La première : pour la deuxième fois de sa brève histoire, le Mali change de couleur et de cap. Conséquence tout aussi notable que celles qui vont suivre pour la simple raison que son accointance avec la France est séculaire et semblait être somme toute naturelle. Et comme si l’un ne pouvait aller sans l’autre. Car les deux pays étaient étroitement liés par le pacte colonial. Un sacro-saint pacte qui dessert et laisse peu de marge de manœuvre aux colonies qui n’ont que rang d’exécutants.
La seconde est plus importante, et même cruciale : comment s’y prendrait-on pour ajuster la balance économique du pays et faire le contrepoids au volumineux investissement de la métropole dans le pays ? Car, il va sans dire que la France ne manquera pas de couper le robinet. Or, la Russie sur laquelle on semble voir jeté son dévolu n’est pas si prompte à l’aide au développement, ayant pour l’heure d’autres chats à fouetter sur le plan militaire et des difficultés économiques récurrentes auxquelles elle doit faire face.
Mais si le margouillat veut se faire coudre un pantalon, c’est qu’il y a prévu une ouverture pour sa queue. On ose donc espérer qu’Assimi saura trouver une solution de rechange pour pallier le manque à gagner que ne manquera pas de causer le départ des français. Car, bien que nous exploitant, ils injectaient aussi beaucoup dans notre économie.
Pour le moment, nous n’en sommes qu’au début de l’aventure après une rupture occasionnée par la force des choses. Espérons qu’elle sera exaltante et que le Mali en sortira grandie au bout du parcours.
Ben Diakité Ladji
Source: LE TOGUNA