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Plaidoyer pour la fin de la guerre en Ukraine : Les BRICS faiseurs de paix ?

« Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais ce dont je suis sûr, c´est que la quatrième guerre mondiale se résoudra à coups de bâtons et de silex. » (Albert Einstein)

« Ukrainiens et Russes ne forment qu’un seul et même peuple dont l’éloignement s’explique seulement par la stratégie occidentale « d’entraîner petit à petit, l’Ukraine dans un jeu géopolitique visant à faire de ce territoire une barrière entre l’Europe et la Russie ». » (Vladimir Poutine)

Résumé

Des dizaines et des milliers de civils et de militaires des deux camps sont morts semant la désolation dans les familles. Comment arrêter cette machine infernale qui broie des vies. Partout à travers les capitales occidentales les peuples manifestent contre la guerre et la livraison d’armes à l’Ukraine en vain ! On cite souvent la célèbre formule de Clausewitz, « La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens ». C’est un fait comme l’a encore rappelé le président Xi ; c’est la politique d’encerclement inexorable de l’OTAN qui a provoqué la réaction de la Russie.

Il reste que l’engrenage devient dangereux l’Occident envoie des armes en quantité. Ces prochains mois sont décisifs, les médias occidentaux revanchards n’arrêtent pas en boucle de dire que l’offensive du printemps permettra à l’Ukraine la récupération de la Crimée. Les Occidentaux se bercent d’illusion. Pourtant comme nous allons le rapporter, la Rand corporation éminence grise dans son dernier rapport décrit un scénario de cessez le feu. L’espoir viendrait d’une initiative des pays du BRICS. Aussi bien le président chinois Xi que le président brésilien Lula et même le Premier ministre indien Modi et le pape Fançois s’investissent pour trouver une issue. Même le chatbot GPT interrogé par un un journal berlinois y va de sa solution ! Il faut ’arriver la paix en pensant aux douleurs des survivants à la désolation. Il faut se souvenir que l’Ukraine et la Russie sont deux peuples frères qui ont partagé dans l’histoire  une culture et une religion communes.

La Russie et l’Ukraine, des « frères » ennemis

Est-ce que la Russie sont des ennemis héréditaires ? Il semble que non ! Le professeur Stephen Norris qui dirige le Havighurst Center for Russian and Post-Soviet Studies de l’Université Miami fait un rappel de l’histoire séculaire de la Russie et de l’Ukraine et rapporte les propos de Poutine sur la proximité culturelle et même cultuelle des deux pays. Il écrit : « Une longue et bien complexe histoire des relations est à l’œuvre. Une longue et bien complexe histoire des relations est à l’œuvre. La manière la plus simple de le présenter revient à dire que les racines historiques des gouvernements actuels de l’Ukraine, de la Biélorussie et de la Russie remontent toutes à la même source, la Rous de Kiev [du IXe au XIIIe siècle]. La première civilisation de cette région du monde avait établi sa capitale à Kiev, et ses dirigeants ont adopté le christianisme orthodoxe comme religion. L’invasion mongole a écrasé la Rous de   mais d’autres civilisations sont ensuite apparues, dont l’empire russe ».1

« La volonté d’indépendance de l’Ukraine poursuit le professeur, a pris son essor au XIXe siècle et s’est manifestée plus intensément en 1917, à l’effondrement de l’empire russe. Ainsi, depuis 150 ans et encore plus depuis un siècle, les Ukrainiens se conçoivent eux-mêmes comme reliés aux Russes et en même temps différents d’eux. Poutine le dit clairement dans ses écrits. Les Ukrainiens et les Russes forment un seul et même peuple. Il en a proposé une version résumée dans un discours récent. Elle soutient que l’Ukraine n’est pas un pays en soi, mais plutôt la « Petite Russie », comme au temps de l’empire. Des productions télévisuelles et des films russes célèbrent l’unité culturelle et fraternelle de l’Ukraine et de la Russie. Une production très populaire de 2015 s’intitule « La bataille pour Sébastopol ». Le film raconte le parcours d’une tireuse d’élite soviétique pendant la Deuxième Guerre mondiale, là encore pour montrer que les Russes et les Ukrainiens partagent la même histoire et que les barrières érigées depuis la fin du communisme sont artificielles. Il répète que les Ukrainiens sont des frères russes et qu’il n’y a donc pas de division réelle entre les peuples russe et ukrainien ».[1]

(Quand) la crise ukrainienne prendra-t-elle fin ?

Hémant Adlakha, professeur de chinois à l’université Jawaharlal à New Delhi explique brièvement comment l’engrenage s’est fait du fait de l’indifférence des grands : « Parce que, écrit il, les mouvements politiques anti-guerre, le mouvement pacifiste et l’opinion publique anti-guerre dans le monde sont tous morts ; Ce qui est bizarre, c’est que certaines grandes puissances mondiales, n’ont cessé de chanter et de danser leur « neutralité » alors que la guerre fait rage. En outre, au milieu des accusations américaines selon lesquelles la Chine fournissait des armes meurtrières à la Russie, la Chine a plutôt présenté son « plan de paix en 12 points » pour mettre fin au conflit ».2

« Sans trop remonter dans le passé, essayons de comprendre le contexte historique récent du conflit. La crise dans les provinces de Donetsk et de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, provoquée à la suite du coup d’État de 2014, a abouti à un accord de cessez-le-feu (les accords de Minsk) négocié par la Russie, la France et l’Allemagne. Cependant, les tensions ont commencé à s’intensifier à la suite de la décision américaine – dans le cadre de sa politique d’expansion de l’OTAN après l’effondrement post-soviétique et de la poursuite de la militarisation de l’Europe, appelée « stratégie défensive » – ​​d’accorder l’adhésion à l’OTAN à l’Ukraine. Cela a causé des problèmes de sécurité majeurs à la Russie qui avait tenté d’empêcher l’expansion vers l’est de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide, mais en vain. Poutine a finalement eu recours à une « opération militaire ». »[2]

« Enfin, au cours de la première année de la guerre russo-ukrainienne, la guerre la plus sanglante d’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, environ 200 000 civils et militaires ont été tués. Pourtant, il est choquant qu’aucune action sérieuse ne soit en vue pour arrêter la guerre. En fait, la seule tentative sérieuse de mettre fin à la guerre en avril dernier a été sabotée avant même d’être discutée. Un article paru dans les Affaires étrangères (août 2022) a révélé que Kiev et Moscou avaient peut-être conclu un accord pour mettre fin à la guerre en avril, mais les chances d’un accord de principe ont été sabordées par le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson ».[2]

En 2019, un think-tank de l’Armée américaine a écrit le script du conflit en Ukraine

Pour l’histoire nous rapportons les racines du conflit. En plus du parjure de 1991 où il était promis que l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Est, les États Unis n’ont de cesse de réfléchir comment la stratégie américaine a été élaborée pour démanteler la Russie. L’article suivant qui est un résumé donne quelques éléments : « En 2019, à la demande des plus hautes instances de l’Armée américaine, la Rand Corporation un des think tank les plus puissants du monde a publié une étude confidentielle. Aujourd’hui, avec le recul historique, l’étude, une liste de mesures visant à déstabiliser et à ruiner la Russie se lit comme la check-list dont l’oligarchie une par une les cases.

Intitulée « Extending Russia, Competing From Advantageous Grounds », cette étude fit alors peu de bruit. En fait, ce rapport est le compte rendu d’une équipe de chercheurs, engagée dans un projet visant à « examiner une gamme de moyens possibles permettant « d’étendre » la Russie ». Par ce terme, ils entendent « des mesures non violentes susceptibles d’exercer une pression sur l’armée ou l’économie de la Russie ou sur la position politique du régime à l’intérieur et à l’étranger ».3

« Pour ruiner la Russie, les auteurs proposent de la priver des recettes provenant de ses exportations de gaz et de pétrole. Il s’agit bien de frapper la population russe tout entière car, disent les auteurs, cela pourrait empêcher la Russie de Concernant l’Ukraine, les auteurs espèrent bien y piéger la Russie : L’armée ukrainienne y fait déjà saigner la Russie dans la région du Donbass (et vice versa). Fournir davantage d’équipements et de conseils militaires américains pourrait conduire la Russie à accroître son implication directe dans le conflit et le prix qu’elle en paie. Moscou pourrait répondre en organisant une nouvelle offensive et en s’emparant de davantage de territoires ukrainiens » (page XV). Nul besoin d’être complotiste  pour y voir une intention clairement exprimées, celle de terrasser non plus un adversaire ou un compétiteur, mais tout un pays avec lequel on refuse de faire la paix et qu’on a décidé d’abattre ».[3]

Deuxième Rapport de la Rand Corporation sur les possibles issues du conflit  

Dans un deuxième rapport la Rand Corporation a rédigé un rapport : « Comment éviter une longue guerre ? » : Ses chercheurs ont publié : « Avoiding a Long War U.S. Policy and the Trajectory of the Russia-Ukraine Conflict ». Voici le résumé : « Pour eux, il s’agit d’abord d’éviter soit une escalade militaire soit une extension géographique des affrontements (à des pays de l’OTAN par exemple) ou encore un pourrissement du conflit (avec une guerre de positions comme l’Ukraine la connaissait dans le Donbass depuis 2014). Cyniquement, on peut résumer ainsi : tant que seuls les Russes et les Ukrainiens s’affrontent, en territoire ukrainien, dans des opérations très dynamiques, la guerre peut continuer. Mais elle aura inévitablement une fin. Sur cette fin de la guerre, les chercheurs de la Rand estiment qu’une nette victoire militaire ukrainienne (ils ne considèrent même pas une nette victoire russe…), avec une intégrité territoriale totalement retrouvée (Crimée comprise), avec une Russie refoulée sur son territoire et obligée de payer des compensations de guerre, est très certainement impossible. Il reste deux options »4 :

« L’option de l’accord d’un armistice, comme celui qui a été signé en 1953 en Corée, verrait les deux camps cesser les combats et mettre en place des mécanismes de déconfliction pour éviter toute nouvelle déflagration. Mais les frontières risquent de se fermer (les échanges de se compliquer et les tensions originelles de perdurer « Armistice Agreements ». »[4]

« Et celle d’une résolution politique ? La signature d’un traité de paix avec une codification stricte des engagements des deux camps et une normalisation des relations entre les belligérants est une autre issue au conflit ».[4]

Les négociations avortées : La responsabilité de  l’Occident

« Des négociations de paix ont eu lieu dès le début, mais elles ont chaque fois avorté Vijay Prashad note que l’Occident fait trop souvent obstacle. Il décrit les principales étapes : « Dans la région biélorusse de Gomel, qui borde l’Ukraine des diplomates russes et ukrainiens se sont rencontrés le 28 février pour entamer des négociations en vue d’un cessez-le-feu. Ces pourparlers ont échoué. Début mars, les deux camps se sont à nouveau rencontrés en Biélorussie pour mener une deuxième et une troisième négociation. Le 10 mars, les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine et de la Russie se sont rencontrés à Antalya, Turquie, et enfin, à la fin du mois de mars, de hauts fonctionnaires ukrainiens et russes se sont rencontrés à Istanbul grâce à l’initiative du président turc Le 29 mars, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a déclaré : « Nous sommes heureux de constater que le rapprochement des deux camps s’est accru à chaque étape. Nous avons pu atteindre un consensus et une compréhension commune sur certains points ». En avril, une entente concernant un accord provisoire a été conclue entre la Russie et l’Ukraine, selon un article paru dans Foreign Affairs ».5

« Depuis 2014, poursuit l’auteur, les États-Unis ont dépensé plus de 19 milliards de dollars pour fournir des entraînements et du matériel aux militaires ukrainiens. Avant que l’accord ne soit conclu, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, est arrivé à Kiev le 9 avril. Un média ukrainien (Ukrainska Pravda) a rapporté que Johnson avait transmis deux messages au président ukrainien, Volodymyr Zelensky : d’abord, que le président russe, Vladimir Poutine, « ne doit pas être un partenaire de négociation », et ensuite, que même si l’Ukraine signait des accords avec le Kremlin, l’Occident n’était pas prêt à faire de même. Selon Ukrainska Pravda, peu après la visite de Johnson, « le processus de négociation bilatéral a été suspendu ». En mars 2020, Zelensky a déclaré que lui et Poutine pourraient élaborer un accord dans un délai d’un an sur la base des accords de Minsk II de février 2015. À ce moment-là, Poutine a affirmé qu’il s’attendait à ce que la région du Donbass se voie accorder un statut spécial dans la Constitution ukrainienne ».[5]

La France et l’UE  menacent la Chine si elle aide la Russie

Le président français Emmanuel Macron a affirmé lors de son voyage à Pékin que la Chine pouvait « jouer un rôle majeur » pour « trouver un chemin de paix » en Ukraine. « Dans le même temps » il reste encore imprégné de cet esprit de donneur de leçons avec des relents d’hubris ; il menace ceux qui sont avec Poutine qui est l’agresseur dans le narratif occidental. Ainsi M. Macron a prévenu que « quiconque aiderait l’agresseur se mettrait dans la situation d’être complice d’une infraction au droit international ». Ce n’est pas l’intérêt de la Chine « Je sais pouvoir compter sur vous pour ramener la Russie à la raison et tout le monde à la table des négociations Chacun doit être rappelé à ses devoirs, en particulier la Russie ».6

Ursula von der Leyen qui l’accompagne au nom d’un « un front uni et de parler d’une seule voix, celle de l’Europe » y va elle aussi de sa menace et de ses sanctions et a mis en garde Pékin : « L’avenir des relations sino-européennes, dépendra de l’attitude de Pékin vis-à-vis de la guerre de Poutine en Ukraine ». On notera toute l’hypocrisie, l’arrogance et les « certitudes » d’un Occident sur le déclin moral qui dicte la norme, venu, en quelque sorte, menacer implicitement la Chine de « sanctions » !

Les organisations pour la paix se mobilisent pour la paix

En dehors des rappels incessants du pape François qui en appelle à lcessation des hostilités, le journaliste Jonathan Lefèvre a donné la parole à Nicolas Pierre Responsable de l’organisation « Negotiate Peace » qui milite pour la paix : « on ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre », comme le disait Jean Jaurès, assassiné. Cette année, un front très large à travers toute l’Europe organise des manifestations pour dire stop à cette guerre et oui à des négociations de paix. La lutte contre le changement climatique est mise entre parenthèses. Il y a également une tendance générale à investir massivement dans l’armement, avec des milliards d’euros que l’on trouve aujourd’hui en quelques heures alors qu’il n’y en a jamais assez pour la lutte contre le réchauffement climatique.7

Des conflits plus graves ont déjà été résolus par la diplomatie dans l’histoire. On voit donc des influences extérieures mettre des bâtons dans les roues d’une solution diplomatique. L’expansion de l’OTAN vers lʼEst, aux portes de la Russie, est un facteur majeur d’inquiétude pour cette dernière. La promesse de ne pas étendre l’OTAN à l’Est, faite par les États-Unis lors de la dissolution de l’URSS, a été violée. L’historique montre que l’Occident porte une part de responsabilité dans la montée des tensions qui a conduit à lʼinvasion de février 2022. Il faut être capable de sortir de la vision occidentale. La quasi-totalité des pays du monde, en dehors des Occidentaux et de leurs alliés classiques, sont opposés à la logique d’escalade. À la tribune des Nations unies notamment, plus de 60 chefs d’États ont appelé à des négociations ».[7]

L’appel  des Étas Unis à la paix : Une nouvelle manœuvre ?

Avec une ambivalence assumée, les États-Unis n’excluent pas, à terme, des négociations sur les frontières de l’Ukraine. C’est ce qu’a déclaré Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, jeudi 23 mars devant une commission parlementaire, à Washington : « Nous pensons qu’il y a un principe majeur en jeu : nous voulons la paix. Nous voulons que ce conflit soit réglé. Mais nous pensons que, dans notre propre intérêt, cette paix doit être juste et durable. Nous nous tournons vers les Ukrainiens, c’est à eux de décider… Parce que ce dont nous ne voulons pas, c’est que le conflit soit réglé d’une manière qui permettrait aux Russes de prendre du temps, de se réarmer et de attaquer à nouveau ». Antony Blinken semble ainsi entériner le fait que les Ukrainiens auraient du mal à récupérer tous les territoires annexés par la Russie en particulier la Crimée, selon Marie-Christine Bonzom, politologue spécialiste des États-Unis.8

On retrouve les recommandations de la Rand Corporation citées plus haut. Les États-Unis ne voulaient à aucun prix que la guerre cesse « Nous voulons que la Russie soit affaiblie » déclare le secrétaire d’État à la Défense. Et ceci même « s’il faut aller jusqu’au dernier ukrainien » comme l’a déclaré un sénateur américain. Je pense que l’Occident  mise sur cette offensive du printemps qui pense qu’il lui sera profitable. Pendant ce temps des soldats meurent, des drames se nouent mais le complexe militaro industriel engrangera des dollars.

L’espoir de l’apport du BRICS au dialogue et à la paix

La Chine se dit très « inquiète » du conflit en Ukraine qui « s’intensifie et devient même hors de contrôle ». Un communiqué des affaires étrangères chinois rapporte les propos du président chinois le 6 avril : L’OTAN, et non la Chine, est responsable de la crise en Ukraine et n’a aucune position morale pour critiquer Pékin. « Les États-Unis et le bloc militaire de l’OTAN assument des responsabilités inéluctables dans la crise ukrainienne. Sur la crise ukrainienne, la Chine défend une position objective et juste. Nous avons prôné un règlement politique de la crise et travaillé pour des pourparlers de paix. Selon Pékin, il faut privilégier le « dialogue et la consultation » par rapport à « la guerre et aux sanctions qui ne sont pas une solution fondamentale aux différends » et « prendre au sérieux les préoccupations légitimes en matière de sécurité de tous les pays ». « Nous demandons aux pays concernés de cesser au plus vite de jeter de l’huile sur le feu et de cesser de rejeter la faute sur la Chine ». »9

Un premier signe positif est la disponibilité de la Russie. En effet, le 20 mars Vladimir Poutine s’est dit « ouvert », à des discussions sur le plan de paix chinois pour l’Ukraine avec Xi Jinping. « Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect », a déclaré Vladimir Poutine au début d’un entretien « informel » avec Xi Jinping au Kremlin, retransmis à la télévision russe. Si la Chine, forte de son rôle dans la récente réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran, met en avant son plan pour l’Ukraine, elle a du mal à convaincre les pays occidentaux. Kiev, qui a poliment accueilli le plan de paix de Pékin, a exhorté le président chinois, à « utiliser son influence sur Moscou pour qu’il mette fin à la guerre d’agression ».10

Il semble que l’Occident va utilisé toutes ses « cartouches » à la fois en sur-armant l’Ukraine, mais aussi en usant de médias main stream dont le but est de diaboliser la Russie et la Chine. Dans la contribution suivante Yen Mo analyse et met en lumière le rôle de la Chine et de l’Inde : « Que signifie la visite de Xi en Russie pour le monde, est-ce que seuls les pays du Sud veulent mettre fin à ce conflit ? L’Europe veut-elle vraiment prolonger le conflit ? Si la Chine est exclue, quel autre pays convient comme médiateur ? Xi a déclaré que « les problèmes complexes n’ont pas de solutions simples ». Xi souhaite transmettre lors de sa visite en Russie est que « la guerre n’est pas durable ». D’un point de vue stratégique, Pékin entend contrebalancer le discours belliciste en Occident, en particulier les néocons aux États-Unis. Il doit y avoir une grande puissance dans le monde qui se lève pour appeler à la paix et contrebalancer le récit guerrier ».[10]

« Si la paix est obtenue, la Chine gagne, car selon l’analyse de nombreux observateurs occidentaux, la Chine est le grand gagnant de l’accord Russie-Ukraine. Si la paix est atteinte, le statut international de la Chine augmentera rapidement. Si la guerre continue, ce conflit est le meilleur bourbier pour épuiser l’Occident, En d’autres termes, l’Occident sera épuisé tôt ou tard, et l’Europe sera plus désireuse que les États-Unis de mettre fin à la guerre, obligeant Washington à proposer un plan de paix. Et lorsqu’il s’agit de reconstruction d’après-guerre, la Chine est indispensable ».11

« Yen Mo pense que la force économique de la Chine dans la reconstruction est un facteur décisif mais aussi la pondération de l’Inde sont des facteurs positif : « En ce qui concerne le médiateur approprié, certains observateurs suggèrent qu’outre la Chine, il y a aussi l’Inde, un pays avec suffisamment de poids et acceptable à la fois par la Russie et l’Ukraine la clé de la médiation réside dans les engagements de reconstruction du médiateur, et l’Occident peut-il supporter seul les énormes fonds de reconstruction ? Les États-Unis pourraient ne pas être disposés à le faire et l’UE pourrait ne pas être en mesure de se le permettre. Par conséquent, il est irréaliste d’exclure complètement la Chine de l’équipe de médiation. D’ici septembre, plus les dégâts sur le champ de bataille ukrainien sont importants, plus l’importance de la Chine prend de l’importance ».[11]

D’une façon réaliste l’auteur annonce que la Russie ne fera pas marche arrière : « Il est impossible pour l’Occident de s’attendre à ce que la Russie retire ses troupes et restitue les territoires d’avant-guerre de l’Ukraine comme condition pour des pourparlers de paix, ce qui est inacceptable tant pour la Russie que pour la Chine. En effet, une telle condition encouragerait les provocations délibérées de l’OTAN et des États-Unis, légitimant l’expansion de l’OTAN vers l’est et ouvrant la voie à son expansion en Asie de l’Est ».[11]

L’auteur explique l’intransigeance américaine par la politique intérieure : « Le seul problème maintenant est que les États-Unis ne veulent pas faire de compromis. La principale raison de la réticence des États-Unis à faire des compromis est qu’il n’y a pas encore suffisamment de sentiment anti-guerre dans le pays. Selon l’estimation du conseiller principal de la RAND Corporation sur l’issue de la guerre la situation générale est défavorable aux États-Unis et la guerre est susceptible de s’intensifier. Les États-Unis finiront par comprendre que leur caractère belliqueux est le meilleur levier de la montée en puissance de la Chine ».[11]

Pour sa part, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s’implique, il a suggéré jeudi 6 avril à l’Ukraine de céder la péninsule de Crimée à la Russie pour mettre fin à la guerre, estimant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky « ne peut pas tout vouloir ». Le président russe Vladimir Poutine « ne peut pas s’emparer du territoire de l’Ukraine. Peut-être discutera-t-on de la Crimée. Mais ce qu’il a envahi en plus, il doit y repenser ». Le président brésilien doit présenter ce projet à son homologue chinois Xi Jinping à Pékin il s’est dit « confiant » quant aux chances de succès de ce projet, espérant que le groupe de pays « sera créé » à son retour de Chine ».12

Même dans le Rapport de la Rand il est conseillé de faire appel à l’Inde : « En ce qui concerne le médiateur approprié, certains observateurs suggèrent qu’outre la Chine, il y a aussi l’Inde, un pays avec suffisamment de poids et acceptable à la fois par la Russie et l’Ukraine. L’avantage de ce dernier est qu’il est également acceptable pour les États-Unis. L’Inde, qui accueillera le sommet du G20 en septembre de cette année, pourrait profiter de cette occasion pour promouvoir les pourparlers de paix. En effet, l’Inde se situe au milieu entre l’Occident et la Russie – bien que le fait que l’Inde ne veuille pas s’opposer à la Russie frustre l’Occident – mais la qualification d’un médiateur n’est pas seulement basée sur la position diplomatique, mais aussi sur sa capacité entreprendre la lourde tâche de reconstruire l’Ukraine après la guerre. À cet égard, la Chine a une forte capacité à exporter des infrastructures, ce que l’Inde ne peut pas fournir ».[11]

« Sivis pacem para bellum » « Si tu veux la paix prépare la guerre »  

Cette citation de Végèce résume la position actuelle de l’Occident. Ces prochains mois seront décisifs. Il est apparu que l’Ukraine sous le couvert des USA et de l’OTAN s’apprête à l’attaque de la Crimée avec au moins 40 000 soldats si ce n’est plus ; autrement dit, nous sommes à la veille d’un conflit mondial sans précédent. En janvier 2023, dans ses échanges avec le gouvernement ukrainien, « l’administration Biden commence enfin à reconnaître que Kiev pourrait avoir besoin de frapper ce sanctuaire russe ». Ainsi, la Maison-Blanche envisage « d’aider l’Ukraine à attaquer la péninsule » de la Crimée. Fin mars le général Ben Hodges, ancien commandant des troupes américaines en Europe a déclaré au site Euractiv « L’Ukraine doit d’abord reprendre la Crimée, cette année, avant de poursuivre avec le Donbass ».

La contre-offensive de l’Ukraine serait dit on imminente. Kiev entend bientôt récupérer ses territoires passés sous contrôle russe, comme il l’a annoncé le 29 mars. Kiev a reçu plusieurs livraisons d’équipements militaires occidentaux Les premiers blindés lourds et chars léopard par les États-Unis, et encore l’Allemagne. Même la Pologne revancharde envisage d’envoyer ses MIG29. Est-ce ainsi que l’on peut se diriger vers des négociations de paix ?

Comment L’intelligence artificielle ChatGPT résoudrait-il la guerre en Ukraine ? 

Nous rapportons une initiative du journal allemand Berliner Zeitoung qui fait appel au Chatbot GPT. L’intelligence artificielle peut-elle aider à résoudre le conflit ? Nous avons demandé écrit Hartmut Gieselmann à la voix AI comment mettre fin à la guerre en Ukraine. ChatGPT a écrit des lettres à Poutine et Zelensky en leur expliquant les dangers d’un enlisement. L’intelligence artificielle a ensuite rédigé un accord de paix sous forme de deux lettres que signerait le chancelier allemand Sholtz… Une façon indirecte pour le chancelier de s’inviter et c’est tant mieux dans la recherche de la paix. Sauf que la « solution » qui était possible avant le 24 février a très peu de chance d’être acceptée par la Russie.

Pour Vladimir Poutine la lettre est rédigée ainsi : « (…) Nous reconnaissons que la Russie a des intérêts légitimes en matière de sécurité et pensons qu’elle sera mieux protégée par des structures de sécurité coopératives et un dialogue constructif ». Pour le président Zelinsky la lettre est rédigée ainsi : «  (…) Nous faisons appel à votre leadership et à votre volonté de prendre des décisions difficiles pour le bien du peuple ukrainien. Un cessez-le-feu et des négociations de paix peuvent sembler douloureux à court terme, mais ils sont le seul moyen d’assurer la sécurité et la stabilité à long terme pour l’Ukraine ».13

Dans le Projet de traité de paix, le chat GPT demande aux belligérants de revenir sur la situation de février 2022 avec un statut spécial pour les deux régions du Donbass : « (…) Les deux parties s’engagent à déclarer un cessez-le-feu immédiat et permanent. Les deux parties conviennent d’établir une zone démilitarisée le long de la ligne de conflit actuelle, l’Ukraine accorde aux régions de Donetsk et de Lougansk un statut spécial d’autonomie à l’intérieur de ses frontières, garantissant des droits culturels, politiques et économiques renforcés aux habitants de ces régions. L’Ukraine s’est engagée à protéger et à respecter les droits de la population russophone dans ces régions ».[13]

Conclusion

On a tendance à croire que ce conflit est tombé du ciel ! Voilà le Goliath russe qui veut terrasser le brave David ukrainien paré de toutes les vertus. En fait, c’est l’hubris de l’Occident qui voulait régenter le monde dont l’objectif et de terrasser la Russie en attendant le tour de la Chine. L’Union européenne suit en somnambule les ordres de l’Empire. Elle s’est définitivement coupée de l’Eurasie Quand à l’ONU, elle est aphone. Il n’y a même pas d’encouragement des faiseurs de paix.

La guerre est toujours une tragédie, elle marque l’échec de la raison. L’espoir est dans l’implication des BRICS qui ont le magister moral, l’écoute et la capacité de convaincre car après la guerre il faudra bien reconstruire, penser les plaies et penser à l’avenir. Un avenir de paix de concorde où les grands pays donneraient l’exemple et mettraient leur énergie à garantir la paix. Il ne devrait y avoir qu’ une communauté de pays de peuples ayant en commun le souci d’une vie de la dignité embarquée sur le vaisseau Terre. Cette Terre abimée dont nous devons prendre soin comme de la prunelle de nos yeux. Amen

Chems Eddine Chitour

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