Tels que stipulés dans la charte de la Transition en son article 3, tous les trois principaux organes commis à la conduite de la Transition sont enfin instaurés. Il s’agit, dans l’ordre de préséance, du Président de la Transition ; du Conseil National de Transition (CNT) et du Gouvernement de Transition. Il faut dire qu’à un certain moment, le processus de mise en place desdits organes s’est heurté à certains écueils, notamment en ce qui a concerné l’instauration du Conseil National de Transition en tant qu’organe législatif de la Transition.
Mais laborieusement, les nouvelles autorités du pays ont su user de beaucoup de tact pour mettre en place le Conseil National de Transition (CNT) sans l’aval duquel les actions qui seront posées dans le cadre de la Transition pècheraient simplement par leurs illégitimités. Signalons que cet organe, qui est censé jouer le rôle de l’Assemblée Nationale durant cette période d’exception, devrait jouer un rôle éminemment grand dans la conduite de la Transition, afin que le Mali puisse se targuer d’avoir réussi sa refondation. Tant le Président de la Transition fait de la Charte de Transition un bréviaire, autant elle l’est pour le CNT qui est le représentant attitré du peuple. Au nombre des missions assignées au CNT et dont le point d’orgue devrait être le retour du Mali à une vie constitutionnelle normale, figurent la relecture de la charte des partis politiques et la révision du système électoral, avec pour objectif d’assainir les mécanismes de conquête du pouvoir. Nous savons qu’actuellement au Mali, plus de 200 partis se côtoient dans le microcosme politique et que le fichier électoral est truffé d’anomalies qu’il faut absolument corriger. Parmi les autres priorités du CNT : la réforme administrative et l’opérationnalisation des nouvelles régions (créées en 2012, mais qui ne fonctionnent toujours pas en tant que tel), l’adoption d’un pacte de stabilité sociale (ce qui s’annonce compliqué compte tenu des mouvements de grèves qui se sont multipliés ces dernières semaines au Mali), la refonte du système éducatif, l’application de l’accord de paix de 2015 et, bien sûr, le rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire. Autant de priorités qui seront déclinées en textes législatifs dont le contenu reste à découvrir. Autant de défis que devrait relever l’organe représentatif du peuple, tant que durera la Transition.
Ce serait une lapalissade que dire, le labeur qui attend le Conseil National de Transition est loin d’être une sinécure. Les travaux à proprement parler n’ont pas encore commencé et aucune date n’y a été annoncée, hormis celle de la 1ère plénière attendue pour cette fin de semaine. D’aucuns parmi les observateurs attribuent ce retard, dans le démarrage des travaux, à certaines petites difficultés qui faut absolument aplanir avant tout et au nombre desquelles des sautes d’humeur de la part des dirigeants de certaines organisations membres du CNT. C’est à cet effet que la CMA, le M5-RFP et une forte coalition de partis politiques ont suspendu leur participation à cet organe législatif de la Transition. Déjà avec ces abstentions on serait fondé à se poser des questions quant à la crédibilité de cet organe qui tient toute sa légitimité de son caractère ‘’Inclusif’’.
A l’effet de ces faux bonds au CNT, un acteur politico-religieux membre d’une des organisations abstentionnistes dira : « Par principe j’ai démissionné, le principe c’est quoi ? C’est la loyauté envers le peuple malien, la loyauté envers les compagnons de lutte qui est le peuple M5, également et je l’ai dit, faut que les règles soient respectées pendant cette nomination ».
Source : Le Soir De Bamako