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Paysage médiatique au Mali: le diagnostic qui interpelle

La Fondation Friedrich Ebert (FES) a présenté, hier jeudi à la Maison de la presse de Bamako, son document d’analyse sur le paysage médiatique de notre pays. Ce document de diagnostic sur la presse nationale de 4 dernières années traite les questions de la régulation, les libertés d’expression, de presse ; l’organisation des entreprises de presses, les conditions de travail et de vie du personnel des médias au Mali, etc.

Fondation Friedricht Ebert logo

La cérémonie s’est déroulée en présence du Secrétaire général du ministère de l’Économie numérique, de la communication, de l’information, Cheick oumar MAIGA ; du 1er vice-président de la Maison de la presse, Alexis KALAMBRY ; de la représentante de la Fondation Friedrich Ebert au Mali (FES), Mme Katja MULLER ; du représentant de la Haute autorité de communication (HAC), Gaoussou DRABO.
Pour l’élaboration de ce document, une commission de travail, comprenant des professionnels des médias et des représentants de la société civile, a été constituée. Cette commission a écouté, rapproché des acteurs du secteur et de la société comme approche pour élaborer son rapport.
La synthèse de ce document présentée par cette commission note des avancées notables dans le domaine de la liberté de presse, d’expression tout en soulignant que le secteur s’est caractérisé par sa diversité, son indépendance et sa durabilité. Par contre, le rapport signale que notre pays a encore des efforts à fournir pour la régulation de la radiodiffusion et la télévision de même que dans la formation des journalistes.
En plus de cette analyse globale du secteur, le rapport s’est également intéressé à chaque segment de la presse nationale (l’audiovisuel, la presse écrite, la radio, les portails d’information). Pour chaque segment, il fait son diagnostic et fait en même temps des propositions en vue de servir d’instrument de changement et de plaidoyers.
Pour la presse parlée, le rapport note qu’il y a, dans notre pays, plus de 500 radios FM ayant obtenu une autorisation. Sur ce nombre, seulement 375 émettent régulièrement, avec de faibles rayons de couverture ne dépassant pas 50 kilomètres. Toutefois, il y a l’ORTM (Office de radiodiffusion télévision du Mali) qui dispose d’une chaine nationale de télévision et de 8 chaines régionales pour rendre davantage disponible l’offre d’information.
Quant à la presse écrite, sur près de 120 journaux, seulement une trentaine de journaux, éditée principalement en français, parait régulièrement à Bamako. Ce qui, analyse le rapport, limite sa couverture géographique. En plus de tout cela, la presse écrite souffre d’absence d’imprimeries modernes, du prix très élevé des journaux par rapport à la bourse du Malien moyen et à la faiblesse du marché publicitaire, ajoute le rapport.
S’agissant des portails d’information, en pleine croissance dans le pays, depuis quelques années, cet autre segment du paysage médiatique n’arrive pas également à respecter son format. En manque de personnel et de rédaction, les rares journaux en ligne ne font que des reprises des articles de presse déjà publiés, constate la commission dans son rapport.
En plus de ces problèmes spécifiques, BMA Mali 2016 dénonce le faible moyen financier que les autorités accordent à la presse pour ses missions de service public d’information. Contrairement à des pays de la sous-région, cette aide directe à la presse au Mali était, l’année dernière de 200 millions de FCFA seulement.
Pire, ce baromètre confirme les conditions de vie et de travail difficiles des journalistes tout en indiquant que leur salaire moyen est de 50 000 francs CFA alors que le salaire minimum garanti (SMIG) de notre pays est de 40 000 francs CFA. Ceux qui ont régulièrement ce salaire peuvent s’estimer heureux parce que sont nombreux des journalistes qui travaillent dans des organes de presse sans salaire, et, même quand ils sont payés, ils le sont moins bien que dans le public.
Nonobstant ces taches noires, le rapport se réjouit de la création de la Haute autorité de communication qui aura la responsabilité et la mission de réguler le secteur de la communication et de l’information ; de l’ouverture prochaine de l’école de journalisme dans le pays.
Par ailleurs, contrairement aux éloges des responsables de structures (la Maison de la presse, ministre de la communication, FES) pour saluer la qualité de ce rapport qui reflète l’état de la presse nationale, le représentant de la HAC a regretté l’absence de débat contradictoire dans l’élaboration du document. Ce qui, à son avis, peut biaiser la qualité de l’étude, et pour un document de ce genre, cela est crucial.

Par Sikou BAH

 

 

Source: info-matin

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