Le bras de fer entre les fonctionnaires de police reversés et le directeur de l’École nationale de police (ENP), le Commissaire divisionnaire Mamby Sylla continue de plus belle. En effet, nommé élèves inspecteurs à titre exceptionnel par l’arrêté N° 2013-0002/MSIPC du 3 janvier 2013, en les reversant dans leur ancien galon, ces policiers estiment être lésés dans leur droit par les administrateurs de l’ENP en complicité avec la hiérarchie et en violation de tous les textes régissant l’ENP ainsi que plusieurs dispositions du Statut des fonctionnaires de police.
Après la signature de l’arrêté de reversement, les policiers concernés se sont regroupés en collectif pour réclamer leur droit. De sources proches du collectif, au cours de plusieurs rencontres, ces policiers ont contesté l’arrêté de reversement. Aussi, ils n’ont pas cessé d’accuser l’administration de l’école d’avoir falsifié les notes sur les feuilles d’examen.
Selon des spécialistes, à l’analyse du dossier, ni le règlement intérieur de l’École nationale de police, ni la Loi portant Statut des fonctionnaires de police n’évoque le reversement des élèves nommés à titre exceptionnel dans leur corps d’origine en cas d’insuffisance de résultat. « Le contenu de l’article 35 du règlement intérieur de l’ENP est clair et ne peut prêter à confusion. Car, ledit article stipule que toute note intérieure à 9/20 entraine la radiation des effectifs de l’élève recruté par voie de concours direct et le reversement dans son corps d’origine de l’élève admis par voie de concours professionnel », précisent des sources proches du dossier.
Et de poursuivre que de cet article vise expressément les élèves admis par voie de concours professionnel et non ceux nommés à titre exceptionnel. Et d’ajouter que la formation à l’ENP suivie par les élèves nommés à titre exceptionnel vise uniquement à les inculquer la qualité d’Officier de police judiciaire (OPJ) qui a été largement acquise après plus de deux années de formation. « Reverser des élèves nommés à titre exceptionnel dans leur corps d’origine reviendrait à remettre en cause le caractère exceptionnel de l’acte relevant du pouvoir discrétionnaire du ministre », ont-ils martelé.
Dans la même dynamique, certains estiment qu’ils ont constaté des retenues sur leur note de conduite. Alors que les textes sont clairs en la matière. Car, selon la réglementation de l’ENP, pour effectuer une retenue de un point sur la note de conduite, il faut que l’élève en question reçoive une sanction d’une semaine d’arrêt simple et quatre jours d’arrêt de rigueur. « Aucun de nous n’a été puni d’une telle sanction pour constater des retenues sur la note de conduite. Aussi, l’article 33 du Règlement intérieur de l’école stipule que les contrôles de connaissance à l’ENP sont permanents et comporte des interrogations écrites et orales laissées à l’initiative des instructeurs et des professeurs. Le directeur de l’ENP, Mamby Sylla s’est permis de violer cette disposition en annulant les moyennes de classe dans l’unique but de recaler ses cibles », a lancé un policier reversé.
À en croire les responsables du collectif, les fonctionnaires de police se disent prêts à user de tous les moyens légaux pour que force reste à la seule loi dans cette affaire. « Nous allons nous battre contre cette injustice savamment orchestrée par le Commissaire de police Mamby Sylla, directeur de l’ENP en complicité avec certains hauts gradés de la police », a laissé entendre une victime.
Mama PAGA
Source: Le Pays-Mali