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Point de presse de la MINUSMA du 30 mai 2019

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous, chers confrères journalistes, chers auditrices et auditeurs de la radio de la Paix, MIKADO FM, merci pour votre fidélité.

Je vous souhaite la bienvenue à notre point de presse qui reçoit ce jeudi le Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général Dennis Gyllensporre. Le Général Gyllensporre nous parlera des opérations de la Force, tandis que je vous ferai le point des autres activités de la Mission au cours des deux dernières semaines.

Je commence par la célébration de la journée des Casques bleus des Nations Unies célébrée hier à travers le monde.

Le Secrétaire général des Nations Unies M. Antonio Guterres a honoré hier les Casques bleus à l’occasion de la Journée internationale qui leur est consacrée chaque année depuis 2003. « Aujourd’hui, nous honorons plus d’un million d’hommes et de femmes qui ont servi comme soldats de la paix des Nations Unies depuis notre première mission en 1948 », a dit M. Guterres. « Nous nous souvenons des plus de 3 800 membres du personnel qui ont payé de leur vie », a-t-il expliqué. M. Guterres a exprimé sa plus profonde gratitude aux plus de 100 000 membres du personnel de maintien de la paix, civils, policiers et militaires, déployés aujourd’hui de par le monde, ainsi qu’aux pays qui fournissent ces femmes et hommes courageux et dévoués.  Dans son message, M. Guterres a affirmé que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont un investissement vital dans la paix et la sécurité mondiales. Et c’est parce qu’elles exigent un ferme engagement de la communauté internationale que nous avons lancé l’initiative « Action pour le maintien de la paix », qui vise à rendre nos missions plus fortes, plus sûres et mieux adaptées à l’avenir », a-t-il conclu.

Lors d’une cérémonie officielle à Bamako en présence des autorités maliennes, le Représentant Spécial du Secrétaire-General a rappelé le chemin parcouru depuis les missions originelles des Casques bleus, à savoir « assurer la stabilisation d’un pays suite à un accord de paix négocié suite à un conflit armé classique. »

Rappelant combien le maintien de la paix aujourd’hui est malheureusement devenu une activité qui comporte son lot de risques, il a ajouté « Aujourd’hui, nous nous trouvons face à des Casques bleus déployés dans un environnement difficile et complexe, qui est caractérisé par un environnement asymétrique, par une présence terroriste et surtout par les narcotrafiquants et ceux qui pratiquent le crime transnational organisé, dont on ne parle pas souvent.

Il a également rendu hommage au Mali qui, a-t-il rappelé : « était un grand contributeur de troupes quand cela était nécessaire » et aux pays contributeurs de troupes à la MINUSMA : (je cite) « Pour les représentants des pays contributeurs de troupes ici présent, je voudrais leur dire nos remerciements pour leur contribution immense et leur dire qu’ils ont tous le droit d’être fiers de ce qu’ils représentent au sein de la MINUSMA. »

Le Représentant Spécial a réitéré le courage de chacun d’entre eux, (je cite) « prêt à risquer sa vie au quotidien dans l’espoir d’un avenir meilleur pour les Maliens et les Maliennes pour tout le Sahel et pour la paix dans le monde. Jour après jour, vous continuez à vous dévouer corps et âme en faveur de la stabilité au Mali, au Sahel et dans le monde. Je suis conscient des difficultés et je suis fier de nos réussites communes. Gardons la flamme qui alimente notre engagement, votre engagement pour la paix. »

Il faut souligner qu’en plus de Bamako, la journée des Casques bleus a été célébrée à Gao et Tombouctou. A Tombouctou elle a permis de sensibiliser les participants au rôle des Casques bleus dans la région de Tombouctou et au mandat de la MINUSMA. La cérémonie a eu lieu dans le village d’Amadia, à 5 km au sud-ouest du centre de surveillance de Tombouctou.

Cette année, le thème de la Journée des Casques bleus des Nations Unies était « Protéger les civils, protéger la paix »

 Activités de la hiérarchie de la Mission :

Les 27 et 28 mai derniers, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA M. Annadif a rencontré respectivement les partis politiques de la majorité au pouvoir, ensemble pour le Mali (EPM) et ceux de l’opposition, pour discuter de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et du mandat de la MINUSMA.

Le 23 mai dernier à Abidjan, M. Annadif a participé à un séminaire sur les contributions francophones au maintien de la paix. Le séminaire était axé sur les meilleures pratiques et recommandations visant à améliorer la formation, les performances et l’équipement de troupes originaires de pays d’Afrique francophone. Le Représentant spécial du Secrétaire général a également rencontré Hamed Bakayoko, Ministre de la Défense de la République de Côte d’Ivoire et ont échangé du déploiement prochain d’un bataillon ivoirien au sein de la MINUSMA auquel le RSSG a pu rendre visite sur place. M. Annadif a saisi cette occasion pour féliciter la Côte d’Ivoire pour son engagement continu envers la MINUSMA, y compris à travers le contingent ivoirien déjà basé à Tombouctou.

Le 22 mai dernier la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général Madame Joanne Adamson a présenté au Ministre de la justice et des droits de l’homme, le rapport d’enquête préliminaire de la Mission sur l’attaque perpétrée à Ogossagou le 23 mars 2019. La discussion a porté sur l’attaque d’Ogossagou, la poursuite par les autorités maliennes des crimes commis et la nécessité de lutter contre l’impunité et de promulguer la législation sur la protection de l’enfance. Madame Adamson a félicité le ministre de la justice et des droits de l’homme pour sa récente nomination, a souligné les bonnes relations de travail de la Mission avec l’ancien ministre de la justice et des droits de l’homme et a réitéré le soutien continu de la Mission.

Je passe maintenant aux incidents sécuritaires :

Le 18 mai, à Tessalit, aux alentours de 08h30, une patrouille de la MINUSMA a heurté un engin explosif improvisé. Six casques bleus ont été blessés, dont trois sérieusement qui ont été évacués à Kidal.

Le 18 mai, dans la ville de Tombouctou, aux alentours de 12h00, deux hommes armés à bord d’un pick-up ont tenté d’intercepter un véhicule de la MINUSMA dans lequel se trouvait deux Casques bleus nigérians. Les deux Casques bleus ont subi les coups de feu des hommes armés. L’un d’entre eux a été blessé et a succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Le Secrétaire général ainsi que le Conseil de sécurité des Nations unies ont condamné ces attaques perpétrées contre la MINUSMA à Tombouctou et Tessalit.

Le Secrétaire général s’est dit attristé par la mort du casque bleu nigérian et a présenté ses plus sincères condoléances au gouvernement du Nigéria ainsi qu’à sa famille.

Le Secrétaire général a rappelé que les attaques dirigées contre des Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international. Il appelle les autorités maliennes à agir rapidement pour identifier les auteurs de ces attaques et les traduire rapidement en justice.

Le 24 mai, aux alentours de 06h00, deux rockets ont été tirées sur le camp de la MINUSMA à Tombouctou. Il n’y a pas eu de blessé et la situation est revenue à la normale dans les plus brefs délais.

ACTIVITES DE LA FORCE, bien que le Commandant de la Force vous en dira plus.

La Force de la MINUSMA poursuit ses opérations de sécurisation, de contrôle de zone, d’escortes de convois, de sensibilisation de la population, d’assistance sécuritaire au Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) ainsi que des patrouilles de reconnaissance et de dissuasion (terrestres et aériennes). Une vingtaine d’opérations sont actuellement en cours dans nos différents secteurs.

Du 14 au 27 mai, en termes d’activités opérationnelles, la Force a effectué 1944 patrouilles, tenu 588 check-points et effectué 91 escortes.

UNPOL

La Composante Police de la MINUSMA conformément à son mandat, poursuit ses missions relatives à la protection des populations civiles, au développement et au renforcement des capacités des Forces de Sécurité Maliennes (FSM).

Le 24 mai 2019 à Ansongo, la Police des Nations Unies a organisé une séance de sensibilisation sur les Violences Basées sur le Genre et les violences sexuelles basés sur le genre avec un accent sur la protection des civils.  Placée sous le thème de la prise en charge des victimes dans les centres de santé, cette séance de sensibilisation a été initiée par UNPOL basée à Ansongo dans le but de contribuer à la quête du bien-être de la population.

UNPOL a effectué 800 patrouilles ces deux dernières semaines dans ses différents secteurs.

DIVISION ELECTORALE

La MINUSMA, à travers sa Division des Affaires Électorales et sur requête du Président de la Commission des lois de l’Assemblée Nationale, financera la production d’un guide de légistique à l’usage des députés, experts et cadres techniques du parlement et du gouvernement. Cet appui de la Mission à la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale s’inscrit dans le cadre de l’appui de la MINUSMA à la réforme constitutionnelle. Le 24 mai, le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale a présidé une réunion de coordination avec des représentants du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, du Secrétariat général du gouvernement (SGG) et de la MINUSMA.

Dans les régions

Le 27 mai, la division des affaires civiles a eu un entretien avec les autorités intérimaires du cercle de Tessalit afin de discuter de la situation sécuritaire et des besoins des partenaires pour mener des activités sur le terrain. Selon les autorités intérimaires, la situation est calme et c’est en partie dû à la bonne collaboration entre le bataillon tchadien, les communautés et les groupes armés présents dans la région.

RSS-DDR

Le 28 mai le secteur ouest de la Force, en collaboration avec la section SSR-DDR à Tombouctou a transféré les armes recueillies lors de la deuxième phase du programme DDR-i du camp du MOC au camp de la MINUSMA pour des raisons de sécurité. 50 armes supplémentaires appartenant à des éléments de la Plateforme non vérifiés ont également été transportées vers le camp.

Ceci conclut ma partie du point de presse. Si vous n’avez pas de questions, je vais laisser la parole au Commandant de la Force, Le Général Dennis Gyllensporre.

Intervention du Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général Dennis Gyllensporre

Mesdames et messieurs bonjour

Après ma prise des fonctions en tant que Commandant de la Force de la MINUSMA en octobre dernier, je m’étais présenté devant vous pour que nous fassions connaissance.

Aujourd’hui j’ai l’honneur de vous présenter quelques opérations planifiées et exécutées par la Force.

Tout d’abord je voudrais dire un mot sur la cérémonie qui s’est tenue hier. C’était la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies. Cette journée est un hommage au personnel civil, policier et militaire pour leur contribution inestimable au travail de l’Organisation des Nations Unies.

Il s’agit de la reconnaissance du million d’hommes et de femmes qui ont servi le maintien de la paix.

Il s’agit de dévouement et de sacrifice.

Il s’agit aussi de courage et de fierté.

Dans ce contexte, je voudrais exprimer ma gratitude envers les 13 milles soldats et officiers qui sont sous mon commandement.

Vous faites la différence. Personnellement je suis fier de leur représenter. Cependant, sans la coopération au sein de la MINUSMA et de ses partenaires, nos efforts seraient vains.

Aussi, nous n’oublierons jamais que le peuple malien est la vraie victime.

Il faut rappeler que notre tâche consiste principalement à soutenir la mise-en-œuvre de l’accord de paix.

Le contexte d’insécurité particulière liée à la recrudescence des attaques, par exemple

Attaques aux engins explosifs improvisés ;

Attaques directes ou indirectes ;

Pose de mines ;

Embuscades, etc.)

Les cibles sont les Forces de défense et de sécurité maliennes, les Forces internationales dont la MINUSMA, les ONG mais aussi l’escalade d’attaques contre la population civile d’une part, et d’autre part, les tensions intercommunautaires qui ne cessent de nous endeuiller.

La Force a revu son dispositif sécuritaire en organisant des déploiements temporaires dans les zones qui ont été retenues comme dangereuses et celles à forte tension intercommunautaire.

Il faut rappeler que le denier mandat de la MINUSMA souligne l’importance d’améliorer la situation dans la Région du Centre alors même que la Mission n’était pas configurée au départ pour prendre en compte cette situation.

Donc pour gérer cette situation, nous déployons des forces de manière flexible en vue de prévenir les crises et d’y faire face.

Cependant, il est déraisonnable de s’attendre à ce que nous puissions répondre à toutes les crises. Nous faisons ce que nous pouvons dans les limites des moyens et des capacités dont nous disposons.

En effet, nous avons accru nos activités opérationnelles de plus de 100% au cours des six derniers mois par rapport à l’année dernière. Nous mettons l’accent sur la proactivité et les réponses robustes.

En outre, depuis mardi dernier, nous avons mis en place un nouveau l’état-major de Secteur à Mopti / Sévaré afin d’améliorer notre capacité à commander les troupes dans la région du Centre et aussi améliorer la coordination avec les FAMA, le Chef de Bureau et l’UNPOL.

Le nouveau Secteur est encore en phase de mise en place et son développement se poursuivra au cours des prochains mois.

Ces cinq derniers mois, la Force a mené trois opérations majeures suivantes, en dehors de ses opérations permanentes : l’Opération FOLON 1, l’Opération FOLON 2 et l’Opération ORYX.

Elle consiste à l’exécution de patrouilles de reconnaissance et de dissuasion (terrestres et aériennes), des contrôles de zones, des missions d’escortes de convois et à l’installation des postes de contrôle [checks points].

Au niveau politique nous avons mis en œuvre une stratégie multidimensionnelle de sécurisation en cours dans cette région du pays en guise d’apporter une solution conjoncturelle immédiate à la problématique sécuritaire naissante.

Bien évidemment, l’objectif de cette stratégie est de soutenir les mesures du gouvernement notamment la mise en œuvre du Plan de Sécurisation Intégré des Régions du Centre (PSIRC).

Vue la grandeur de la zone d’action, nous avons procédé au choix séquentiel des zones privilégiées tenant compte des priorités sécuritaires issues de l’analyse situationnelle faite par les chefs des bureaux des Nations Unies et nos unités déployées sur le terrain.

Ainsi, plusieurs opérations ont été lancées par la MINUSMA depuis février 2019 pour apaiser les tensions intercommunautaires et protéger les civils.

Pour rappel, une opération est une mission militaire mise en œuvre dans le but de lutter contre l’insécurité dans une zone bien déterminée.

L’opération FOLON 1 lancée le 27 janvier 2019, s’est déroulée pendant sept semaines, dans les cercles de Koro et de Bankass.

C’était une opération intégrée avec les piliers civils de la MINUSMA et dont le but était d’apporter une amélioration durable de la situation sur le terrain au bénéfice de la population.

Nous avons adopté une attitude solide en menant des opérations proactives et imprévisibles de sécurisation permettant aux piliers civils de faire leur travail.

Ce travail comprenait plusieurs activités importantes dans de nombreux villages, notamment des activités de réconciliation, de médiation, des enquêtes sur les droits de l’homme et des projets à impact rapide.

L’opération a permis entre autres, de couvrir 19 villages puis d’escorter et de sécuriser la conduite de 13 missions civiles.

C’est sur la base des expériences tirées de FOLON 1 que nous menons maintenant l’Opération ORYX.

En ce moment, se déroule l’opération ORYX dans la région de Mopti (cercles de Bandiagara et Bankass).

Cette opération a été lancée depuis le mois de mars 2019 et nous maintiendrons une présence au moins jusqu’en juin.

A ce jour, des bases opérationnelles temporaires ont déjà été déployées dans 74 villages.

Ceci est une opération collaborative et transfrontalière, coordonnée entre les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes, le Burkina Faso et la MINUSMA.

Elle est menée de manière complémentaire, soutenue par un partage de renseignement et d’ordres ainsi que par une chaine commune d’alerte.

Ensemble, nous partageons une Zone Opérationnelle divisée en quatre, dans laquelle nous agissons rapidement et de manière synchronisée les uns par rapport aux autres.

Les ordres et les chaines de commandement resteront distinctes, mais nous partageront le même Concept d’Opération et les mêmes objectifs.

Il convient de souligner que les unités de la MINUSMA n’interviennent pas sur le territoire du Burkina Faso.

De notre côté, nous tenons plusieurs compagnies prêtes-à-agir pour intervenir, et des éléments policiers pour mener des patrouilles nocturnes et diurnes au quotidien.

L’ensemble des forces impliquées dans cette opération est de la taille d’une brigade, et elle est menée côte à côte avec nos partenaires.

Il convient de dire que notre mandat est, en effet, robuste.

C’est un mandat qui nous permet de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils

Et qui nous permet aussi de nous défendre et de riposter quand on le juge nécessaire.

Ceci est un des éléments clés pour les activités que nous menons dans le cadre de cette opération.

Et nous utiliserons pleinement ce mandat.

En menant des patrouilles de jour et de nuit, nous nous sommes approché des populations en maintenant nous avons une posture proactive et robuste pour être prêts à agir fermement et rapidement.

Cela augmente aussi notre capacité à anticiper les attaques potentielles et de nous interposer pour empêcher d’autres massacres.

Notre priorité est donc de maintenir un élan opérationnel pour retenir une imprévisibilité qui perturbe et qui dissuade les menaces contre la population, en appui aux efforts des Forces de Défense et de Sécurité Maliennes.

L’opération FOLON 2 a couvert plusieurs localités du cercle de Menaka entre avril et mai 2019.

Comme son nom l’indique, FOLON 2 a succédé à FOLON 1 et visait un peu les mêmes objectifs.

A savoir :

Promouvoir le retour des institutions gouvernementales

Faciliter le futur redéploiement des FAMa à Andéramboukane.

Cette opération, comme celle de l’Oryx, avait un caractère transfrontalier, mais cette fois avec le Niger.

Bien que nos forces soient séparées, il y a eu une coordination avec les forces armées du Niger en vue de renforcer le contrôle de la région et tirer parti du partage transfrontalier d’informations.

Comme toutes nos opérations, nous les faisons en soutient aux forces armées maliennes et nous espérons au final voir le retour de l’autorité de l’État et le retour des institutions et des FAMA dans le secteur.

Je me suis plusieurs fois rendu personnellement sur le terrain, pour visiter les unités déployées dans les villages en vue d’appréhender la réalité sur le terrain et donner de nouvelles orientations pour l’atteinte des objectifs.

J’ai personnellement été témoins de l’appréciation exprimée par la population au regard de la présence de la MINUSMA dans ces différents villages.

Fort de ce que j’ai entendu sur le terrain, je peux vous confirmer que la MINUSMA a gagné en crédibilité.

Je suis particulièrement satisfait des résultats de ces opérations et les expériences que nous avons capitalisées. Car, le temps passé dans les différents villages a permis de constater une baisse de l’insécurité.

J’ai pu m’apercevoir de la bonne collaboration avec les FAMA et du besoin de développer davantage cette collaboration.

Le résultat recherché est bien entendu de mettre fin au cycle de violences intercommunautaires dans le Centre.

Mais au-delà de cet objectif, nous cherchons aussi à développer notre coopération entre acteurs militaires sur le terrain pour permettre la conduite de plusieurs opérations conjointes de ce genre.

Certes, nous nous focalisons sur la région du centre où l’impact sécuritaire est important, mais, des opérations de même envergure sont conduites partout où nos unités sont implantées dans le pays.

Ces opérations ont permis aux représentants des villages d’exprimer leurs préoccupations.

Ainsi, presque partout, les aspects économiques et sécuritaires ont été soulevés.

Les dirigeants locaux ont exprimé le souhait de voir la paix revenir, mais sont attristés par le manque de ressources devant permettre d’accompagner l’éducation et les soins de santé décents aux populations. Ils ont rappelé la difficulté de collaborer avec la Force de l’ONU par crainte de représailles.

Entre autres, ces opérations visent à favoriser le retour des institutions de l’Etat et faciliter le redéploiement des FAMA sur toute l’étendue du pays.

En guise d’amélioration structurelle à la problématique sécuritaire du centre, on a donc créé un nouveau Secteur militaire, le Secteur Centre.

Celui-ci aura ses propres unités et son propre commandement, afin d’être mieux à même de répondre efficacement à la situation de la Région.

Ceci conclut ma présentation.

Merci de votre attention.

Si le temps le permet, vous pouvez poser quelques questions.

Questions/Réponses

Myriam Dessables : Nous allons prendre quelques-unes de vos questions. Vous pouvez les poser en français et les questions seront interprétées en anglais pour le Commandant de la Force.

Albertine DOTSEY, Africable Télévision:

J’ai deux petites questions. D’abord, par rapport à l’opération FOLON 1 qui a duré sept semaines et qui est maintenant terminée puisqu’il y a l’opération FOLON 2. J’aimerais savoir l’impact qu’a vraiment eu cette première opération.

Le Commandant de la Force :

Premièrement, notre rôle est de soutenir les piliers civils dans cette opération. Selon moi, la situation est très calme dans les villages où nous avons fait les opérations. Le but est d’améliorer la situation pour les civils, la crédibilité de la MINUSMA et la réconciliation. Cette opération continuera pour soutenir les civils car la médiation n’est pas finie. Nous devons continuer les efforts pour la médiation et la réconciliation. Je suis très content de la coopération entre la Force et les piliers civils. C’est une situation de travail agréable pour toute la MINUSMA de travailler dans un objectif commun.

Barke Cisse, Mikado FM

Nous avons vu avec FOLON 1 une opération militaire qui demande beaucoup en termes de budget, en termes de ressources humaines. Cette opération a aussi permis le déplacement du juge de Mopti à Koulongo pour écouter les victimes. Est-ce qu’on peut s’attendre à une extension de l’opération à d’autres cercles de la région de Mopti qui éprouve réellement la présence de la Mission ?

Le Commandant de la Force :

Nous faisons l’évaluation maintenant de l’opération pour déterminer si nous continuerons dans le cercle de Bandiagara, Bankass ou si nous changerons de posture. C’est très important d’obtenir une vue et une compréhension globale pour cette évaluation. Je parle avec les piliers civils, avec les autres acteurs, pour déterminer les opérations et postures efficaces pour le futur. Mais ce n’est pas décidé maintenant.

Albertine DOTSEY, Africable Télévision:

Vous aviez dit tout à l’heure que les populations ont peur de collaborer avec la Mission par peur des représailles. Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Quelle est votre stratégie pour combattre cela ? Dans tous les cas, ce sont les populations qui sont les victimes. Donc comment comptez-vous remédier à cela ?

 Le Commandant de la Force :

C’est une tâche très difficile pour nous. Nous avons besoin de plus d’unités et de continuer à augmenter les interactions avec la population. Les visites dans les villages sont fréquentes, chaque mois. Continuer le dialogue, déployer une présence de la Force et pour les piliers civils afin qu’ils continuent les actions. J’ai besoin de plus d’unités pour faire ce travail. Nous travaillons ensemble avec les FAMa. Nous échangeons les informations, le renseignement. C’est une manière efficace de travailler. Mais les interactions avec les populations sont primordiales.

Albertine DOTSEY, Africable Télévision :

La MINUSMA est au Mali depuis un bon nombre d’années et vous avez eu à mener des actions et à faire un bilan hier à l’occasion de la célébration de la Journée des Casques bleus, sur quoi allez-vous vraiment maximiser vos actions ?

Le Commandant de la Force :

Comme vous le savez, le Conseil de sécurité a défini les priorités. Il s’agit premièrement de soutenir la mise en œuvre de l’Accord de paix. Deuxième tâche, il s’agit de la protection des civils. La façon dont les choses se sont déroulées dans le Centre du pays a nécessité une reconsidération des priorités pour améliorer la situation. C’est une décision au niveau politique pour décider des priorités. J’ai fait un exercice de flexibilité au niveau de la Force pour le déploiement sur le terrain. Mais cela reste très limité pour moi.

 Barke Cisse, Mikado FM :

Ce n’est pas facile de réaliser une telle opération dans des zones sensibles surtout comme le Centre aujourd’hui. Quel est le degré de satisfaction de la Force après avoir réalisé des opérations pareilles ?

 Le Commandant de la Force :

Premièrement, je suis très satisfait de la manière dont la Force, les unités conduisent les opérations. J’ai vu les réactions des populations civiles, l’interaction avec nos soldats. Notre Force est professionnelle et respecte les droits humains et le droit humanitaire. C’est un peu plus difficile d’établir un niveau de satisfaction par rapport à l’atteinte des objectifs. Nous devons poursuivre les efforts et après nous découvrirons les effets.   C’est un peu trop tôt de faire un bilan.

 Albertine DOTSEY, Africable Télévision

Cette question rejoint un peu celle de mon collègue. C’est toujours par rapport à la sécurisation. C’est vrai qu’il n’y a pas seulement la MINUSMA comme opération ici au Mali, mais on remarque que la MINUSMA est beaucoup plus meurtrière. Chaque jour, on assiste à des attentats contre la Mission. Qu’est-ce que vous faites pour réduire ce genre de risques au niveau de votre effectif ?

Le Commandant de la Force :

Pour moi c’est très clair que nous faisons les opérations avec les bases temporaires, c’est une zone calme parce que notre présence fait une différence à ce rayon au bénéfice des populations. Une autre chose importante pour moi c’est l’amélioration de la sécurité dans les camps. Les risques sécuritaires pour nos soldats sont plus élevés dans les camps que sur le terrain. Le risque n’est pas lors des opérations, c’est au niveau des camps et lors des convois. Nous sommes prévoyants. C’est très important pour nous d’opérer dans des situations imprévisibles. Vu la situation, le mode opératoire des groupes armés c’est de se préparer, d’attendre et d’attaquer après votre planification. Les camps et les convois sont une priorité pour moi.

Merci !

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