Les négociateurs du gouvernement pakistanais ont annoncé qu’une rencontre avec une délégation des talibans n’était plus à l’ordre du jour.
Les deux parties devaient se rencontrer pour des négociations de paix à Islamabad, la capitale, mardi.
La délégation nommée par Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans au Pakistan, a exprimé sa déception à l’annonce de l’annulation de ces pré-négociations.
Les deux parties devaient tracer les grandes lignes d’une feuille de route pour de futures négociations de paix, dans l’espoir de mettre fin à une insurrection qui dure depuis 2007.
Le Premier ministre Nawaz Sharif a annoncé la semaine dernière que les négociations de paix allaient se tenir, au moment même où le pays est en proie à une recrudescence des attaques.
100 personnes tuées en janvier
En janvier plus de 100 personnes, dont de nombreux soldats, ont été tuées dans des attentats et des attaques revendiquées par les talibans.
Dans la capitale Islamabad, les craintes se cristallisaient sur la possibilité que ces discussions ne laissent aux militants le temps de s’organiser et de commettre d’autres attaques, alors que toutes les précédentes négociations de paix avec les talibans pakistanais ont échoué.
La délégation gouvernementale est constituée d’anciens journalistes, comme Rahimullah Yusufzai et Irfan Siddiqui, des anciens ambasseurs Rustam Shah Mohmand et Amir Shah, et d’un commandant à la retraite de l’ISI, les services secrets pakistanais.
La délégation des talibans inclut Maulana Sami ul-Haq, connu pour être le « père des talibans », le chef religieux de la Mosquée rouge d’Islamabad, Maulana Abdul Aziz, et le leader de parti religieux et professeur Ibrahim Khan.
Après ces discussions, avait déclaré Maulana ul-Haq, la délégation des talibans devait s’entretenir avec les dirigeants talibans au sujet de la marche à suivre pour les futures négociations.
“Un moment historique”?
Pour le professeur Khan, qui s’est confié à la BBC, les futures négociations pourraient représenter un moment historique pour le Pakistan.
“Ces dernières 10, 12 années, le pays n’est plus en paix. Nous sommes dans une situation de guerre et nous avons perdu 50 000 personnes. Nous espérons le retour de cette paix et faisons en sorte de la rétablir ».
Pour le négociateur du gouvernement Rahimullah Yusufzai, les personnes choisies pour négocier au nom des talibans ne représentent pas l’organisation.
Le nouveau Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, élu en mai dernier, n’a pour le moment pas réussi à mettre fin à la violence dans le pays.
Source: BBC Afrique