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Police territoriale : polémiques autour d’un projet de loi

Annoncé pour être examiné lors de la session extraordinaire du Conseil national de la transition en cours, le projet de loi portant institution de la police territoriale a été retiré de l’ordre du jour. Un énième recul qui ne va pas sans polémiques, certains voyant en la création de la police territoriale « une partition » du Mali.

 

La mise en place  d’une police territoriale est une exigence de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Dans sa deuxième annexe, il stipule qu’une police territoriale devrait être créée « dans les 12 mois suivant la signature de l’Accord ». Bientôt sept ans après, la police territoriale peine toujours à être créée. Pour la deuxième fois au moins, le projet de loi pour sa création vient d’être retiré de la liste de ceux devant être examinés lors de la session extraordinaire du CNT en cours depuis le 4 février. Pour cause, toujours la crainte de voir cette nouvelle police renforcer ses emprises sur les localités sous son contrôle, notamment dans les régions du nord du pays, certains allant jusqu’à évoquer un projet de « partition du Mali ». « Les difficultés relatives à la création de la police territoriale sont d’ordre conceptuel. Les acteurs n’en ont pas la même compréhension. Certains y voient une police plus proche des populations. D’autres, avec en tête le contexte politico-sécuritaire du pays, sa fragilité politique et institutionnelle et le souvenir récent de velléités de conflits identitaires, comme les rebellions touarègues, craignent qu’on ne dispose de deux polices au plan national », explique Ballan Diakité, analyste politique.

Pour le Syndicat autonome de la police (SAP), pour parler de police territoriale il faut que ses compétences et ses pouvoirs soient d’abord rendus publics.« On a déjà la police municipale et sectorielle dans les mairies. En outre, maintenant, chaque région a un quota lors des recrutements dans la police. Ce fut le cas en 2015-2016 avec le recrutement de 2 200 policiers, puis 750 et 2 200 autres. L’expression police territoriale même fait peur », explique l’adjudant Bougouna Baba Dembélé, Président du SAP.

Néanmoins, Ballan Diakité pense qu’aujourd’hui il est nécessaire de doter l’exécutif local d’un moyen de coercition légal, au regard de la volonté des autorités nationales de tendre vers une décentralisation poussée. Le Sénégal, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire disposent déjà de polices municipales.

Boubacar Diallo

Source : Journal du Mali

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