Les responsables du syndicat des revendeurs de produits téléphoniques et de transfert d’argent (SYREPTTA) ont animé ce dimanche 4 juillet 2021, une conférence à la Bourse du travail sur le différend qui les oppose à l’opérateur de téléphonie mobile Orange, à travers son service Orange-Money. Au cours de cette rencontre les responsables et militants du SYREPTTA ont dénoncé ce qu’ils qualifient de vol de leurs bénéfices par la société Orange-Mali.
Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général du SYREPTTA, Zouber Ould Khattary, qui avait à ses côtés le secrétaire général adjoint, Ibrahim Traoré ; Mme Bintou Haidara, secrétaire au conflit et Karamoko Sylla, secrétaire administratif. Cette sortie médiatique avait pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion nationale sur les difficultés que rencontrent ces agents dans l’exercice de leurs activités au quotidien.
Dans son exposé liminaire, Zouber Ould Khattary a fait savoir que les difficultés rencontrées par les distributeurs de Orange-Money sont nombreuses, mais se résument essentiellement au mépris des responsables de la société qui refusent tout dialogue avec cette catégorie de travailleurs. « Ce sont d’abord des difficultés de communication. Parce que quand vous travaillez avec quelqu’un et que vous n’arrivez pas à communiquer ; quand vous avez des problèmes et que vous n’arrivez pas à avoir un interlocuteur précis, cela devient difficile », a-t-il dénoncé.
Selon ses explications, les revenus des distributeurs de Orange-Money sont très modestes, voire insignifiant par rapport aux bénéfices réalisés sur les opérations de transfert d’argent. « Pourtant, les opérations d’envois et de réceptions d’argent sont préfinancées par les distributeurs qui mobilisent au minimum le montant de 300 000 francs CFA pour l’acquisition de la puce et l’autorisation des opérations. Aussi, le téléphone est payé par le distributeur et les 90 à 95% des bénéfices reviennent à la société Orange. C’est du vol organisé de manière pernicieuse », s’est insurgé M. Khattary.
Revoir la répartition des bénéfices réalisés
Ce que demandent les responsables du SYREPTTA à la société Orange, c’est de revoir la répartition des bénéfices réalisés. « Nous vendons tous les jours, nous assurons la prospérité de la société, elle gagne de l’argent et nous, on ne gagne rien. Pourtant, l’investissement vient de nous », s’est-il lamenté.
De son côté, le secrétaire général adjoint, Ibrahim Traoré a indiqué que cette conférence de presse marque le début d’une lutte. « Nous sommes un syndicat affilié au SYNAPOSTEL. Si notre lutte n’aboutit pas, nous allons saisir notre syndicat national », a-t-il dit.
Pour sa part, Karamoko Sylla, secrétaire administratif, s’est appesanti sur les raisons du malaise entre la société Orange et les distributeurs d’argent électronique. Selon lui, la crise s’est installée entre les deux parties depuis la création du syndicat en 2018. Depuis cette date, a-t-il fait savoir, la direction de la société Orange a refusé de rencontrer les responsables du SYREPTTA pour échanger sur les difficultés que rencontrent les agents de distribution de Orange-Money dans l’exercice de leurs activités au quotidien.
Ainsi, les responsables du SYREPTTA dénonce le caractère unilatéral des décisions prises par les responsables de la société Orange relatives à la baisse des commissions de transfert d’argent. « De janvier à nos jours, la société Orange a procédé au moins à trois reprises à la réduction des commissions sans aviser les distributeurs», a souligné Karamoko Sylla.
Toujours selon les explications de ce responsable du SYREPTTA, les réductions sur les frais de commissions aux abonnés de Orange-Money sont toujours au détriment des distributeurs. « On a l’impression qu’après le succès rencontré par le système, Orange veut se débarrasser de nous après plus de dix ans de collaboration », a-t-il accusé. Par exemple, a-t-il fait savoir, pour un transfert de 5 000 F CFA, le montant des frais de commission était de 200 F CFA jusqu’à une date récente. Sur ce montant, l’agent de distribution qui fait le dépôt ne perçoit que 17 F CFA et celui qui fait le retrait perçoit 47 F CFA de retro-commission. Au total, les agents de distribution ne touchent que 64 F CFA. Pendant ce temps, la société Orange encaisse 136 F CFA, soit un taux de 68% des frais de commission contre 32% pour les deux agents.
Pour un envoi de 15 000 F CFA, l’agent qui fait le dépôt perçoit 38 F CFA contre 75 F CFA pour celui chez qui l’abonné fait le retrait. De même, sur un transfert de 50 000 F CFA, la retro-commission est de 125 F CFA au dépôt. Selon Mamadou Traoré, l’un des agents qui a pris part à la conférence de presse, il arrive des fois que des agents réalisent 6 000 F CFA seulement de bénéfice à la fin du mois. Alors que l’ouverte du compte de distributeur exige le payement de 300 000 F CFA.
Aujourd’hui les responsables du syndicat des revendeurs de produits téléphoniques et de transfert d’argent (SYREPTTA) exigent que les frais de commissions soient partagés de manière équitable entre la société Orange et les distributeurs de Orange-Money.
A O
Source : Ziré