Trois mois après l’élection présidentielle, les électeurs maliens retourneront aux urnes les 28 octobre et 18 novembre pour des législatives, alors que la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est toujours contestée par l’opposition.
Un second tour est prévu trois semaines plus tard, le dimanche 18 novembre, « dans les circonscriptions où aucun candidat ou liste de candidats n’aurait obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour ».
Cinq ans après les dernières législatives
Jusqu’à présent, le mois de novembre était évoqué pour ce scrutin, qui aura donc lieu un peu moins de cinq ans après les précédentes législatives, qui s’étaient déroulées les 25 novembre et 15 décembre 2013.
Cette annonce survient alors que Soumaïla Cissé, principal adversaire d’IBK lors de la présidentielle, conteste toujours les résultats, selon lui entachés de fraudes massives. Selon les résultats définitifs proclamés par la cour constitutionnelle, qui a rejeté les recours de l’opposition, IBK, 73 ans, a obtenu 67,16% des suffrages au second tour le 12 août, contre 32,84% pour Soumaïla Cissé. L’ancien ministre des Finances appelle les Maliens à rester « mobilisés », et dénonce des arrestations arbitraires au sein de l’opposition.
« Arrestations extra-judiciaires »
Dans un courrier adressé mardi aux représentants de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’ONU, le bras droit de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, a dénoncé plusieurs « arrestations extra-judiciaires » dont sont « victimes depuis plusieurs semaines les partisans de l’alternance et du changement ».
Tiébilé Dramé cite notamment le cas de Paul Boro, un ancien cadre de la majorité passé à l’opposition, qui a été emmené de son domicile de Bamako dimanche soir par « plusieurs dizaines d’hommes armés ». Selon une source sécuritaire, il lui est reproché d’avoir fourni des armes à « des jeunes » avant une manifestation de l’opposition.
Le responsable de l’opposition évoque aussi le cas d’un « jeune leader » de sa coalition « enlevé par une dizaine de porteurs d’uniformes à bord de deux véhicules 4×4 » ne portant pas de numéros d’immatriculation.
« Nous sommes en présence d’enlèvements et de séquestrations de leaders politiques par une police parallèle au service du régime », accuse Tiébilé Dramé, « prenant à témoin » les représentants de la communauté internationale. Le porte-parole du gouvernement n’était pas joignable dans l’immédiat pour commenter ces accusations.
Jeune Afrique