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Paris veut convaincre les États-Unis de rester au Sahel

Au lendemain de la mort de 19 soldats maliens au centre du pays (lire page 4), la ministre française des Armées Florence Parly, attendue ce lundi à Washington, tentera de convaincre le Pentagone de ne pas retirer ses moyens militaires au Sahel, précieux soutien des troupes françaises aujourd’hui sous pression pour obtenir des résultats dans la lutte antijihadiste.

Au menu des discussions entre les deux alliés figurera également l’avenir de la coalition internationale anti-Etat islamique (EI) en Irak et Syrie, dans un contexte régional tendu.

Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a récemment prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, au moment même où Paris et ses partenaires sahéliens viennent d’annoncer des efforts accrus pour tenter de venir à bout de groupes jihadistes dont les attaques se multiplient.

Rééquilibrage stratégique

Un retrait américain d’Afrique de l’Ouest constituerait un coup dur pour les 4 500 soldats français de l’opération Barkhane, déployés au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Washington fournit en effet à Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance, notamment grâce à ses drones, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.

Un retrait militaire américain en Afrique “serait une mauvaise nouvelle pour nous”, avait de son côté admis le président Emmanuel Macron, lors d’un sommet à Pau le 13 janvier avec les chefs d’Etat sahéliens, qui ont eux-mêmes pressé Washington de maintenir ses opérations.

De l’autre côté de l’Atlantique, la discussion reste ouverte. “La question sur laquelle nous travaillons avec les Français, c’est le niveau de soutien que nous leur apportons. Est-ce trop ? Est-ce trop peu ? Est-ce que c’est ce qu’il faut ?”, notait mi-janvier le général Milley.

“Très franchement, aucune décision n’a encore été prise”, a assuré mercredi le ministre américain de la Défense, Mark Esper, qui recevra Mme Parly.

Mais pour les Etats-Unis, “la mission numéro un est la compétition avec la Russie et la Chine”, comme l’énonce la Stratégie nationale de défense américaine de 2018, a rappelé le chef du Pentagone. Et “sur le plan du contre-terrorisme, je veux m’assurer que nous répondions en priorité aux menaces contre notre territoire national”.

Les Etats-Unis comptent entre 6 000 et 7 000 soldats dans l’Ouest du continent mais aussi à l’Est, notamment en Somalie.

La Dépêche du midi
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