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Péril sur le processus de sortie de crise : La République de nouveau sur des braises ardentes !

Depuis la signature de l’accord de paix, de nouvelles menaces se sont dressées sur le chemin de la stabilité et de la cohésion nationale. Le processus de sortie de crise  se trouve ainsi gravement compromis. Des artisans de la paix au Mali sont non seulement interpellés pour sauvegarder les acquis mais aussi pour veiller à l’application de l’Accord. Sinon, aucun acquis dans ce processus de paix  n’est irréversible.

Moussa Ag Assarid rebelle touareg mnla cma porte parole negociation pourparles

La signature de l’Accord  pour la paix et la réconciliation nationale  devait marquer un point de départ dans l’apaisement du climat sociopolitique de notre pays. Au lieu de cela, elle a fait des frustrés qui sèment la mort, la terreur et la désolation. A y regarder de près, depuis la signature du fameux Accord, les lignes peinent encore à bouger  comme on s’y  attendait. Car chaque jour, des forces armées maliennes et partenaires du Mali sont aux prises avec les forces du mal. Tout porte à croire que le chemin de la paix tant recherchée par les parties prenantes de la crise malienne  est plus que jamais  parsemé d’embuches, donnant du fil à retordre à tous les acteurs du processus de sortie de crise. De toute évidence, la signature de l’accord a révélé  les vrais défis auxquels notre pays est confronté depuis belle lurette. Il s’agit du terrorisme, du trafic de drogue, d’armes. Ce sont ces véritables  réseaux qui se sont implantés  et développés au fil du  temps au grand dam des pouvoirs publics. Au delà  de notre pays, l’ensemble de la bande Sahélo-saharienne sert de zone de transit   pour la drogue, les armes et bien d’autres produits de consommation illicites. Il ne faut pas se voiler la face, le terrorisme se nourrit du  trafic de drogue, d’armes et d’humains. Donc, il serait illusoire de le combattre  sans  extirper le mal dans sa racine. Pourtant, depuis sous le défunt régime  d’ATT, des déclarations de bonne volonté  ont été émises,  suivies de  la mise en place du G5 Sahel, mais des résultats probants ont notoirement  manqué au tableau. Cependant,  les groupes terroristes mènent rondement leurs business  sans crainte sous le couvert  de la propagation de l’Islam. Alors que des actes qu’ils posent sont en contradiction avec  les principes de Dieu.

Visiblement,  ces pseudo-musulmans qui  opèrent  dans cette zone sont sous l’autorité du chef d’Ansar Eddine,  Iyad Ag Ghali, dont la signature de l’accord  a quasiment mis fin à leur lune de miel avec les mouvements de l’Azawad. Des lors, ils font montre de signe de vie en fauchant la vie des paisibles citoyens ainsi que des forces de défense de notre pays et d’ailleurs.  Faut-il  alors prendre langue avec Iyad Ag Ghali ? La question mérite d’être posée. Surtout quand on sait  que celui-ci est devenu par la force des choses le véritable chef d’orchestre des groupes terroristes du nord Mali. Il  semble ne pas  digérer sa mise à l’écart du processus de paix.

Faux départ dans la mise en œuvre de l’accord

A peine signé, des velléités tendancieuses se sont déjà  exprimées en faveur d’un partage réel du  pouvoir. Dans une interview accordée à « Jeune Afrique » après la signature de l’Accord, Sidi Brahim Ould Sidati, signataire de l’accord dans le rang de la CMA, n’a pas passé sous silence ses ambitions : «  Nous tenons à ce que les choses soient transparentes dans le cadre d’un partage réel du pouvoir et cela à tous les niveaux. Nous voulons des portefeuilles-clés comme celui de la Sécurité intérieure, de la Défense ou encore des Finances et des Affaires étrangères. Nous attendons aussi l’ouverture de postes au sein des services nationaux et régionaux ou encore des représentations diplomatiques à l’étranger », a-t-il déclaré.

Le terrorisme  gagne du terrain et semble fragiliser les acquis. D’autres problèmes, non des moindre, se greffent  à ceux déjà cités. Il s’agit du manque d’entente au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sur le choix de  leur représentant dans le gouvernement en gestation ; la contestation de la décision du gouvernement portant organisation des élections communales, régionales et du District de Bamako le 25 octobre prochain. Et la Commission Technique Mixte de Sécurité chargée de superviser la mise en œuvre des Accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités peine à trouver une solution à la situation de Ménaka.

Réajustement du mandat de la Minusma

La sécurité de notre pays devient de plus en plus préoccupante. Le Mali ne dispose pas de moyen logistique adéquat pour faire face au terrorisme. Les forces partenaires du Mali, plus précisément la Minusma, affirment qu’ils n’ont pas le mandat pour chasser les terroristes. Et pourtant, ils sont là pour stabiliser le Mali. Ils ont payé tout comme l’armée malienne un lourd tribut suite à des attaques terroristes à répétition.  Or, la stabilisation de notre pays passe nécessairement par une lutte efficace et efficiente contre les groupes terroristes. La résolution 2277 du Conseil de Sécurité portant renouvellement de leur mandat a autorisé l’envoi de 11 240 militaires incluant 40 observateurs militaires chargés de surveiller et de superviser le cessez-le feu ainsi que des bataillons de réserves et 1 440 policiers. La Minusma qui est une force de la communauté internationale avec ses effectifs ne pourra remplir convenablement sa mission que si elle réussit à enrayer les goulots d’étranglements sur son chemin. Sinon  aucun acquis dans ce processus de paix  n’est irréversible. Donc, il faut que le Conseil de Sécurité réajuste le mandat de la Minusma en l’adaptant au contexte actuel.

Boubacar SIDIBE  

source : Le Prétoire

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