Si la semaine dernière la participation d’Emmanuel Macron au sommet des BRICS en Afrique du Sud s’est imposée comme une idée plutôt surprenante, aujourd’hui ce sujet fait l’objet de discussions ouvertes.
En déplacement à Pretoria, la ministre française des Affaires étrangères reconnaît que le Président souhaiterait en effet se voir invité à la rencontre du mois d’août à Johannesburg. Catherine Colonna a confirmé que ce sujet était sur la table de négociations avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor.
“Nous n’en avons pas parlé aujourd’hui, mais nous en avions parlé le 26 mai” autour de la rencontre à Paris, a déclaré la chef de la diplomatie française le 19 juin.
Prônant le dialogue, Mme Colonna a toutefois souligné qu’il s’agissait d’”une décision que les pays concernés sont seuls à même de prendre – à la possibilité de poursuivre ce dialogue, pourquoi pas au sommet des BRICS ou dans un autre format”.
“Le Président de la République peut l’envisager si une invitation lui est adressée”, a-t-elle fait valoir.
La position de l’Afrique du Sud
Pour la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, ce projet est envisageable.
“Si cela se produisait, ce serait une innovation au sein du modèle de participation des BRICS actuel, mais cela pourrait amplifier la portée mondiale du forum des BRICS”, a-t-elle déclaré, précisant que le pouvoir d’invitation était entre les mains de Cyril Ramaphosa qui accueillera le sommet fin août.
Le Président sud-africain se rend à Paris en fin de semaine, pour le sommet pour un nouveau pacte financier prévu les 22 et 23 juin.
Qu’en dit Moscou?
La Russie a pour sa part invité la France à clarifier la situation de l’éventuelle participation de son Président au sommet des BRICS, qui dans ce cas, deviendrait le premier homme d’État occidental à y assister.
La porte-parole de la diplomatie russe a demandé à Paris d’expliquer d’où vient cette envie soudaine.
“Soit ils veulent à nouveau établir une sorte de contact pour montrer l’activité de Paris, soit il s’agit d’une sorte de cheval de Troie, qu’ils le disent eux-mêmes”, a déclaré sur les ondes de Sputnik Maria Zakharova.
La partie française insiste que la participation hypothétique d’Emmanuel Macron “ne peut se faire que dans le plein respect du droit international”. Ce, alors que la visite de Vladimir Poutine n’est pas pour le moment une question réglée à cause d’un mandat d’arrêt que la Cour pénale internationale (CPI) a émis contre lui en lien avec le conflit ukrainien.
L’Afrique du Sud étant membre de cette organisation internationale, le Président russe devrait théoriquement être arrêté sur son territoire.
Source : sputniknews