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Peut-on vivre en autarcie ?

Des « patriotes assoiffés de souveraineté nationale » ont organisé une manifestation sur le Boulevard du peuple au terme de laquelle une déclaration a été remise au Chef du gouvernement à l’attention au Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

 

Pour ce collectif d’associations, syndicats et regroupements de la société civile du Mali, il est inadmissible que notre pays continue à subir l’acharnement injustifié du néocolonialisme français et de ses valets au sein de la CEDEAO qui heureusement sont aux antipodes des aspirateurs légitimes de leurs peuples africains, dignes à tous égards.

C’est pourquoi ces patriotes ardents qui ne craignent pas de confondre la souveraineté et le chauviniste, l’indépendance et l’autarcie prônent la rupture pure et simple avec nos voisins de la CEDEAO, sur tous les plans.

Au Président de la Transition, Assimi Goita, auquel ils s’adressent, « les patriotes assoiffés de souveraineté nationale » conseillent de battre au vite une « monnaie nationale, symbole de la souveraineté ». Certains dans l’extrémisme pur et dur appellent à bannir la langue française au Mali.

Sur un plan purement de propagande, ils préconisent «la fermeture puis la Nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali » et le « non-renouvellement sous aucun prétexte du mandat de la MINUSMA ».

Pour cette chorale de soutien de la Transition, qui ne s’inquiète pas de la piètre mobilisation de ce vendredi, le salut est en dehors du carcan de la CEDEAO et de l’UEMOA. À preuve, ceux qui ne sont pas sortis, au contraire ils vivent bien, dans la liberté et dans la dignité à l’instar de la Guinée, de la Mauritanie, du Ghana pour le CFA.

La chansonnette peut exalter Choguel Kokalla Maïga qui exulte et s’extasie à la vue de cette petite foule d’excités du Mali-Koura, mais la vraie question est la suivante : est-ce avons-nous les moyens de vivre en autarcie si nous sortons de la CEDEAO ? En bambara direct : peut-on vivre sans les autres ? Le président Alpha Oumar Konaré aime dire : nul ne va se sauver sans les autres. C’est pourquoi il faut dans la construction de l’unité africaine beaucoup de sacrifice et de solidarité.

Le père de cette nation, patriote et nationaliste reconnu et admiré, feu Modibo Keita, s’adressant aux jeunes (aujourd’hui nos grands-pères) le 19 novembre 1968 quelques instants avant son arrestation disait : «Le Mali n’appartient ni à moi, ni à ceux qui sont en train de faire le coup d’État, mais à vous les jeunes. Alors, prenez le flambeau et tenez le bien haut. Il faut bien veiller, car le Mali ne sera que ce que vous en ferez.»  Président Modibo Keita, le 19 novembre 1968 (à Koulikoro quelques instants avant son arrestation).

Cinquante ans après qu’est-ce que nous voudrions faire de ce Mali. Des politiciens finissant ligués avec des islamistes transis, voulant refaire le monde ont proposé le Mali-Koura. Un Mali-Koura qui ressemble étrangement à ce que nous avons dénoncé et combattu.

Ce Mali-Koura est-il en phase ou en déphasage avec les enseignements de Modibo Keïta immortalisés dans

-l’article 117 de la Constitution du 25 février 1992 : La République du Mali peut conclure avec tout État africain des accords d’association ou de communauté comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine.

-l’hymne des pionniers du Mali :

« C’est le jour de l’Afrique

Oh ô jeunesse

C’est l’heure de l’Afrique

Quelle belle espérance

Nous faisons ce serment

Nous ferons le Mali

Nous ferons l’Afrique

Nous ferons l’Afrique

Même s’il faut notre sang

Nous irons de l’avant »

Va-t-on trahir notre serment en prônant la vie en vase clos ?

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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