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Ouverture des écoles privées : En finir avec les écoles en paille au Mali !

Des établissements scolaires maintiennent les élèves dans des locaux inadaptés pour l’occasion. Une pratique en violation flagrante des lois en matière d’éducation.

La violation des textes relève du professionnalisme au Mali. Elle concerne tous les domaines. Mais dans certains domaines, elle met en cause l’avenir de toute une génération. Tel est le cas lorsque les textes de création des écoles sont appliqués à la légère.

Selon le Décret 94-276 / PRM fixant les modalités d’application de la loi portant statut de l’enseignement privé en République du Mali, les normes à se conformer pour bénéficier d’une autorisation d’ouverture d’école sont bien précisées en son article 4 qui stipule qu’« un plan détaillé des locaux et des installations sanitaires, le tout agréé par le service de l’habitat » doit être présenté lors de la demande d’ouverture.

Ce qui laisse comprendre qu’avant l’ouverture de chaque école privée, des agents de l’État sont tenus de se présenter sur le lieu indiquer pour constater la conformité dudit établissement aux normes requises. C’est ce que nous laisse comprendre cet ancien directeur d’une école privée à Bamako : « Avant de te livrer l’autorisation, des experts viennent constater l’emplacement de l’établissement, la capacité d’accueil des salles de classe, la disponibilité de l’eau potable, la disposition des toilettes ».

Si toutes ces procédures sont réellement respectées, comment expliquer la présence des écoles en pailles dans ce pays. Des établissements qui constituent d’ailleurs des dangers pour la sécurité des enfants, pire, pour leur santé. En effet, durant le deuxième trimestre de l’année scolaire 2018-2019, à Kabala, quartier périphérique de Bamako, existait une de ces écoles où les élèves étaient retenus sous des pailles pour raison de manque de salles de classe pour les contenir. Le plus grave, c’est que c’était des enfants du jardin d’enfants. Un beau jour, l’établissement a pris feu. Heureusement que la tragédie est survenue dans une heure de pause. Dès lors, nombreux sont les parents, comme KM, qui ont préféré laisser leurs enfants à la maison durant le reste de l’année.

Des écoles de ce genre sont assez nombreuses au Mali. Il y en a également qui accueillent les enfants dans des bâtiments inachevés. Aucune sécurité n’est garantie pour les élèves.

Ces pratiques vont à l’encontre du Décret faisant valoir l’ouverture des écoles. En principe, le ministre chargé de l’ordre d’enseignement « fait vérifier par ses services les propositions et les diverses pièces du dossier, les infrastructures et les équipements », lit-on dans le Décret susmentionné en son article 10.

L’État est alors le principal responsable de cette situation puisque l’existence de ces écoles prouve à suffisance que le suivi qui doit se faire avant leur ouverture a failli pour des raisons que nous ne saurions expliquer.

Toutefois, il convient de rappeler que sans une application stricte des textes, l’excellence recherchée dans le domaine de l’éducation restera au stade de l’utopie. Comme on le dit le plus souvent, on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. La corruption dans le domaine éducatif tue toute volonté à l’excellence. Bannissons les écoles en paille du circuit pour une éducation de qualité dans des infrastructures de qualité !

Fousseni TOGOLA

Source: LE PAYS

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