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POUR DEVELOPPER L’AFRIQUE : La valorisation des langues locales est la principale priorité

Le sous-développement de l’Afrique est sur toutes les lèvres. Ce phénomène est lié à plusieurs facteurs et pour le solutionner il existe également plusieurs possibilités, parmi lesquelles la valorisation des langues nationales qui constituent à nos yeux la priorité des priorités.

Tout développement n’est qu’une question de volonté générale. Sans un souci d’assistance mutuelle, de vie en commun ou, pour être plus explicite, de « monde commun », le développement n’est pas possible. Certes, l’Afrique a beaucoup fait sur ce chemin avec la création d’organisations comme L’UA (L’Union Africaine) servant à unir tous les pays d’Afrique en vue de leur assurer un développement irréprochable, d’assurer une croissance économique exponentielle, assurer une solidarité entre tous les pays d’Afrique. À côté de celles-ci, nous retrouvons d’autres qui sont dans la plupart des cas régionaux. Parmi celles-ci, nous avons la CEDEAO (La Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest) intervenant dans beaucoup de secteurs de développement, elle cherche surtout à instaurer la paix sur tout le continent africain ; nous avons aussi l’UEMOA (L’Union Economique et Monétaire Ouest

Africaine) intervenant surtout dans le secteur économique, elle gère les questions monétaires de la zone franc ou des pays de l’Afrique de l’ouest.

Malgré tout cela, le chemin reste encore long pour ce continent car ces organisations ne jouent pas encore pleinement leur rôle ; elles restent encore à l’état de latence. De ce fait, il faudra, de prime abord, travailler nos langues nationales. En effet, comme l’avaient souligné de sages Africains tels que Kwamé Nkrumah, Marcien Towa, Alexis Kagamé, etc., aucun développement n’est possible dans une langue étrangère.

Alors, il faut donner l’opportunité à tous les peuples d’Afrique de travailler leurs langues nationales, mais cela ne signifie pas d’abandonner complètement celles des autres, mais plutôt de prioriser les nôtres pour qu’elles ne soient pas dans l’oubli.

En abandonnant complètement celles des autres, c’est aussi fermer la porte au développement du continent. Nous aurons besoin d’elles dans nos politiques extérieures, tout comme les autres pays auront besoin des nôtres dans leur politique extérieure. Ce phénomène, le Sénégal l’a compris et c’est pourquoi de nos jours il existe plusieurs romans, des dictionnaires en langue Wolof. Le Mali est sur le même chemin, mais leur technique est mal appliquée et leur méthode contribue d’ailleurs à encourager la baisse du niveau car durant tout le premier cycle (de la première année à la sixième année) l’enseignement se fait dans les langues nationales alors qu’au niveau du second cycle (de la septième année à la neuvième année) les enfants commencent à apprendre le français, langue officielle.

Le Mali doit comprendre que lorsqu’on veut une chose, on se donne tout entier ou on le laisse tomber. Pour faire ce mixte, il faut l’entamer depuis au premier cycle. Tout compte fait, il faut une valorisation de nos propres langues ; passer toutes nos informations essentielles dans nos langues nationales. En plus de cet aspect, il nous faut également une indépendance monétaire en laissant de côté le franc CFA, objet d’asservissement. Cela nécessite la création d’une monnaie commune à tous les pays d’Afrique.

Nous devons en plus de ceux-ci, chercher tous les moyens pour exploiter nous-mêmes nos richesses en fixant nos propres prix sur le marché mondial. Cela n’est faisable que lorsque nous possédons nos propres industries de transformation, voire de fabrication. Une forte industrialisation du continent est alors indispensable pour l’avènement d’une nouvelle Afrique, l’Afrique de tous les rêves.

La langue constitue le soubassement de tout développement, elle en est le pilier, la marque fondamentale de l’indépendance d’un continent. La langue est une marque fondamentale de l’indépendance d’un pays. Ainsi, un pays qui perd ses langues nationales reste et meurt dans l’esclavage. C’est dans cette mesure que Montesquieu avançait que tant qu’un peuple vaincu n’a pas perdu ses langues, il peut toujours garder espoir qu’un air nouveau soufflera.

Par conséquent, le continent regorge d’innombrables langues qu’il faut faire travailler pour donner au continent toute sa splendeur. Une langue non travaillée est une langue morte, car pour qu’une langue soit utilisable officiellement, c’est-à-dire dans les administrations publiques, il faut qu’elle ait ses propres règles, ses vocabulaires voire un dictionnaire. Tout cela n’est possible que lorsque nous avons des spécialistes de ces langues. Par ailleurs, beaucoup de pays africains ont compris le problème et travaillent déjà dans leurs langues nationales. Tous les autres doivent les suivre parce que le chemin du progrès passe par elle.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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