Seul en lice pour la présidence de la Confédération Africaine Football (CAF), le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe a été finalement élu à l’unanimité par les fédérations membres. Avec ce changement de dirigeant à la tête de la CAF, c’est un nouveau souffle qui est sûrement attendu à l’instance africaine de football.
Après le long mandat du Camerounais Issa Ayatou et le court passage du Malgache Ahmad Ahmad, c’est désormais le Sud-africain Patrice Motsepe qui a été choisi pour mener à bien les missions de la CAF. Propriétaire et président du club de Mamelodi Sundowns, propriétaire et président du club de Mamelodi Sundowns, Patrice Motsepe a donc carte blanche.
Déjà, les priorités ne manquent pas et elles sont pour l’heure connues de tous. De la relance économique à la professionnalisation du football africain, à l’amélioration de l’image de l’institution, ou à la modernisation des infrastructures en passant par les réformes au niveau de la CAN,, les défis pour le nouveau président de la Confédération africaine de football ne manquent pas du tout. Mieux, il a la confiance totale de ces pairs et de la FIFA pour atteindre de nombreux objectifs.
Redorer l’image de la CAF !
La réputation de l’instance, sérieusement entachée depuis des décennies par des affaires de corruption ou de mauvaise gestion, a encore pris un nouveau coup avec les démêlés de son président sortant, Ahmad Ahmad, qui souhaitait d’ailleurs briguer un second mandat.
Le 19 novembre dernier, alors que le Malgache s’affairait à tenter de rallier les soutiens des présidents de fédérations du continent, le couperet est tombé : la Commission d’éthique indépendante de la Fifa a jugé Ahmad Ahmad coupable de détournements de fonds, d’abus de pouvoir et de manquement à son devoir de loyauté envers l’instance qu’il présidait.
Selon l’instance mondiale de football le Malgache est en cause, notamment pour « l’organisation et le financement d’un pèlerinage à la Mecque, ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel ».La peine prononcée par la commission est l’interdiction d’exercer toute activité relative au football pour cinq ans et une amende de 200 000 francs suisses (185 000 euros) a été légèrement revue à la baisse par le Tribunal administratif du sport, qui l’a suspendu pour deux ans et condamné à payer une amende de 50 000 francs suisses (45 000 euros). Les juges ont cependant confirmé sa culpabilité sur les faits de « détournement de fonds » et d’« abus de pouvoir ».
Pourtant avec l’ancien président de la CAF Issa Hayatou, l’Afrique avait un leader fort, qui a toutefois commis beaucoup d’erreurs, et qui n’est pas étranger à l’image que traîne la CAF. Mais en quatre ans, Ahmad Ahmad a multiplié les affaires. « Sa condamnation par la Fifa n’est pas tombée du ciel. Il nous ferait presque regretter Hayatou »,confie un cadre de l’instance aux médias européens.
Le temps d’avancer !
Avec ce nouveau président à sa tête, la CAF doit maintenant regarder en-avant. Avec cette ascension météorique qu’a connu le nouveau président de la Confédération africaine de Football (CAF). Certes, Patrice Motsepe, propriétaire et président du club de Mamelodi Sundowns, n’a en effet jamais dirigé ni la fédération, ni la ligue professionnelle de son pays. Mais le milliardaire sud-africain s’est engagé à faire du football africain « le meilleur du monde », un objectif pour le moins ambitieux. Du côté des acteurs de terrain, les attentes aussi sont grandes.
Professionnaliser le football africain
En Afrique, rares sont les championnats répondant à l’image que l’on se fait du professionnalisme. L’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et accessoirement l’Algérie peuvent entrer dans cette catégorie, malgré de nombreuses imperfections. Ailleurs, le quotidien des entraîneurs et des footballeurs est souvent précaire. Évidemment, certains clubs, comme le TP Mazembe et l’AS Vita Club (République démocratique du Congo), Horoya AC (Guinée) ou l’ASEC Mimosas (Côte d’Ivoire), ou un peu le Stade Malien de Bamako (Mali) parviennent à assumer tant bien que mal leurs obligations contractuelles. Mais la grande majorité des principaux acteurs africains, souvent mal payés, n’ont pas toujours de contrat type et ne bénéficient d’aucune protection en cas de blessure grave. Donc, un changement à ce niveau est primordial.
Des structures modernes, adaptées aux réalités !
L’une des problématiques en Afrique concerne les stades répondant aux normes internationales. Pourtant le président de la Fifa, Gianni Infantino, souhaite de son côté que chaque pays africain dispose d’un stade moderne. Il s’est dit prêt à aider les nombreux pays dont les enceintes sont jugées vétustes, dangereuses et inadaptées. Ainsi, l’hypothèse de voir sortir de terre un stade ultra-moderne et d’une capacité importante dans certaines villes comme à Freetown (Sierra Leone), Monrovia (Liberia) ou Lomé (Togo) ne semble donc pas être en phase avec les besoins du football africain en terme d’infrastructures.
La CAN, l’autre épine dans les pieds de Motsepe !
L’une des équations auxquelles s’adonnera le nouveau boss de la CAF est la révision du cadre d’organisation de la CAF. Une question sensible à laquelle il faut s’attaquer avec attention. En janvier 2020, Gianni Infantino avait publiquement exposé sa préférence pour une Coupe d’Afrique des Nations (CAN) tous les quatre ans ce qui, selon lui, serait plus rémunérateur que la compétition biennale actuelle. Chez les cadres africains, cette proposition serait une intimidation et même contre la liberté de tout un continent. Le nouveau président de la CAF est pour l’instant resté prudent sur cette question, sans totalement fermer la porte. En tout cas, les défis restent encore nombreux. Mais l’élection de Patrice Motsepe à la tête de la CAF suscite pas mal d’espoir.
Amadou Kodio
Source : Ziré