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Paris. Trois aspirants jihadistes et leurs soutiens devant le tribunal

Trois aspirants jihadistes présumés et cinq membres de leur groupe de soutien sont jugés depuis hier pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Terroristes jihadistes Mourabitoune Azawad

Les deux principaux accusés, Ibrahim Ouattara et Ymad Bilel Benouahab, sont soupçonnés dans un autre dossier d’avoir envisagé d’assassiner le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ce qu’ils nient, assurant qu’il ne s’agissait que d’une idée en l’air et qu’il n’a jamais été question de passer à l’acte.

Ce groupe est soupçonné d’avoir également facilité le départ pour la zone pakistano-afghane de deux jeunes Français, Matthieu Duchaussoir, alias Bilal le converti, et Weirdal Sitta, alias Abdelmalik, qui y ont trouvé la mort dans un raid de l’armée américaine.

Ce sont les multiples voyages d’Ibrahim Ouattara dans les régions où se mène le jihad (Egypte, Soudan, Yémen, Pakistan, Mali) qui attirent l’attention des services français de lutte antiterroriste.

«Le parcours et les multiples déplacements à l’étranger effectués par Ibrahim Ouattara entre 2007 et 2010 s’expliquaient par sa volonté affichée de rallier une terre de jihad», assure l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.

Ne parvenant pas, faute de contacts efficaces, à joindre les rangs d’une formation jihadiste, ce jeune de 25 ans originaire d’Aubervilliers envisage alors, ce qui inquiète encore davantage les enquêteurs, de former un groupe en France.

«Je me suis dit que je pouvais retourner en France pour prêcher et former un groupe. Prêcher que le jihad c’est important», a-t-il dit à un juge d’instruction.

Ibrahim Ouattara, Ymad Bilel Benouahab et un autre candidat présumé au jihad, Nicolas Riollet, alias Qays, sont placés sous surveillance, sur écoutes notamment lors de leurs séjours à l’étranger.

Cela permet aux enquêteurs d’identifier leur réseau de logistique, de financement et de soutien dont cinq membres sont à leurs côtés dans le box des accusés.

Les débats sont prévus pour s’achever le 11 février.

La Dépêche

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