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Point de presse du Mouvement Baguinè-sò, de la jeunesse GUINA Dogon et du CAJPD sur le massacre du 1er juillet dans le cercle de Bankass.

Ce samedi 4 juillet 2020, les jeunes ressortissants du Pays Dogon ont convoqué la presse nationale et internationale pour expliquer la condition dans laquelle plus d’une trentaine de personnes ont été tuées dans quatre villages du cercle de Bankass au cours de la journée du mercredi dernier.

Dans la cour de la maison des jeunes de Bamako, c’est dans une ambiance alourdie par la colère, l’indignation, l’incompréhension mais aussi le deuil que M. Adama Karembe vice-président du Mouvement Baguinè-sô a prononcé les mots de bienvenue et ouvert cette séance d’information.

Ensuite, son cadet, M. Yacouba Yalcoué membre du même mouvement a pris la parole et a demandé à l’audience d’observer une minute de silence tout en soulignant que, n’ayant pas de drapeau à mettre en berne, c’est le seul moyen, dont il dispose pour saluer la mémoire des personnes disparues.

Après cela, M.Yalcoué est entré dans le détail de l’attaque qui a commencé aux environs de 16h. Selon sa déclaration, les assaillants sont arrivés à bord de 8 pick-up au lieu de 4 préalablement annoncés et plusieurs motos. Il a indiqué que pour mieux tromper la vigilance des villageois, leurs bourreaux avaient camouflé quatre des 8 huit véhicules avec du sable avant de faire irruption dans les villages avec les quatre autres qui arboraient, tout comme leurs occupants, les couleurs de l’armée malienne. C’est ainsi qu’ils ont pu surprendre la plus part des victimes qui étaient en train de semer dans leurs champs.

Par contre, selon toujours les dires de M.Yalcoué, certains jeunes, qui ont été tués, ont préféré se sacrifier en affrontant leurs ennemis pour permettre à leurs parents de fuir. Sinon, dit-il, le bilan de 36 personnes qui ont trouvé la mort dans les quatre villages de Djimto, Dialakanda, Guari et Pangadougou aurait été plus lourd.

Pour ce qui est de l’armée, qui a une base à 20-25km du lieu de l’attaque, tous les intervenants au cour du point de presse ont dénoncé la lenteur de la réaction des forces de sécurité installées à Sokoura. Bien qu’ils aient été alertés, les soldats maliens ne seraient arrivés que 3h après le départ des assaillants qui ont pillé et incendié tous les villages avant de partir. Mais les FAMA, qui ont poursuivi leur patrouille dans la zone le lendemain de l’attaque, ont aussi été victime d’une embuscade des mêmes groupes armés, y ont perdu au moins 9 éléments selon les organisateurs du point de presse du jour.

Avant que M. Amadou Karembé ne referme la séance, un rescapé qui a perdu quatre membres de sa famille dans ces attaques a fait un témoignage glaçant devant la foule de journalistes et les autres personnes présentes. Les yeux rougis d’amertume et de colère et avec une voies bien entamée, il a interpellé l’Etat malien et toutes les bonnes volontés à venir au secours de cette zone du centre qui est endeuillée presque chaque jour.

S.Guindo, stagiaire

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