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Poids des vraies valeurs socio culturelles nationales : un tremplin de sortie de crise

Etymologiquement, la culture est un ensemble d’usages, manifestations artistiques, religieuses et intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une société. C’est aussi l’ensemble des convictions partagées, des manières de voir et de faire qui orientent plus ou moins consciemment le comportement d’un individu. Facteur important d’épanouissement, de développement durable, la culture partagée est un trait d’union de haute portée stratégique. Et comme chacun le sait, l’union fait la force. Les impacts de moult valeurs clés héritées d’un passé glorieux et envoûtant, exploitables à tous les niveaux d’information, de formation, de sensibilisation, de décision, d’intervention etc, se sont maintenus et consolidés au fil des siècles, imposant partout le respect et la fascination.

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Selon de nombreux spécialistes, trois aspects caractérisent la culture d’un pays phare en la matière  comme le nôtre :
–    Un premier aspect a trait à la diversité des langues, des musiques, des costumes, de l’architecture, des mœurs et des us qui distinguent les autochtones, les membres de telle communauté, influente ou non. On y rencontre de plus en plus des problèmes persistants d’identification,  d’accessibilité ou d’acceptabilité, de conservation;

–    un deuxième aspect a trait à l’existence d’identités partagées par des groupes dont les membres constitutifs se considèrent comme différents des autres parce que porteurs d’une autre histoire, héritiers d’autres ancêtres réels ou mythiques. Des préjugés et des susceptibilités peuvent conduire à un risque, celui de l’exclusion des minorités;

–    un troisième aspect enfin, beaucoup moins immédiatement visible, concerne l’existence, largement inconsciente de cadres de pensée qui orientent les manières de regarder les êtres et les choses, de donner  un sens à l’existence, de distinguer dans les flux du vécu quotidien ce que l’on remarque et ce qui indiffère, d’interpréter les réussites et les échecs, la richesse et la pauvreté, l’inquiétude et la sécurité, la maladie et la mort etc. De cet aspect, l’on note les conceptions de ce que sont une Société, un conflit, un accord, l’exercice d’une responsabilité et plus largement ce qui oriente la manière dont les hommes s’organisent pour vivre et œuvrer ensemble.

Des réflexions fécondes ont été menées par d’illustres penseurs du sérail et leurs   manuscrits si célèbres  sont des témoignages éloquents de savoir et de savoir être avérés.

Il convient donc de ne négliger aucun champ susceptible de stimuler la construction d’une nation réconciliée avec elle même, de cerner les moyens de dissémination des meilleures pratiques pour recoudre le tissu social, pour sceller définitivement la paix.

Force est de rappeler que le Mali entrait dans l’histoire avec ce qui était et qui demeure sa caractéristique essentielle: une société multiraciale et multiethnique, ouverte  et paisible.

Les principaux facteurs de brassage, de cohésion sont essentiellement l’adhésion générale à une même foi religieuse (l’islam modéré) et le goût prononcé pour la rencontre de l’autre, l’émulation, le sens de la famille, de l’esprit communautaire, de la solidarité,  du partage.

C’est dire que la dimension religieuse est un pesant d’or dans la gestion des conflits, dans la volonté d’éteindre partout le feu de la haine, le feu de l’ignorance pour de justes causes.

Dieu créa l’homme et en fit selon sa volonté un être social ; aucun individu  ne peut vivre seul, isolé de ses semblables quels que soient son savoir, son rang social, sa richesse. Prônant  la coexistence pacifique, l’islam qui est la religion la plus répandue au Mali, invite les hommes à se montrer tolérants et souples envers les agresseurs, à pardonner les fautes et manquements sans appliquer le principe de réciprocité.

A ce sujet, les versets suivants du Saint Coran sont édifiants : « repousse le mal par ce qui est meilleur, et voila que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux » (Sourate41/Verset 35); « accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants »(Sourate9/Verset 199) .
La tolérance  est recommandée en islam pour résoudre tout différend, pour privilégier la paix à tous les niveaux. Son poids est reconnu et apprécié de facto.

Elle peut se manifester sous plusieurs formes dont la souplesse, la douceur à l’égard des faibles, des nécessiteux, le fait de repousser le mal par le bien, le bon voisinage, la coexistence, la coopération  et la collaboration entre musulmans et non musulmans, la conciliation, l’intercession et son acceptation par des belligérants, le pardon,  etc.
Partout au Mali, la sauvegarde des relations humaines forgées par le destin est un devoir  qu’incarnent si bien les cousinages à plaisanterie: asseoir l’ancrage et la visibilité de ces relations s’affiche toujours dans les attitudes, opinions et comportements des citoyens.

En réalité, pour une large majorité des populations, tant urbaines que rurales, la foi et la pudeur sont indissociables: jamais de culpabilité et de désespoir, de fatalisme.  Mais  toujours le pardon, la concorde, le dialogue inclusif.

Par Chirfi Moulaye HAIDARA

SourceLerepublicainmali

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