Fonctionnerait-on en mode laisse-guidon dans la riposte contre ce démon
planétaire ? La population continue-t-elle d’être dans le déni de la pandémie
? La coordination de la lutte contre la
pandémie, confiée à l’Institut national de santé publique (INSP), serait-elle
calamiteuse ? Le Conseil scientifique donne-t-il les orientations requises
pour mieux circonscrire le phénomène ?
En tout cas, la situation sanitaire actuelle de notre pays
préoccupe, à juste raison d’ailleurs. Et le rapport journalier sur la Covid-19,
à la date du 4 janvier, qui fait froid dans le dos avec 577 cas positifs (un
record de contamination en une seule journée dans notre pays), n’incite pas non
plus à la sérénité.
Vraiment sans jouer aux alarmistes. Mais, si l’on ajoute le
contexte d’invasion microbienne des pays par le nouveau variant (Omicron), dont
la fulgurance est admise à l’échelle planétaire par tous les sachants, on peut
s’accorder légitimement le droit de paniquer en citoyen normal et celui de
revendiquer des certitudes des autorités compétentes. La menace se précise de
plus en plus si l’on ne prend garde.
Aujourd’hui, le temps est venu de sortir la «grosse
artillerie», c’est-à-dire de renforcer la lutte contre la pandémie par des décisions
politiques fortes, mais aussi par la mise en application de l’obligation du
port du masque et de l’interdiction des grands regroupements (à ce niveau, il
faut du cran et de la suite dans les idées pour ne pas faire des exceptions),
le respect de la distanciation sociale, le renforcement de l’arsenal thérapeutique
au niveau des Centres hospitalo-universitaires (CHU) et autres établissements
de santé en vue d’une prise en charge rapide et efficace d’éventuels cas de
contamination au virus.
Il nous faut aussi convaincre la population à se faire
vacciner par une «communication intelligente» et transcender les rumeurs qui
font un procès d’intention aux fabricants de vaccins, parfois dans l’absurdité.
On se souvient même une dissonance entre le département de la Santé et de
l’Hygiène publique d’alors et la présidence de la République à travers les récriminations
d’un ancien directeur de cabinet de la première institution du pays sur le
vaccin AstraZeneca.
Arrêtons donc l’hypocrisie de croire que tout ce qui nous
arrive, c’est par la faute des autres. Prenons notre destin en main et
anticipons sur les éventuels écueils. C’est le temps de passer la vitesse supérieure,
si l’on veut être plus ou moins sûr de
vivre des jours futurs agréables et éviter à notre pays le gouffre de la
Covid-19.