Un planning informe le public, les partis politiques et les médias des dates importantes, ce qui renforce la transparence et l’image publique positive des autorités de la transition.
Les autorités de la transition doivent parvenir à répondre de manière totalement satisfaisante à des questions relatives à un calendrier détaillé et elles ont parfois même davantage obscurci l’horizon qu’elles ne l’ont éclairci. L’enthousiasme collectif qui accompagne la transition et le sentiment d’un destin exceptionnel du Mali sur le continent africain exigent cela maintenant. Le temps est venu de s’accorder sur une nouvelle constitution qui va marquer une nouvelle orientation de la société, incarnée par le concept de « refondation ». Oui, le Mali nouveau va se caractériser par une volonté de refondation d’un ordre social, économique, politique et culturel qui reste aujourd’hui le leitmotiv de l’exécutif et correspond à un désir collectif. C’est, en fait, l’ensemble de ces changements qui furent débattus aux Assises nationales et c’est la raison pour laquelle il convient d’engager rapidement les réformes souhaitées. Afin d’éviter qu’elles ne donnent lieu à trop de controverses et polémiques entre les « trop peu » et les « trop » de changement, entre l’impatience des uns et l’inquiétude des autres, s’inscrire dans une trajectoire sans attendre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) qui pourrait sauter dans le dernier wagon. En fait, la nouvelle loi électorale adaptée, il faut créer les conditions de l’adoption consensuelle d’une nouvelle charte des partis afin d’assainir le jeu électoral, notamment en réduisant le contrôle de l’administration territoriale sur l’organisation des élections et en remédiant à la multiplication de partis politiques sans programme réel. Aussi, s’attaquer à la révision constitutionnelle et la soumettre à référendum.
Les jalons d’un changement
Somme toute, un calendrier informe le public, les partis politiques et les médias des dates importantes, ce qui renforce la transparence et l’image publique positive des autorités. Par ailleurs, les partenaires internationaux devraient moins se cramponner à une vision purement électoraliste dans des délais convenus que de chercher à accompagner l’engouement pour la refondation de l’Etat, né après la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta tout en se gardant d’imposer un modèle extérieur d’Etat vertueux. Beaucoup sont d’avis que les autorités de transition, dominées par les militaires, n’ont ni la marge de manœuvre ni la légitimité suffisante pour engager des réformes de fond en matière de gouvernance. Tel n’est pas le point de vu de l’écrasante majorité des populations qui croit dur comme le fer que la période de la transition ne doit pas se résumer à l’organisation de nouvelles élections, elle peut servir à poser les jalons d’un changement plus durable dans la gestion des affaires politiques et publiques. La réforme électorale conduit notamment à la création d’un organe unique de gestion des élections, fait partie des priorités de l’actuel plan d’action gouvernemental. L’indépendance de cet organe unique doit être garantie afin de réduire la mainmise trop forte de l’administration territoriale sur l’organisation des élections.
Fanfan
Source: L’Informateur