Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA, Président de la République du Mali, Chef de l’Etat, Champion pour les Arts, la Culture et le Patrimoine de l’Union Africaine a introduit dans la matinée du 13 Octobre 2019 dans la salle Wa Kamissoko du Centre international de conférences de Bamako, la toute première réunion du Comité Consultatif africain sur les Arts, la Culture et le Patrimoine.
Désigné par ses pairs le 10 février 2019 à Addis-Abeba en marge de la 32 e session de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine. IBK a constitué ce Comité Consultatif composé de 17 experts et sommités africaines et de la diaspora, spécialistes des questions d’arts, de culture et de patrimoine. Le Comité est une instance de réflexion, qui émettra les avis , il n’a pas de pouvoir de décision. Il sera consulté en temps utile par le Président de la République, des besoins sur les questions afférentes aux arts, aux cultures et au patrimoine dans un contexte africain, sur les problématiques culturelles.
Ces sommités identifiées selon leurs domaines se réunissent pour la première fois au Mali pour échanger durant deux jours entre eux et échanger avec IBK sur ce qu’il convient de faire, sur ce qui pourrait être fait et les résultats attendus de son intervention.
Rappelant le sens de sa désignation et de celle du Mali pour cette mission panafricaine, IBK a souligné le choix et l’honneur fait à notre pays pour reconstruire et promouvoir la brillante culture africaine. Pour cela, le Président de la République a évoqué le Mali chargé d’histoire, le Mali de Kouroukanfougan, le Mali de Tombouctou, le Mali d’Ahmed Baba, le Mali de Thierno Bocar le sage de Bandiagara, le Mali des profondeurs, le Mali de la culture « le Mali de l’humanisme sahélien dans les temps les plus reculés que nous voulons ainsi signifier et célébrer ». Le Champion pour les Arts, la Culture et le Patrimoine comprenant le poids de la responsabilité confiée au Mali, a également compris que ce n’est pas une affaire malienne mais plutôt une mission africaine.
Revenant sur l’événement historique du jour qui se passe à Bamako pour la première fois en Afrique, IBK après avoir souhaité la bienvenue aux experts et aux invités a déclaré : « L’importance de ce qui nous réunit ici depuis que, un certain 10 février 2019, l’Afrique nous a confié ce redoutable honneur de la signifier au monde, de rendre sa pertinence au monde sur le plan de ce qui est le plus important pour tout être humain, qui fait son équilibre, son identité. J’ai commencé déjà, je dois vous le dire, les plaidoyers, mes frères. J’ai commencé dès que j’en ai été convaincu, j’ai été mis devant les faits à Niamey où nous étions en mission de porter sur les fonts baptismaux la ZLECAF, la Zone de libre échange économique panafricaine ». En parlant de la mise en place du Comité, IBK en voulant assurer les uns et les autres de la pertinence de leur rôle respectif pour la promotion de la culture africaine a expliqué : « Chacun convient ce comité-là est important pour l’objet qui nous réunit, il ne s’agit pas d’une réunion de plus ou d’une autre conférence aussi. Vos personnalités à chacun d’entre vous, à chacune d’entre vous par le parcours, par les œuvres, par le souci de l’Afrique, indiquent suffisamment la pertinence de vos choix. La mission à nous confiée soit portée de la manière la plus évidente, la plus pertinente. Les deux jours d’échanges à Bamako pourront nous y conduire. C’est la reconnaissance de l’excellence personnelle. Vous êtes dans votre région, dans vos arts, vos métiers, votre génération de celle et ce qui compte parce que connu et reconnu. Voilà pourquoi j’ai fait le choix de vous inviter à siéger dans le comité ». Pour toutes ces raisons, le Champion pour les Arts., la Culture et le Patrimoine a lancé un appel. « Que nul n’entre ici s’il est géomètre, disait l’autre, que nul n’entre ici s’il ne s’est d’abord libéré des figures de la raison dominante, que nul n’entre ici s’il n’est d’abord pas libre dans sa tête, s’il ne sait pas penser ».
Afin que de Bamako sortent des choses très heureuses pour l’Afrique, IBK a décliné en face des experts ses attentes pour son mandat, à l’issue de ces deux jours de travaux : « J’attends de vous la formation d’une intelligence collective et thématique, et problématique, une intelligentsia africaine plutôt que des objections séparées, atomisées se raccrochant à des écoles de pensées non africaines. Deux risques doivent être écartés dans cet exercice, un essentialisme négro-africain ou arabo-berbère qui nous couperait du monde ou à l’inverse la dissolution dans un universel qui dans les conditions actuelles. L’identification des priorités, lignes d’actions. En ayant à l’esprit deux principes directeurs, celui de la solidarité d’une part et de l’effet de levier d’autres parts ».
En réponse aux interpellations des participants à la réunion pour la problématique du budget alloué à la Culture, et pour la promotion de la brillante culture africaine ; IBK en concluant son introduction de la réunion a rassuré « Nous ferons l’effort de la rehausser ».
Auparavant, dans leurs différentes interventions, faisant l’état des lieux sur la problématique de la culture africaine en générale, les experts ont sollicité IBK pour son leadership auprès de ses pairs à faire le plaidoyer afin que la culture africaine puisse avoir un budget à la hausse, car selon eux la promotion de la culture pour développer l’Afrique a besoin de financement. La culture est humaine selon le Philosophe et enseignant le Professeur Djibril Tamsir Niane qui dira « Il faut doter la culture de moyens, on a beaucoup insisté sur le développement tout court et le facteur humain a été négligé. C’est ce facteur humain qui nous intéresse le plus et concerne la culture essentiellement, le développement de nos langues, le développement de nos arts, le développement du patrimoine. Ailleurs la culture est là, elle parle à tout moment qu’en est-il en Afrique ? Le problème culturel on en parle beaucoup et le développement piétine. Pour structurer quelque chose pour la culture pour une politique culturelle hardie qui sauvegarde le patrimoine culture africaine ».
Le Président de la République dans ses mots d’introduction de la réunion a montré sa volonté d’être accompagné intellectuellement dans une mission qui est certes politique mais qui est de tout le temps prioritairement intellectuelle.
Madou’s Camara
Présidence de la République du Mali