se faire dédommager, Djeneba exige le paiement de 50.000FCFA. Là encore, Oumou trouve le montant exorbitant. Faute d’un accord, l’enquêteur voulut les renvoyer devant le juge. Mais elles ont demandé et obtenu deux jours de sursis pour se comprendre. Peut- être vont-elles se mettre d’accord. Alors la docilité de certains hommes devant leurs épouses  n’est pas le fait du hasard ?

Source: autre presse