En vue de participer aux efforts pour la paix et le vivre ensemble au Mali, un consortium constitué d’ONGs nationales et internationales comme le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) – Terre solidaire, l’Agence de coopération et de recherche pour le développement (ACORD), Azhar et GRDR – Migration, citoyenneté et développement, a mis en œuvre le projet « Jeunesse et pouvoir d’agir » (JPA). La cérémonie de lancement s’est déroulée hier à la Maison des Aînés sous la présidence de Mamadou Coulibaly, conseiller technique au ministère de la Réconciliation nationale. C’était en présence de la directrice pays de ACORD Mali, Mme Doucouré Mariétou Diaby, du chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne, Cécile Tassin-Pelzer, et du président du Conseil national de la jeunesse (CNJ), Mohamed Salia Touré.
Ce projet qui bénéficie du co-financement de l’UE et du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), entend contribuer au renforcement de la paix et de la stabilité du processus démocratique au Mali par la promotion des valeurs démocratiques fondées sur un exercice d’une citoyenneté active et sur un « vivre ensemble » partagé par l’ensemble de la société et porté par les jeunes générations.
Avec un budget de plus de 257 millions Fcfa, le JPA va toucher près de 2000 jeunes des régions de Kayes, Gao, Tombouctou, Kidal et le district de Bamako et s’étalera sur une période de 24 mois qui a débité le 1er février passé.
Mme Doucouré Mariétou Diaby a expliqué qu’avec la sensibilisation et la création d’espaces de dialogue pluri-acteurs, le projet participera à l’amélioration de la compréhension mutuelle et à la reconstruction de la paix.
Toutes ces activités permettront aux jeunes d’être au cœur de l’action, d’exprimer le vécu des différents groupes sociaux, de discuter ensemble des concepts clés de la citoyenneté, d’identifier ce qu’ils ont en commun et d’exprimer la diversité et la richesse du Mali profond. Elles serviront également à valoriser les valeurs traditionnelles positives de cohésion sociale et à renforcer les liens intergénérationnels. Les temps d’échanges seront accompagnés par des animations culturelles qui illustreront la diversité et la créativité des jeunes, notamment entre ceux du nord et du sud.
La directrice pays de ACORD Mali a rappelé que le processus de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger a été fortement soutenu par les jeunes qui aspirent à la paix et au progrès social. La paix et le développement, note-t-elle, ne peuvent se faire sans les jeunes qui constituent la majorité de la population. Ils ont leur place à tous les niveaux et ont prouvé leur détermination à être des acteurs sur qui on peut compter, dira-t-elle. En réitérant l’engagement des membres du consortium à s’employer à la réalisation des activités et à travailler en synergie avec les acteurs clés, elle a remercié l’UE.
Mohamed Salia Touré a jugé que le projet JPA était porteur d’espoir, mobilisateur et fédérateur. Il a remercié aussi l’UE pour son appui constant et multiforme au Mali, particulièrement à sa jeunesse. Le président du CNJ a assuré de la disponibilité pleine et entière de son organisation et de tous ses démembrements dans les zones concernées par le projet pour l’atteinte des objectifs.
Le représentant du ministère de la Réconciliation nationale a estimé que le PJAs’inscrivait largement dans le processus de la réconciliation nationale. C’est un instrument qui permet de sensibiliser, c’est aussi un outil de dissuasion contre l’exclusion de certaines couches vulnérables telle que les jeunes.
Mamadou Coulibaly a rappelé que l’accord signé accordait une grande place à la jeunesse. Certaines institutions ont été ouvertes aux jeunes à savoir le Haut conseil des collectivités territoriales. Pour que les jeunes puissent agir, ils doivent être sensibilisés et se convaincre qu’ils sont incontournables. Il demandera aux ONGs qui portent ce projet d’impliquer pleinement non seulement les institutions de la jeunesse mais également les associations qui sont dans des localités.
Cécile Tassin-Pelzer a, de son côté, rappelé que l’UE avait lancé un appel à propositions en juin 2015 et en avait reçu près de 80. Le projet JPA qui figure parmi les 4 propositions sélectionnées, a été choisi car il propose une approche pragmatique de proximité axée sur des initiatives citoyennes portées par des jeunes renforçant l’identité communautaire. La large couverture géographique est également un atout important du projet, notamment l’inclusion des régions du nord à travers la contribution fondamentale de l’ONG Azhar qui revêt une importance particulière pour de nouvelles générations basées dans ces régions dans le contexte de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
A. D. SISSOKO
Source : Essor