La triste nouvelle de la mort tragique du géomancien, Gaoussou Kalilou Berthé, communément appelé ‘’Lalabi’’, des suites d’un accident de circulation sur la route Koutiala-San a fait le tour de la toile, le mardi 18 mai 2021. Avec cette disparition subite le Mali vient de perdre un grand serviteur dans la valorisation des plantes dans le traitement des maladies et pour la résolution d’autres problèmes. Pour cette réputation ‘’Lalabi’’ ne mérite-t-il pas une distinction honorifique à titre posthume afin que son parcours puisse servir d’exemple à d’autres jeunes évoluant de manière mercantile dans ce secteur cultuel ?
Reconnaissable par son accoutrement modéré (short près du corps sur un pantalon jean), toujours apparaissant dans des vidéos en train d’offrir gratuitement des recettes thérapeutiques et divinatoires à partir des plantes, Lalabi, pour beaucoup de personnes, continuera à servir l’humanité, même après sa mort. Une disparition dont le jour restera longtemps gravé dans la mémoire de plus d’un.
Il est décédé avec deux autres proches dans un accident provoqué suite à l’éclatement du pneu arrière droit de son véhicule (V8), lorsqu’il était de retour de son village natal Kouniana, dans le cercle de Koutiala.
Les habitants de Kouniana ne pouvaient pas imaginer que leur rencontre nocturne du 17 mai 2021 entre eux et leur digne fils Gaoussou Kalilou Berthé, était celle d’adieu. Connu pour son sens de partage de connaissance, chose qui est d’une rareté extrême dans le domaine de la géomancie au Mali, l’homme a valorisé les plantes. Cela dans le traitement des maladies et d’autres maux qui minent la société dans son ensemble.
A la différence de beaucoup d’autres géomanciens, l’homme jouissait d’une sagesse incommensurable. Son sens de partage d’expérience, de connaissance à l’endroit de ces disciples et d’autres partisans et fans faisait son exception.
De commerce agréable, jamais dans des critiques inutiles, le tradi-thérapeute, Gaoussou Kalilou Berthé communément appelé Lalabi, était connu pour ses remèdes en faveur des malades et des personnes en quête de savoir traditionnel. D’une générosité démesurée au profit des personnes handicapées, des nécessiteux et surtout des artistes, l’homme était rempli de bonté et n’a jamais voulu garder pour lui seul ses connaissances. Cela se traduit par ses multiples vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux dans lesquelles on le voit dire des choses que beaucoup de géomanciens ne révèleront jamais à vil prix. Cette ouverture d’esprit, sa générosité dans la transmission des connaissances occultes, la divulgation des secrets dans les traitements thérapeutiques à base de plantes lui ont coûté, à coup sûr, de la jalousie empreint d’inimitié au sein du cercle très fermé de la géomancie au Mali, dont de nombreux praticiens lui ont proféré des menaces de mort à travers des vidéos qui continuent de faire le tour des réseaux sociaux depuis ce tragique accident qui lui a coûté la vie.
Mort tragiquement à l’âge de 52 ans, Lalabi a occupé durant un temps donné une place incontournable dans le domaine des sciences occultes au Mali. Il avait aussi une solide réputation pour son savoir-faire dans l’art divinatoire. Un art qu’il enseignait dans l’enceinte de son domicile à Sotuba-ACI. D’où l’appellation ‘’Professeur’’ par ses disciples et autres partisans. Il disait tout haut ce que beaucoup de géomanciens murmuraient tout bas contre espèces sonnantes et trébuchantes. Partout où il passait, l’homme transmettait son savoir de la culture des sciences occultes et de la géomancie à base de plantes à l’assistance. Aidant ainsi ceux dans le besoin de trouver des remèdes à leur maladie et aux autres problèmes de la vie (argent, travail, commerce, succès, problème de fécondité, besoin de mariage, renommée, etc). Il a aidé beaucoup de personnes de par son savoir-faire des sciences occultes, sa connaissance des plantes médicinales. En illustrent les nombreux témoignages véhiculés depuis l’annonce de son décès.
Une chose reste évidente : l’homme a marqué l’histoire de son temps et a laissé son empreinte dans le domaine de la géomancie au Mali.
Avec cette disparition subite, le Mali vient de perdre une bibliothèque dans la valorisation de nos plantes dans le traitement des maladies et pour la résolution d’autres problèmes. Ne mérite-t-il pas une distinction honorifique de l’Etat pour divers services rendus à la nation, plus précisément au savoir traditionnel, à travers la valorisation des plantes, l’apprentissage des jeunes ?
A défaut de cette reconnaissance nationale, espérons que la relève soit bien assurée après la disparition du fils de Lala et de Habi ‘’Lalabi’’.
Par Maïmouna Sidibé
Source: Le Sursaut-Mali