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Paix et réconciliation nationale : LE BON EXEMPLE PEUT VENIR D’IRLANDE

« Meilleures pratiques de construction de la paix : rôle des leaders religieux » est le thème d’une conférence organisée jeudi dernier au CICB et regroupant les représentants du Haut conseil islamique, de l’archevêché de Bamako, de l’Eglise évangélique protestante, des responsables d’associations musulmanes de jeunes et de femmes, des déplacés et des refugiés au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger.

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Organisée par le Réseau plaidoyer et lobbying en collaboration avec Act Forum-Mali, cette session devait se pencher sur les différentes crises que notre pays a connues de 1962 à 2012. D’après les organisateurs de la conférence, la crise de 2012 aura été la plus violente et entrainé l’occupation des 2/3 du territoire national par des groupes armés pendant dix longs mois. Durant cette période, des milliers de personnes ont été contraintes à l’exil en laissant tout derrière elles. Dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou, les occupants ont imposé la charia, s’adonnant à des graves violations des droits de l’homme comme des exécutions sommaires, des amputations, des flagellations, des disparitions, des viols et des mariages forcés. A ces violences s’ajoutent des recrutements d’enfants soldats, le pillage et la destruction des biens.
Le principal défi du moment réside dans la capacité des pourparlers de paix d’Alger de se réaliser conjointement avec le processus de réconciliation qui cherche à rétablir des relations entre les différentes communautés sujettes à des conflits récurrents. En effet au niveau communautaire, le pays a une longue histoire de gestion des ressources naturelles afin de limiter les conflits dont les plus courants et les plus répandus sont ceux qui opposent agriculteurs et éleveurs.
Les organisateurs de la conférence estiment que les initiatives internes de résolution de conflits et de construction de la paix doivent être renforcées pour implanter un processus approprié de réconciliation et de construction d’une paix durable entre toutes les communautés nationales du nord au sud. Dans cette optique, s’inspirer du processus de réconciliation irlandais, peut contribuer à l’élaboration de ressources externes pour le développement d’un programme de construction d’une paix à long terme dans notre pays.
L’un des objectifs principaux de cette conférence est donc de s’inspirer du processus de réconciliation de Corrymeela (Irlande du Nord). D’où la présence dans notre pays et pour l’occasion, du Très vénérable révérend Trevor Williams, évêque retraité des villes irlandaises de Limerick et de Killaloe. Invité principal de la conférence, le religieux est appelé à faire un « exposé principal » sur la question à la suite de ceux des leaders religieux locaux.
Tour à tour, le président du Réseau plaidoyer et lobbying, Massaman Sinaba, et celui de Act Alliance-Mali, Yacouba Koné, ont attiré l’attention des participants sur l’importance du rôle des leaders religieux dans la résolution des conflits. Ils ont rappelé l’exemple malgache, un pays qui a connu des soubresauts politiques à une date récente, mais dont les protagonistes ont fini par se réconcilier sous la coupe des leaders religieux.
Le président du Réseau plaidoyer et lobbying a fait l’historique de la crise actuelle que notre pays traverse et des efforts consentis pour sa résolution définitive. Mais, a regretté Massaman Sinaba, en dépit de tous ces efforts, le fossé reste toujours profond entre les communautés. Il fonde un espoir sur le religieux irlandais qui doit partager l’expérience de son pays afin que la société civile malienne s’inspire de celle-ci pour parvenir à une paix durable, voire définitive.
Conseiller technique et représentant du ministre de la Réconciliation nationale à la cérémonie, Mamadou Sogoba, a, dans son adresse, souligné l’importance et le rôle des leaders religieux dans la situation actuelle de notre pays. Il a expliqué que son département pourra difficilement mener à bien ses missions sans la participation des leaders religieux. D’où son appel aux uns et aux autres de faire de la date du 15 mai prochain (prévue pour la signature de l’accord d’Alger), le symbole de la paix et de la réconciliation de l’ensemble des fils de notre pays. Auparavant, il avait demandé aux participants de faire des bénédictions et des prières allant dans se sens.
Pendant la cérémonie d’ouverture, une vingtaine de minutes a été accordée à la troupe théâtrale « Tamarro Kènè » qui, dans une pièce, a attiré l’attention du public sur les méfaits de la guerre dans tous les domaines de la vie d’une nation. Les comédiens ont dénoncé le rôle joué par ceux qui financent les guerres et ceux qui en profitent. Principal enseignement à tirer : l’homme est toujours à la base de tous les malheurs dont l’humanité souffre.
Mh. TRAORE

source : L Essor

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