Lors de la conférence de presse qu’il a animée, mardi dernier, sur le thème ‘’la Constitution de la 4e République : enjeux, défis, opportunités pour le Mali du 21e siècle’’, le Dr Abdoulaye SALL a évoqué la réorganisation des partis politiques au Mali. Pour lui, le Mali doit s’attaquer à la réorganisation des acteurs qui sont appelés à conquérir et exercer le pouvoir politique, à savoir les partis politiques.

Le président de CRI 2002 a estimé que le Mali devrait prendre en compte les enseignements tirés des trente années de démocratie pluraliste.
Selon lui, même si le Mali comptait 1 000 partis politiques cela n’est pas grave.
Par contre, ce qui est grave, selon son analyse, c’est que dans les statuts et les règlements intérieurs des partis politiques, il n’est pas indiqué de façon claire quelle est l’orientation politique de ces partis politiques.
« C’est pourquoi nous voyons souvent des alliances contre nature lors des élections. Techniquement, vous êtes libéral et l’autre est socialiste ou communiste, mais pour gagner des postes de députés ou de conseillers vous scellez des alliances contre nature. Cela désoriente le citoyen. Il serait bon qu’on dise que désormais en République du Mali voilà les grandes orientations politiques : les libéraux, les centristes, les socialistes, les communistes, les écologistes, les souverainistes… Et que chacun mette dans ses statuts et règlements intérieurs quelle est son orientation politique. Donc si vous dites que vous êtes libéraux, s’il y a des élections ce n’est qu’entre libéraux que vous pouvez faire des alliances pour conquérir et exercer le pouvoir politique », a proposé le Dr Abdoulaye SALL.
Il a fait comprendre que logiquement un parti libéral ne peut pas faire une alliance avec un parti communiste pour être député ou maire. Donc, selon l’ancien ministre SALL, le problème n’est pas dans le fait qu’il y ait 500 ou 1000 partis politiques, mais plutôt au niveau de l’orientation politique.
« Quand il n’y a pas d’orientation politique, cela veut dire que le parti ne s’est pas doté d’une ligne doctrinale. Par exemple, un socialiste est là pour la satisfaction des besoins sociaux et un libéral est là pour les marchés », a expliqué le Dr Abdoulaye SALL. Il a saisi l’occasion pour interpeller les autorités sur la problématique des partis politiques afin qu’ils choisissent clairement leur ligne doctrinale par rapport au règlement des problèmes des Maliens.
Pour le Dr SALL, les autorités doivent aussi tenir compte de la politique de la décentralisation qui est en marche dans notre pays.
«Vous avez souvent l’impression que c’est le centralisme démocratique qui alimente pratiquement l’ensemble des partis politiques. Tout se décide à Bamako et les sections et sous-sections n’ont pas la marge de manœuvre suffisante pour être autonome », a-t-il critiqué.
Avec la promulgation de la nouvelle Constitution, le président de CRI 2002 estime que le Mali doit se consacrer à la réorganisation des partis politiques afin qu’ils soient des partis du 21e siècle. Cela quand on sait que les problèmes du 21e siècle sont différents des problèmes du 20e siècle.

PAR MODIBO KONE

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