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Peine de mort : La Chine occupe la tête du peloton

Amnesty International note dans son rapport annuel, publié le mercredi 1er avril sur la peine de mort, une augmentation du nombre de condamnations à mort. 607 exécutions ont été recensées en 2014 sur 2446 prononcées, soit une hausse de 28 % par rapport à 2013. Un nombre inquiétant de pays a recouru à la peine de mort pour répondre aux menaces contre la sûreté de l’Etat. Décryptage.

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Intitulé « Peine de mort 2014 : hausse alarmante du nombre de condamnations à mort dans un contexte de lutte contre la criminalité », le rapport sur la situation de la peine capitale d’Amnesty International Mali, présenté hier à Bamako, est un témoignage qui met en lumière les terribles violences commises par les Etats.

Selon le rapport, un nombre inquiétant de pays a recouru à la peine de mort pour répondre aux menaces réelles ou présumées contre la sûreté de l’Etat que représentent la criminalité, le terrorisme et l’instabilité. Cette mesure des gouvernements a enregistré une nette augmentation du nombre de condamnations à mort liée en grande partie au pic observé en Egypte et au Nigeria.

Au moins 2446 condamnations ont été prononcées dans le monde dont 607 exécutions dans 22 pays, nombre inchangé par rapport à 2013. Selon les coordonnateurs d’Amnesty International Mali, l’organisation a recensé une hausse de près de 500 condamnations à mort en 2014 par rapport à 2013, principalement en raison du pic constaté en Egypte et Nigéria, où les tribunaux ont prononcé des condamnations collectives dans un contexte de conflit interne.

« Les gouvernements qui recourent à la peine de mort pour lutter contre la criminalité se leurrent. Aucun élément convaincant ne vient étayer l’idée que la menace d’exécution à un effet plus dissuasif sur la criminalité que d’autres formes de châtiment », a souligné Béchir Singaré, coordonnateur de campagne.

Et de regretter que nombre d’Etats qui jouent avec la vie des gens se fondent sur l’hypothèse erronée de la dissuasion pour exécuter les citoyens reconnus coupables de terrorisme ou pour combattre l’instabilité politique.

 

Les pays champions !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la peine de mort est peu à peu reléguée au passé. Les pays qui continuent de faire des exécutions doivent se regarder franchement dans le miroir et se demander s’ils doivent continuer à bafouer le droit à la vie ou se joindre à la majorité d’Etats qui ont renoncé à ce châtiment cruel et inhumain.

Sur l’ensemble de la planète se dessine une tendance inquiétante au recours à la peine de mort pour lutter contre les menaces sur la sûreté d’Etat. Le Pakistan, la Chine, l’Iran, et l’Irak ont exécuté des personnes accusées de terrorisme.

Le Pakistan a repris les exécutions au lendemain de l’attentat perpétré par les talibans contre l’école de Peshawar. Les autorités chinoises ont recouru à la peine de mort dans le cadre de la campagne « Frapper fort » menée pour lutter contre les troubles qui secouent la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Selon l’organisation internationale de défense des droits humains, d’autres pays ont fait usage des exécutions pour tenter de faire face de manière inappropriée aux taux de criminalité.

Pour l’AI Mali, ce recours a contribué à augmenter significativement les condamnations à mort faisant la Chine premier pays. « La Chine a procédé à elle seule au plus grand nombre d’exécutions que tous les autres pays réunis. Amnesty International estime que des milliers de personnes y sont condamnées à mort et exécutées chaque année », a fait savoir le directeur exécutif d’Amnesty International Mali, Salioum D. Traoré.

Pour le respect des droits des détenus, le rapport demande aux Etats champions de renoncer à faire usage de la peine capitale.

Bréhima Sogoba

source : L’Indicateur du Renouveau

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