Placée sous le thème é »innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». La journée mondiale de lutte contre le paludisme a été célébrée hier 25 avril. L’objectif est d’attirer l’attention du monde sur le paludisme et sur son impact dévastateur sur les familles et communautés en éliminant le paludisme à l’horizon 2030.
Le Malaria reste un problème de majeur de santé publique et de développement. Ainsi au cours de l’année dernière, environ 95 % des 228 millions de cas ont été estimés en région africaine selon l’organisation mondiale de la santé (OMS).
Financé à hauteur de 74 millions d’euros par Catholic Relief Services pour la période de janvier 2022 à décembre 2024, 86 pays souffrent de cette maladie dont 11 pays certifiés de l’avoir banni.
Ainsi sur le rapport mondial 2021 du paludisme, l’incidence de la maladie est passée de 222,9 à 232.8 cas pour 1000 habitants exposés. Et le nombre de décès dû à la maladie affiche une hausse de 534 000 à 602 000 dont le taux de mortalité passe de 56 à 61.5 décès.
“L’objectif est de réduire le nombre de personnes qui contractent le paludisme et décèdent des suites de causes liées à cette maladie. C’est une ambition qui requiert que l’accent soit mis sur la recherche et sur l’exploitation des éléments factuels disponibles afin de garantir que nos interventions ciblées se caractérisent par une utilisation rationnelle des ressources, avec à la clé des résultats quantifiables.
Nous devons aussi travailler sur la résistance aux médicaments et aux insecticides, et nous concentrer sur les nouvelles souches de paludisme qui apparaissent dans la région et s’avèrent plus difficiles à détecter et à traiter.
La lutte contre le paludisme implique bien plus que des interventions médicales et technologiques. Le paludisme touche des ménages et des communautés qui doivent être dotées des moyens d’action pour participer activement à la lutte contre cette maladie. « L’OMS dans la région africaine reconnaît que l’adoption d’une approche pan sociétale nous impose d’écouter ceux qui sont les plus rudement touchés et de tirer des enseignements de leur expérience ». Souligne Dr. Jean Baptiste, représentant de l’OMS.
Le paludisme reste un problème majeur de santé publique et représente le premier motif de consultation dans les différents centres de santé environ 34 %. Dont 3 204 130 cas confirmés ont été enregistrés avec 2 156 200 cas simples et 1 047 930 cas graves et 1 480 décès.
« Une récente étude conduite par les chercheurs du Malaria Research and Training Center (MRTC) de l’USTTB du Mali et de l’Institut de Recherche en Science de la Santé (IRSS) du Burkina Faso, en collaboration avec l’équipe du Pr. Sir Brian Greenwood de la London School, a montré que l’addition du vaccin RTS,S/AS01 à la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS), réduit l’incidence des hospitalisations pour paludisme grave de 70 % et celle des décès liés au paludisme de 73 %. Soit une réduction substantielle du fardeau du paludisme dans les Pays du Sahel comme le Mali ».
Le gouvernement du Mali, avec l’appui de ses partenaires, est actuellement en train de se positionner parmi les premiers pays candidats pour implémenter ce vaccin antipaludique à une large échelle.
« Pour accélérer la réduction du paludisme en vue de son élimination à l’horizon 2030, le Fonds mondial vient d’accorder une nouvelle subvention d’environ 49 milliards de nos francs pour la lutte contre le paludisme dans les trois prochaines années. Dans la même veine, l’Initiative du Président Américain pour la Lutte contre le Paludisme (USAID/PMI) accorde chaque année à l’Etat malien une subvention de 12, 5 milliards de F CFA pour la lutte contre le paludisme. La campagne « Zéro palu, je m’engage » qui a pour but de mobiliser davantage de ressources internes en faveur de la lutte contre le paludisme a également été lancée au mois de novembre 2021 et s’inscrit dans cette dynamique », explique Mme Dieminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement social.
De nouveaux défis se profilent tels que l’augmentation de la résistance des vecteurs aux insecticides dans la région.
Selon L’OMS le traitement de la chimio prévention du paludisme saisonnier pourrait prévenir 75 % des cas de Malaria chez les enfants. Ces traitements sont simples à procurer et à, administrer, ce qui permet aux membres de la communauté d’assurer l’achèvement du cycle complet de traitement de trois jours.
Depuis 2015 Catholic Relief services intervient dans la chimio prévention du paludisme saisonnier au Mali. Ciblant des enfants âgés de 3 à 59 mois afin de prévenir la transmission pendant la période de risques élevée de juillet à octobre.
Ainsi, il a appuyé la campagne de prévention sanitaire dans 19 districts ciblant 682 221 enfants âgés de 3 à 59 mois.
La lutte contre le paludisme a toujours été une priorité pour le gouvernement du Mali. Et les perspectives liées à sa lutte sont nombreuses. Il s’agit notamment de développer les stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes, assurer la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux en poursuivant la couverture universelle en MILD.
Aïchatou Konaré
Source : Mali Tribune