Au Mali, l’inclusion des femmes reste une problématique majeure. Pour les uns, l’inclusion des femmes est nécessaire pour le développement d’un pays. Pour d’autres, la femme n’a jamais été exclue des postes importants. Pour en savoir plus, nous avons donné la parole aux uns et aux autres.
Les femmes ne sont pas exclues dans les prises de décisions estime Dr Bréma Ely Dicko sociologue qui argumente en ces termes : « dans les villages, la femme la plus âgée représentait les autres au conseil du village. Elle avait une voix consultative ».
Pour lui, depuis l’indépendance en 1960, beaucoup de femmes ont pu occuper de hautes fonctions et à toutes les échelles de gouvernances. A l’en croire, « il y a simplement des pesanteurs socioculturelles dont elles sont victimes ».
Et cela malgré, la charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples Relatifs aux Droits des Femmes qui indique en son article 9, « les États assurent une représentation et une participation accrues, significatives et efficaces des femmes à tous les niveaux de prise des décisions ».
C’est d’ailleurs, ce qu’a rappelé la secrétaire générale de la CAFO, Mme Nana Coulibaly, la place de la femme est primordiale dans le développement d’un pays. Pour cela, il faut que la femme soit à tous les niveaux décisionnels « administratifs, politiques et socio-culturels »
Femmes, droits et participation
Pour Mme Nana Coulibaly, la femme est le plier d’un État qui veut vraiment ce développement, et d’ajouter que « dans la société malienne, on dit que la femme est au début et à la fin, donc, sans la femme rien ne va ».
Au Mali, les femmes sont presqu’à 51,8% de la population et cela sans compter les filles. Il est bon de rappeler alors, qu’on ne peut pas bâtir un pays sans la moitié, estime Mme Nana Coulibaly.
Toutefois, Mme Coulibaly déclare qu’il n’y a pas de comparaison entre les femmes et les hommes, car selon elle, chacun à sa place dans les postes importantes. « Mais, si on part du côté social, la place de la femme est plus importante que celui de l’homme, car elle joue deux rôles celle de la femme au foyer et celle qui travaille dans l’administration », précise la secrétaire générale du CAFO.
Mme Nana relate que certains disent que la femme fait la maternité et elle prend de congé de maternité donc elle ne peut pas occuper des postes importants. Mais, elle réplique face à ce jugement en ces termes : « le congé de maternité c’est un droit pour la femme, cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas occuper une place importante au même titre que l’homme ».
Dans un pays où les femmes sont exclues de la gestion est « voué à l’échec. Aucun gouvernement ne peut exclure les femmes de son gouvernement et réussir, ça jamais », avoue Mme Nana.
Dr Brèma Ely Dicko à son tour, exclame l’importance des femmes en ces termes, « la femme à une grande responsabilité dans le développement d’un pays. Et aussi une Nation a besoin de tout le monde, de toutes les intelligences. Et les femmes maliennes ont tout le temps montré leur esprit créatif, elles ont fait preuve d’engagement ».
Les voies pour l’inclusion massive des femmes au Mali
A en croire la secrétaire générale de la CAFO, les femmes doivent s’impliquer davantage pour que leurs luttes aboutissent définitivement. « Nous nous sommes battus pour la loi 052, on l’a eu, nous nous sommes battus pour avoir le programme de politique du genre (PPG) nous l’avons eu, mais l’applicabilité de ces lois fait défaut jusqu’à présent » souligne Mme Nana. La secrétaire générale de la CAFO qui estime aussi que l’État doit faire un effort pour que cette loi soit respectée « c’est seulement en ce moment que nous serons satisfaites de notre lutte pour l’égalité des genres ».
Afin que les femmes puissent participer massivement dans le développement d’un pays, Dr Bréma Ely Dicko et Mme Nana Coulibaly avancent chacun leurs arguments.
Selon Dr Brèma Ely Dicko, pour que les femmes soient inclues totalement dans le processus de développement d’un pays, « il faut promouvoir leur scolarisation, car l’école forme et offre des possibilités d’autonomisation financière ». Avant d’ajouter qu’il «faudra créer des activités génératrices de revenu pour que les femmes elles aussi puissent promouvoir leurs nominations ».
Selon Mme Nana Coulibaly, pour que les femmes occupent des postes importants, il faudra qu’elles suivent beaucoup de formations. Car pour elle, les femmes manquent de formations. « Il y a des filles cadres mais pas beaucoup de femmes cadres, il faut le reconnaitre ».
Alors la secrétaire générale de la CAFO encourage les filles en ces termes, « j’exhorte les filles à continuer à beaucoup étudier dans tous les domaines possibles pour que dans l’avenir nous puissions occuper la place qui nous revient de droit ».
« Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits humains et National Endowment for Democracy – NED »
Tioumbè Adeline Tolofoudié
Source: LE PAYS