Le Directeur général de la Banque pour le Commerce et l’Industrie (BCI-Mali), Sékou Mamadou Barry, vient d’être limogé par le Conseil d’Administration du Groupe BCI, tenu mercredi dernier à Nouakchott, en Mauritanie. La mauvaise gestion et les malversations financières constatées ces derniers temps au niveau de cette banque seraient, entre autres, les raisons de son départ. Ainsi, Mme Haïdara Zeynabou Kouréchy a été nommée Directrice par intérim. Elle était auparavant Directrice financière de la banque.
La bonne nouvelle est tombée dans l’après-midi du mercredi 20 décembre dernier, juste après la tenue du Conseil d’administration du Groupe Banque Pour le Commerce et l’Industrie (BCI), à Nouakchott, en Mauritanie. Cette rencontre avait pour objet de faire le point de toutes les filiales du groupe, dont la BCI-Mali. Pour ce faire, le patron du groupe, Isselmou Ould Tajedine, homme d’affaires mauritanien, présidait la séance.
Le Directeur général de la BCI-Mali, Sékou Mamadou Barry, était également présent à cette rencontre annuelle. Malheureusement, il en est sorti la tête basse. Son bail n’a pas été renouvelé par les membres du Conseil d’Administration. Sans grande surprise, le Président du Conseil d’Administration, Isselmou Ould Tajedine a en effet finalement décidé de se débarrasser de celui qui dirigeait la BCI-Mali depuis son opérationnalisation, en juillet 2007.
La mauvaise gestion et les malversations financières seraient à l’origine du départ de Sékou Mamadou Barry d la tête de cette banque, qui se retrouve aujourd’hui dans une situation peu confortable dans le secteur bancaire. La gestion de Mr Barry avait été pourtant décriée, par certains de ses proches mais surtout par beaucoup d’opérateurs économiques. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnommait dans le monde des affaires “Monsieur 10%”. Cela voulait dire tout simplement : “je t’accorde du crédit, en contrepartie tu me donnes 10% “. Cette pratique a finalement terni l’image de cette banque, qui faisait la fierté du Mali à son lancement, en 2007.
On se rappelle du comportement de cet ancien cadre de la BIM-SA, après le Coup d’Etat de mars 2012 de la junte. Il n’avait pas hésité à verser une importante somme d’argent au compte de Amadou Aya Sanogo et de son clan, prenant ces sous dans le compte de la Direction Administrative et financière (DAF) de la Présidence de la République, oubliant qu’il avait été nommé à son poste par l’intermédiaire de la famille présidentielle de l’époque.
Aujourd’hui, la BCI-Mali est dans une zone de turbulences. Heureusement que l’homme d’affaires mauritanien l’a bien compris en relevant Sékou Barry. Il s’agit désormais d’apporter du sang neuf à la banque, avec de nouvelles orientations.
En tout cas, le départ de Sékou Mamadou Barry a été bien accueilli par le personnel de la BCI-Mali. On sentait la joie sur le visage de beaucoup de cadres dès l’annonce de cette bonne nouvelle. La raison est très simple : Sékou Mamadou Barry était devenu un homme à problèmes, compte tenu de son comportement vis-à-vis de ses employés et clients et surtout de son train de vie.
Il y a quelques mois, nous avons été très surpris de voir Mr Barry, accompagné de sa charmante épouse et d’une autre dame à la Raffinerie Kankou Moussa, sise près de l’Aéroport international Modibo Kéïta. C’était en la faveur d’une journée portes ouvertes à l’occasion de la célébration de la Saint Sylvestre. Ce jour-là, Mr Barry et sa campagne ont vraiment adoré les produits exposés (or, diamant), au point d’en acheter.
De sources généralement bien informées, il sera très difficile que Sékou Mamadou Barry échappe à la justice, puisqu’il a été décidé lors du Conseil d’Administration de fouiller dans les comptes de la banque. En d’autres termes, un Audit se prépare donc pour y voir très clairement dans sa gestion.
Notons que la Banque pour le Commerce et l’Industrie (BCI-Mali) est une société anonyme au capital de 2 milliards de FCFA. Elle a été créée le 23 janvier 2007 avec la vocation d’accompagner les acteurs du développement économique, à travers une forte capacité d’innovation commerciale. Malheureusement, la banque est en train de perdre cette vocation.
A.B. HAÏDARA
Source: Aujourd`hui mali