L’association « Wassa ton » a été lancée dimanche, au carrefour des jeunes de Kenièba en présence de nombreuses personnes et des représentants des 12 communes du cercle. C’est sur initiative du jeune Alou Diallo, natif de la localité. Elle a été bien accueillie par les jeunes et les femmes car, il s’agit de défendre leurs intérêts, leurs droits non seulement auprès des autorités, pour faire sortir la localité de la précarité, mais aussi auprès des sociétés minières qui s’adonnent souvent à des licenciements abusifs.
Le cercle de Kenieba compte 12 communes. Cette zone aurifère par excellence, pèse au moins 40% de l’économie du pays. Malgré ses atouts économiques, le cercle manque d’eau potable, d’électricité et d’infrastructures. C’est pour rectifier cette situation que les jeunes sur l’initiative de Alou Diallo se sont organisés pour porter sur les fonts baptismaux, l’Association ‘’Wassa ton’’. La nouvelle association va œuvrer pour apporter à la population de Kenièba, le minimum de confort vital qui lui manque : à savoir route, électricité, eau, voler au secours de certains citoyens lésés à recouvrer leurs droits violés entre autres.
Prenant la parole, le maire de la localité a salué les initiateurs et a reconnu que leur motivation milite pour la bonne cause, c’est-à-dire lutter pour les intérêts des populations de tout le cercle. Il a émis des vœux afin que l’association ne fasse pas l’effet d’un simple feu de paille. Toutefois, l’édile a relevé que les affaires d’association ne sont pas celles de l’hôtel de ville.
Le président de l’association M. Brehima Traoré, a d’abord salué les autorités coutumières pour leur accompagnement. A ses dires, « Wassa » signifie en Français « satisfaction » et que « Ton » veut dire « Association ». A travers ce regroupement, les jeunes de la localité entendent conjuguer leurs efforts pour trouver les solutions aux maux des citoyens et poser des actes qui permettront de développer le cercle. Pour l’orateur, le cercle de Kenièba est un maillon essentiel dans le développement économique global du Mali et que l’union de la population constituerait à coup sûr, une force inéluctable pour faire avancer le cercle dans tous les domaines.
Quant à l’initiateur, il a salué les responsables des 12 communes avant d’inviter les jeunes à se donner la main pour construire le cercle. Pour lui, malgré que les sociétés minières payent leurs droits et taxes, ces sommes perçues ne sont pas utilisées à bon échéant. « Nous allons poser des actes pour défendre nos droits et développer notre cercle. Jamais, nous ne ferons la guerre aux mines. Notre combat se fera de façon légale dans le strict respect des procédures » a-t-il précisé.
Pour la représentante des femmes de Toukoto : « Si cette association n’était pas née, il aurait fallu la créer, puisqu’elle va répondre à nos aspirations. Ici, nous souffrons. Les sociétés nous font vivre l’enfer. Il nous manque d’eau potable. Nos maisons sont soufflées par les déflagrations, les détonations de carrières. On n’a pas d’électricité. Pourtant, ce sont nos ressources qui font développer le reste du pays et bien d’autres » a-t-elle déploré.
Fousseyni SISSOKO
Source : Notre Voie