Cet ambitieux projet de 120 milliards de FCFA dont le lancement s’est effectué, le mardi 20 mai, par le ministre des Maliens de l’extérieur, Dr Abdramane Sylla, s’articule autour de deux volets essentiels à savoir : la gestion des migrations dans le cadre des normes internationales et la volonté de mettre en lien la migration et le développement.
Avec le slogan » faisons de notre cher pays, le Mali, un eldorado « , le lancement de ce projet se tient à une période où l’actualité est dominée par des naufrages successifs d’embarcations de jeunes africains, particulièrement maliens, qui ont tenté de rejoindre les côtes européennes. Le dernier tristement naufrage remonte au 16 avril avec à la clé 800 morts dont 200 Maliens.
Face au drame de l’immigration irrégulière, le Mali, à travers le département de tutelle, a multiplié les initiatives pour une bonne gestion du phénomène. Il s’agit, entre autres, de la campagne de sensibilisation accrue sur les risques et les dangers de l’immigration clandestine dans les localités de grands départs, l’assistance apportée aux Maliens en détresse, l’appui aux migrants de retour grâce aux projets de réinsertion, la sensibilisation à travers les missions à l’étranger pour attirer les investisseurs de la diaspora vers le Mali.
Pour le ministre Sylla, pour une gestion équilibrée de la migration, il y a une nécessité impérieuse de stimuler une approche commune entre les partenaires des pays de départ, de transit et d’accueil et avoir comme priorité la mise en œuvre de mesures concrètes et la mobilisation des ressources humaines et matérielles.
Selon Abdoulaye Konaté, le directeur du Cigem, le programme va se concentrer autour de 8 axes majeurs qui permettront de protéger, valoriser, renforcer, améliorer les connaissances sur la migration et réadapter les conditions d’entrée et de séjour d’établissement au Mali. Les relations qu’ils entretiennent avec le pays sont intenses car ils ont réalisé un transfert de 431 milliards de Fcfa en 2012.
Malgré ces initiatives, le contexte actuel exige de nouvelles réponses. Ce qui a conduit à la création de la politique nationale de migration (Ponam). Avec cette politique, il s’agira de mettre en œuvre un mécanisme pour favoriser l’investissement de la diaspora et organiser la migration légale. Cette volonté se traduit par la création d’emplois dans les principales zones d’émigration du pays afin de fixer les populations sur leur terroir d’origine. Elle permettra aussi de mieux connaitre la réalité du flux migratoire dans le dessein de lutter efficacement contre ce fléau et de sécuriser davantage le séjour des maliens de l’extérieur dans leur pays de résidence. Il s’agit d’impliquer davantage les maliens de l’extérieur dans le processus de développement et d’appuyer les migrants de retour afin d’assurer leur réinsertion dans le tissu économique national.
Rappelons que les Maliens vivants à l’étranger sont estimés à 4 millions
F. Mah Thiam KONE
source : L’Indépendant