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OUMOU SANGARE, ARTISTE: «La CEDEAO protège les chefs d’État, alors que c’est le peuple qu’il faut écouter»

Invitée de l’hebdomadaire «Jeune Afrique» dans sa rubrique, «L’actu vue par…» (chaque samedi), Oumou Sangaré s’est prononcée sur l’instabilité qui mine notre pays en fragilisant les populations.

«La plus grande crise est identitaire. Nous nous éloignons de nos traditions, de notre culture, donc de notre grandeur» ! Telle est la conviction de la Diva du Wassoulou et ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Oumou Sangaré. Elle était récemment invitée par l’hebdomadaire «Jeune Afrique» dans sa rubrique, «L’actu vue par…» (chaque samedi).

«Nous sommes influencés par des puissances et des cultures étrangères qui nous ont été imposées. Conséquence, on s’éloigne de nous-mêmes. Nous ne savons plus qui nous sommes», répond-t-elle à la question en guise de regard sur la crise sécuritaire et politique que traverse le Mali depuis plus d’une décennie.

En grande patriote, elle condamne les sanctions prises par la Cédéao et l’Uémoa contre le Mali afin de nous imposer des élections avant les réformes jugées indispensables par la grande majorité des Maliens. «Justifiées ou pas, je les condamne. L’embargo économique fragilise les plus démunis. Le peuple malien ne mérite pas cela. Ce n’est pas juste. La Cédéao doit agir quand un pays a besoin d’être accompagné, pas pour l’étouffer davantage. Cette organisation est là pour protéger les chefs d’État, mais certainement pas le peuple, alors que c’est le peuple qu’il faut écouter. C’est un système désolant».

Et surtout que les autorités de transition sont animées de la volonté de corriger les insuffisances de notre système démocratique avant de passer la main afin de nous éviter tout retour à la case-départ dans quelques années. «Cela fait plus de vingt ans (31 ans, NDLR) que l’on est en démocratie, cela ne marche pas. Le système politique que nous avons expérimenté ne nous a menés nulle part. C’est au peuple de prendre réellement son destin en main, de se réveiller comme il le fait actuellement en disant non à ces dirigeants corrompus. On a assez vu ces dirigeants. On a vu leurs limites. Je n’aime pas aller sur le terrain politique, car tout y est faux. Rester sous ce régime, c’était se condamner», dénonce la Diva.

Elle rejoint ainsi ceux qui pensent que la démocratie n’a apporté au peuple malien que «la misère, la corruption, le népotisme, la faillite de l’Etat…» ! Et, comme de nombreux artistes, elle est affectée par la tension entre Bamako et Paris ainsi que par les effets de l’embargo décrété contre notre pays. «Pour arriver à Paris, j’ai dû passer par Istanbul (Turquie). Voilà les conséquences de cette guerre inutile qui prive la population de ses droits fondamentaux comme ceux de la libre circulation».

Il faut rappeler que «Timbuktu», le prochain album d’Oumou Sangaré est officiellement attendu le 29 avril 2022. Mais, déjà, ses fans et les mélomanes du monde savourent «Sarama» qui fait le buzz sur les plateformes de téléchargement.

Kader Toé

Source: LE MATIN

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