Des jours après le vote de la loi organique portant prorogation du mandat des députés, la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), dans un communiqué conjoint rendu public ce mardi, ont finalement fait connaitre leur position commune. « Tout en rendant hommage aux députés qui, pendant les cinq années écoulées, se sont opposés aux politiques néfastes du régime par des motions de censure, des interpellations, des votes contre les lois des finances, la CoFoP et le FSD se démarquent clairement et nettement de l’adoption de la loi organique portant prorogation du mandat des députés car elle viole la constitution du 25 février 1992 », indique les deux regroupements de l’opposition qui se contente de réaffirmer « leur profond attachement à la Constitution de la République ».
Service minimum ou déni de responsabilité d’une opposition dans le désarroi ? De la part d’une chapelle politique qui appelle à battre le pavée contre la prorogation, illégale dit-elle, du mandat des députés, on peut s’indigner autant la mollesse de la réaction que de l’incohérence de la prise de position minima. Le long silence de l’Opposition, qui s’est mis à réagir, a troublé plus d’un sympathisant et l’absence de sanction suite à ce qui est présenté dans les rangs comme un ponce-pilatisme des députés, laissent aujourd’hui l’opinion interloqué, déconcerté, décontenancé. Comme le diraient les Gilets jaunes français suite aux annonces de l’Elysée : « c’est trop peu et trop tard ».
Puisqu’il s’agit d’une indiscipline partisane manifeste, le minimum de responsabilité politique aurait dû conduire la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), non à se démarquer simplement, mais à désavouer et prendre le minimum de la sanction : avertissement, blâme.
Parce que dans une famille responsable, on ne se démarque pas : on assume ou on sanctionne. En refusant d’assumer le vote, la position de leurs députés (des secrétaires généraux de section), les deux regroupements font dans une duplicité qui ne peut satisfaire l’intelligence politique. En dénonçant la violation de la Constitution et en ne se contentant que de réaffirmer « leur profond attachement à la Constitution de la République », sans exiger le retrait de la loi et sans demander sa non-promulgation par le président de la République (comme l’a fait la CNAS Faso Here), la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) font dans une indignation sélective.
Indignation sélective de républicains sélectifs qui s’oppose à la prorogation du mandat des députés, s’abstiennent de voter contre la loi et oublient comme par amnésie de demander son retrait.
Pour qui se prennent-ils et pour qui prennent-ils les Maliens ces opposants qui s’entêtent et obstinent à refuser la perche que leur ont tendu ce mercredi les autorités religieuses et traditionnelles ?
Par Sidi DAO
Source: info-matin