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Pierre Boilley de retour : « IBK n’est pas l’homme de la situation »

Très sceptique par rapport à l’accord signé le 15 Mai dernier à Bamako, Pierre Boilley, n’en est pas seulement là. En s’arrogeant à distance le titre  de spécialiste de l’Afrique subsaharienne, il commente de manière tranchée la crise qui secoue le Mali. Et du président IBK, Boilley dit ne pas sentir une volonté réelle  de parvenir à la paix.

Pierre Boilley historien chercheur professeur

On se rappelle, Pierre Boilley était cet analyste français qui a contribué sur le plan médiatique à démoraliser les troupes maliennes quelques heures après le putsch de mars 2012. Et bien avant le putsch, son action consistait à décourager les touristes de participer aux festivals et à affaiblir le régime malien d’ATT afin de faciliter la création d’un Etat touareg.

Aisément installé sur un plateau de télé ou de radio de son pays où il se trouvait, du 22 mars au 5 avril 2012, cet autrefois peu connu universitaire, avait fait croire aux observateurs que le Mnla était l’unique groupe armé qui faisait replier les troupes de l’Armée régulière malienne. A sa grande surprise, il découvre que derrière les victoires du Mnla, se cachaient des jihadistes affilés à Aqmi, avec à la tête un Iyad Ag Ghaly. Dans la foulée, il s’arrangeait à différencier les drapeaux.

Au lendemain du putsch de mars 2012, Pierre le spécialiste du sahel, annonçait en temps réel, les victoires remportées par le Mnla et exclue toute chance pour l’armée malienne à pouvoir lancer une contre-offensive. Son engagement pour la démoralisation de l’armée était flagrant.

Enfin, après deux ans de collaboration dans l’ombre avec les séparatistes, Boilley qui multiplie les voyages entre Alger et Paris, est de retour sur le dossier malien.

Parlant de la situation sur le terrain, Boilley, affirme, à raison, qu’elle est préoccupante et a empiré.

Tendancieux, il déclare à ‘’Libération’’ que « le Gatia ne constitue qu’une milice proche du pouvoir et activée par lui. Et, à tort, il ajoute. Le Gatia est soupçonné chaque semaine d’attaques contre la CMA.»

«  Très franchement, je ne vois pas comment les choses vont tourner car du côté du pouvoir malien, et notamment du président IBK, il y a une incompréhension complète de ce qu’il veut, ou qu’il ne veut pas. Il dit une chose un jour. Revient dessus le lendemain. On ne sent pas une vraie volonté d’arrêter tout cela. Cela fait un peu peur et donne l’impression qu’il n’est pas l’homme de la situation », a-t-il tranché dans une courte interview accordée à ‘’Libération’’ en fin de semaine.

Effectivement, avec des accords tous les temps boudés par les parties prenantes, auxquels s’ajoutent l’insécurité grandissante et une gestion calamiteuse des affaires publiques, rien ne laisse espérer qu’IBK est l’homme de la situation. Pis, chaque jour l’Etat abdique face à aux caprices de groupes armés.

Par ailleurs, au terme de chaque propos de M. Boilley, s’embusque un flou. En conseiller spécial des groupes armés séparatistes, on imagine mal le voir apprécier un, certes, «mauvais accord » qui ne prévoit textuellement ou directement pas une indépendance pour laquelle il se bat à grands cris.

Mais, ce que Boilley ignore encore et doit apprendre, c’est que les Maliens, eux aussi sont sceptiques sur la capacité de leur Président à pouvoir gérer cette situation du nord qui semble lui échapper chaque jour qui passe. Mais, qu’ils ont décidé, quelles que soient les tares, de laver le linge sale en famille. Les temps où on ternissait l’image d’un ATT au service d’un complot international, tout en intoxicant un peuple contre son Président, est révolu, Monsieur Pierre !

On sait qu’IBK est « très mal barré dans cette affaire du nord », mais, ça n’engage que nous et en rien Boilley le plus sahélien des Français

La rédaction

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