Le «Sigi», selon le département de la Culture, est l’un des rites traditionnels les plus anciens chez les dogons. Son origine remonte à la découverte de l’étoile «Sirius» par les dogons, il y a des centaines d’années. Il est célébré chaque soixante ans pour commémorer la révélation de la parole à l’Homme par Dieu, ainsi que la mort du premier ancêtre. Cette célébration donne lieu à des manifestations artistiques et socioculturelles grandioses à travers toute la contrée des falaises de Bandiagara.
La dernière édition du «Sigi» a eu lieu en 1967 et la prochaine édition est prévue en 2027. La célébration du «Sigi» est une occasion de communion du peuple dogon autour de l’héritage ancestral. C’est un évènement majeur qui marque une étape importante dans la vie de la société et de celle de l’individu, car il n’est pas donné à tout le monde d’être témoin de deux éditions. Rappelons qu’au «Sigi» est associée la langue de la société des masques, le «Sigi so», une langue liturgique également menacée de disparition. Et c’est en raison de ses valeurs historiques et socioculturelles que le «Sigi» a été inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel national.
Cette initiative vise à préserver les valeurs ayant justifié son inscription à l’inventaire et de renforcer sa protection juridique. Ce classement permettra, entre autres, de sauvegarder le «Sigi» contre l’aliénation, la transformation, la disparition ; d’éduquer les jeunes afin de favoriser la transmission des connaissances liées aux cérémonies commémoratives du «Sigi» ; de recoudre le tissu social et renforcer le dialogue, la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble ; de favoriser la recherche scientifique, l’inventaire, la documentation et la formation pratique universitaire.
Naby