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Pascal Canfin veut «plus de transparence» dans l’aide au développement

Pascal Canfin ministre délégué chargé Développement visite station épuration Gao nord mali

A l’initiative de Pascal Canfin, ministre français du Développement, une nouvelle version du site transparence.ambafrance-ml.org a été mise en ligne le 31 janvier 2014. Mettant en avant la transparence et d’ouverture des données en matière d’aide publique, il permet aux internautes de suivre la mise en place des projets de développement et d’urgence humanitaire financés par la France au Mali.

Pourquoi cette nouvelle mouture du site Internet sur la transparence de l’aide française au Mali ?

Pascal Canfin : Le premier site – pilote – avait été lancé en septembre au Mali pour être le premier de toute l’histoire de l’aide française de ce genre. Mais nous n’étions pas conformes aux normes internationales de transparence, parce que cela demandait un peu plus de temps. Et c’est ce délai qui a été nécessaire pour faire la deuxième version du site qui vient donc d’être mise en ligne, et qui celle-là, respecte ce standard international.

En quoi cela consiste-t-il ?

Cela veut dire que l’ensemble des projets qui sont ceux de la France au Mali sont explicités sur le site dans une base de données, ouverte et conforme à ce standard. Ce qui fait que, d’ores et déjà, nous prévoyons la nouvelle étape de l’évolution de ce site, puisque nous sommes évidemment en progrès permanent. Nous sommes déjà en train de travailler avec les Pays-Bas, de façon à fusionner les données de l’aide française et de l’aide néerlandaise pour aller un jour, à terme, vers une plateforme qui intègrera l’ensemble des bailleurs – l’Union européenne, la Banque mondiale, etc.

C’est cela notre objectif, que chaque citoyen malien et chaque citoyen des pays donateurs, puisse voir sur une seule plateforme, sur un seul site Internet, l’ensemble de l’aide que les bailleurs internationaux apportent au Mali.

Concrètement, comment fonctionne ce site Internet ?

Chaque Malien, chaque Français, peut aller sur ce site qui est rattaché à celui de l’ambassade de France au Mali. Il voit le détail de la cinquantaine de projets que la France conduit aujourd’hui au Mali, avec le budget, l’exécution, l’objectif, la finalité, les partenaires, etc.

Et je peux d’ores et déjà vous dire que les deux tiers de l’aide française promise en mai 2013 à Bruxelles, lors de la grande conférence internationale sur le Mali, sont déjà engagés. Par ailleurs, au niveau international, sur les 3,2 milliards d’euros d’engagements pris en mai dernier, plus d’un milliard est déjà engagé concrètement dans des projets de développement.

Pourquoi ce besoin de transparence ?

C’est normal, en tant que responsable politique, d’apporter tant aux Maliens qu’aux Français, cette transparence. C’est une garantie d’efficacité, de bonne utilisation de l’aide. Lorsque nous disons que nous finançons tel projet en matière d’accès à l’eau, de santé ou d’éducation dans tel village ou dans tel quartier d’une grande ville malienne, et bien ceux qui habitent là, les élus locaux, les ONG, les responsables de la société civile, peuvent suivre l’avancée de ce projet et nous alerter : « Attention ! C’est étonnant ! Vous deviez financer telle station de pompage, à tel mois, et je ne vois rien venir, alors que j’habite là ! »

Nous savons que, dans le passé, l’aide internationale n’a pas été utilisée aussi bien qu’elle aurait dû l’être. Ce n’est un secret pour personne. Nous avons, nous, rempli nos objectifs, à savoir la mobilisation de la Communauté internationale. Et moi, en tant que ministre du Développement, je suis, mois après mois, le déploiement de ces engagements. Mais encore faut-il évidemment que ces engagements soient suivis d’effets très concrètement sur le terrain. C’est tout l’enjeu de la transparence.

A travers ce site Internet, le citoyen sur place prend part à ce contrôle de l’utilisation de l’aide au développement ?

C’est une des grandes avancées de ce site. Au-delà de la transparence, nous permettons également ce que l’on appelle un contrôle citoyen, un suivi citoyen. C’est-à-dire que chaque Malien, chaque ONG, chaque élu local au Mali, peut, grâce à ce site, savoir ce que la France finance et nous dire s’il rencontre un problème.

Il peut nous nous le faire savoir par sms, ou par mail. Et l’un des avantages de cette nouvelle version du site, c’est qu’elle est plus lisible, plus facile d’accès pour des réseaux qui sont moins puissants au Mali qu’ils ne le sont bien évidemment en France. Cette nouvelle version va renforcer encore la diffusion et l’accessibilité du site.

Ce site concerne le Mali. Est-ce que le projet sera étendu aux autres pays bénéficiaires de l’aide française au développement ?

Tout à fait. Nous en prenons l’engagement. Et cet engagement sera dans la loi française sur le développement qui sera débattue à l’Assemblée nationale dès ce lundi 10 février. Nous prenons l’engagement d’étendre cette transparence aux seize pays pauvres prioritaires de notre aide, qui sont tous des pays africains. Je pense par exemple à la Mauritanie, au Sénégal ou au Tchad, et demain lorsque nous pourrons reprendre notre aide, à la Centrafrique.

Un numéro a également été mis en place à destination des Maliens, qui peuvent participer au contrôle citoyen en envoyant des sms : +223 / 73 01 32 32

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