Dans un communiqué rendu public, le lundi 10 juillet 2023, le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) interpelle le chroniqueur Gaoussou Diallo, alias Ras Diall, à présenter des preuves concernant les graves allégations portées à l’encontre de la justice et des autorités maliennes.
Lors d’un événement de soutien social à la justice organisé par l’association “Yiribakoro” à la Maison de la Presse le dimanche 9 juillet 2023, Ras Diall a tenu des propos taxés d’accusations graves contre le Ministre de la Justice, Mamadou Kassogué, le Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga, le Président de la transition, Colonel Assmi Goïta, et certains magistrats du pays.
En effet, le chroniqueur a, selon ledit communiqué, déclaré devant l’auditoire que l’indépendance de la justice au Mali est fausse, que le Ministre de la Justice reçoit des instructions de haut niveau et les met en œuvre selon la volonté du Premier Ministre ou du Président. Il a également affirmé que certains magistrats extorquent de l’argent aux citoyens, que des magistrats acceptent des pots-de-vin et libèrent des détenus, et que les personnes qui déposent plainte sont contraintes de verser des sommes d’argent, soit 1 500 FCFA pour les francophones et 6 500 FCFA pour les personnes s’exprimant en bambara. Ras Diall a également mentionné une discrimination entre les différentes ethnies du pays devant la justice, et a évoqué des communications téléphoniques entre les magistrats et les détenus dans les prisons. Selon lui, la justice n’existe pas, et la puissance dépend de la richesse.
Il a également déclaré que suite à la mutation récente de certains magistrats, au moins quatre d’entre eux l’ont contacté pour se plaindre d’avoir été mutés dans des postes éloignés. Ras Diall prétend que le Ministre de la Justice aurait nommé des magistrats d’ethnie dogon à la place de magistrats bambaras ou marakas.
Selon le chroniqueur, les imams les plus respectés ne reçoivent pas de salaire, tandis que les magistrats, qui reçoivent des salaires plus élevés au Mali, refusent de rendre justice. Ras Diall a appelé à se révolter contre la justice malienne et à ne pas avoir peur de s’opposer à elle.
Du côté du CDM, les autorités ont pourtant déployé tous leurs efforts pour servir le peuple et favoriser la coexistence pacifique. Le mouvement déplore vivement ces accusations virulentes portées par Ras Diall à l’encontre du pouvoir judiciaire malien et des autorités responsables de cette institution.
Face à ces graves accusations et attaques, qui pourraient plonger le pays dans une nouvelle crise dont il n’a pas besoin, le CDM invite Ras Diall à fournir les preuves de ses allégations, y compris les noms des quatre magistrats qui l’ont contacté pour se plaindre. Le collectif condamne sans réserve ces agissements incitant à la violence, à la haine et à la discrimination, qui visent à ternir la réputation et l’honneur du Mali et de ses autorités, réputées pour leur dignité, leur loyauté et leur intégrité.
Par ailleurs, le collectif demande au Procureur Général de la République de se saisir du dossier afin que l’auteur présente rapidement les preuves de ses déclarations. Il appelle également le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats à s’impliquer dans cette affaire pour rétablir l’honneur et la dignité de la justice malienne. Enfin, il exhorte toutes les Maliennes et tous les Maliens à faire preuve de vigilance et à se rassembler autour de nos autorités pour relever le défi d’un Mali uni.
Sidy Coulibaly
L’Observatoire