Le Parti Socialiste Démocrate Africain (PSDA) a réagi, dans une déclaration, au Plan d’Action Gouvernemental, adopté le 2 août dernier par le Conseil National de Transition (CNT). Cette formation politique, dirigée par Ismaël Sacko, ayant relevé des » incohérences » propose des » mesures urgentes » pour la suite de la Transition.
Le Plan d’Action Gouvernemental proposé par Dr. Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre, a été validé, lundi dernier, par le Conseil National de Transition (CNT). Ce programme comporte quatre axes : le renforcement de la Sécurité sur l’ensemble du territoire national, les Réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la Promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un Pacte de stabilité.
Le PSDA, après une analyse du document, salue la volonté du président et du Premier ministre de respecter le délai consensuel de 18 mois, dont il ne reste plus que 7 mois et de transmettre le pouvoir à un régime démocratiquement élu, à compter de mars 2022. Cette formation politique constate, toutefois, que le gouvernement ne dispose ni du temps matériel ni des moyens financiers conséquents pour la mise en œuvre d’un plan » très ambitieux « .
Elle soulève aussi avec inquiétude des incohérences dans le plan d’action du gouvernement. Il s’agit notamment de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. » Tantôt, le PM parle de révision de certains articles conformément à l’article 65 dédié à cet effet, tantôt, il parle de sa mise en œuvre intelligente « , a déclaré Ismaël Sacko, le président du PSDA, dans un communiqué daté du 3 août dernier.
Il relève ainsi que l’axe relatif à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption est flou et ne mentionne aucune action allant dans ce sens. Il estime que l’absence de deux leviers – l’inclusivité et le consensus- sera un handicap à la réussite des réformes politiques et institutionnelles en cours, y compris dans le processus de création de l’Organe unique en charge des élections. Le parti précise que le budget (plus 2 050 milliards FCFA) est exorbitant et contraire à l’annonce des plus hautes autorités de réduire le train de vie de l’Etat.
Cinq mesures urgentes
Après ces constats, le PSDA propose cinq mesures urgentes pour le temps restant. Il s’agit des » réformes politiques et institutionnelles à minima, sur la base d’un consensus national et de l’inclusivité « , de proposer un calendrier clair, précis et consensuel pour réussir les élections de février 2020, d’auditer les fonds alloués à la Loi de programmation militaire et de présenter devant la justice les responsables et complices de détournements d’argent public. De plus, il suggère de diligenter l’ensemble des dossiers au niveau de la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption et tous les crimes perpétrés contre les citoyens maliens.
Cette formation politique demande aussi d’abandonner tout projet de prorogation de la Transition au-delà des 18 mois. Cela pour éviter au Mali de sombrer davantage.
Moussa Sayon CAMARA
Source: l’Indépendant